La folle déco des restaurants de Londres – plongée dans un univers inspirant !
Food&Sens vous fait (re)découvrir les plus beaux spots de la ville, entre fantaisie et panache.
Pour qu’un restaurant soit rempli, ce n’est pas (ou pas seulement) une question de cuisine. Il faut aussi, et de plus en plus, que le décor suive. À l’heure où Instagram et autres plateformes dévolues à l’hyper-esthétisation du visuel ont pris le pas sur la seule cuisine, plongeons dans un kaléidoscope de décors de restaurants, pour en tirer les conclusions qui s’imposent : en salle aussi, l’originalité est de mise. Alors chaussez vos lunettes, et suivez le guide : Food&Sens vous emmène à Londres, à la découverte de quelques-unes des plus jolies tables. Dans cette capitale food on ne peut plus foisonnante, les décors affirmés et résolument uniques ne manquent pas. C’est parti pour une revue enchantée de ces spots culinaires so chic !
Commençons par Sketch, incontournable du genre, qui a fait de la fantaisie son crédo. Cette adresse ultra connue agit comme un coup de fouet contre l’ennui. Situé sur une perpendiculaire de Regent Street, le Sketch déroule des salles aux décors chaque fois uniques, dans un bel hôtel particulier. On débute par la Glade Room, la plus iconique de toutes : onirique, inclassable, féérique, cette salle figure une authentique prairie, et combine imaginaire à décalé. En face, la Gallery Room propose tea time et pause gourmande, dans une veine rose poudrée, arty et apaisante. Au Parlour Room, situé à droite de l’entrée, l’équilibre entre informel et sophistication est de mise. À l’étage, la Lecture Room and Library offre un décor plus cosy, entre luxe et intimisme. La carte est signée Pierre Gagnaire, et le restaurant, triplement étoilé. Pour finir, ne manquez pas de vous rendre au East Bar : il est surplombé par des toilettes d’extraterrestres du plus bel effet. Conclusion : on vote à 100% pour le Sketch, pour ses ambiances plurielles, et pour sa carte. Une offre aussi globale qu’ébouriffante !
Autre lieu, autre ambiance. Rendez-vous ci-dessous à L’Oscar, le nouveau bijou signé Jacques Garcia. Situé à Holborn, L’Oscar est un boutique-hôtel au charme entêtant, qui reprend les codes habituels du décorateur star (intérieurs tamisés, panache des tentures, meubles capitonnés, camaïeu de pourpre…) Les espaces de vie, de taille intimiste, varient les ambiances ; le Café L’oscar, pour commencer, longe la façade vitrée, avec son bar en onyx illuminant la semi-pénombre très Garcia style. À l’arrière de l’hôtel, un bar circulaire accueille le visiteur pour un verre, dans un espace feutré façon boudoir. Il est surplombé par le Baptist Grill, un restaurant qui s’étend sous un dôme octogonal, recouvrant jadis une chapelle baptiste. Tombant en désuétude, le bâtiment a été racheté par Jacques Garcia et Duncan Shakeshaft, qui y ont fait de vastes travaux, avant d’ouvrir en 2018. La carte du désormais Baptist Grill est signée par le chef étoilé Tony Fleming, un ancien du Criterion de Marco Pierre White, et du 3 étoiles Oak Room. Un conseil : pensez à visiter le Sir John Soane’s Museum, situé juste à côté de l’Oscar.
Cette fois, avis aux amateurs de fantasmagorie : Le Mandrake, boutique-hôtel à la devanture discrète, renferme en ses intérieurs un bar des plus étonnants : le Waeska. Une antilope-paon y entraîne le visiteur dans son monde. Ouvert en 2017, le Mandrake s’épanouit dans une veine inédite, qui plaira à qui est en mal d’ambiance atypique. Lové dans une rue perpendiculaire d’Oxford Street, il distille sans retenue son atmosphère parallèle, et propose une table délicate : le Serge et le Phoque, signé Frédéric Peneau, et décoré par Charles Pelletier. Là encore, n’oubliez pas de faire un tour aux toilettes ; leur décor est on ne peut plus inédit. Le tout est signé Tala Fustok, sœur du propriétaire de l’hôtel, Rami Fustok.
Au Langham, luxueux palace du centre de Londres, le bar Artesian ravira les esthètes, grâce à son décor inspirant signé David Collins Studio. À la tombée du jour, les lueurs des lustres donnent le ton, dans une atmosphère soulignée par les bibliothèques à liqueurs, façon pagode chinoise. Si possible, gagnez une table bordant l’une des fenêtres, pour une vue imprenable sur l’avenue. Et aussi, pensez à admirer les flûtes à champagne, dont le pied élancé s’orne d’interminables volutes. À noter, ce bar a caracolé 4 ans de suite à la première place du classement des World’s 50 Best Bars, de 2012 jusqu’à 2015 ; et figurait déjà à la troisième place en 2011. Quant aux gastronomes avertis, sachez que l’hôtel abrite par ailleurs une table signée Michel Roux Junior, baptisée Roux at the Landau.
Plein cap sur le Sexy Fish : ouvert en 2015, cette table à la mode a pris dans ses filets une clientèle festive et lifestyle. Et pour cause : le design du bar (signé Martin Brudnizki) et le décor (Damien Hirst, Frank Gehry et Michael Roberts), mêlent juste ce qu’il faut de branché et de fun. En salle, les serveurs évoluent avec une effigie de poisson cousue au dos de leur veste. Côté carte, le chef Bjorern Weissgerber propose sushis, sashimi, poissons et fruits de mer. Les carnivores ne sont pas oubliés, qui opteront pour de la viande cuite au grill. Le lieu est remuant, toujours plein, un poil snob, et surtout bien situé (place Berkeley Square). Et pour les fans de la chanteuse Rita Ora, sachez qu’elle a inauguré l’ouverture de Sexy Fish en tant que sirène officielle de la soirée.
Une fois n’est pas coutume, dirigeons-nous cette fois vers une maison d’édition. Chez Maison Assouline, terre bénie des beaux livres, le Swans Bar vous accueille pour prendre le thé, un verre ou une collation, dans une maison de style bâtie en 1922. Immergé au beau milieu d’un espace feutré, qui fait à la fois cabinet de curiosité, bibliothèque privée, antichambre de musée, ou encore salon de collectionneur, le Swans Bar fonctionne comme un cocon raffiné, où oublier un temps les fatigues du jour. Idéalement situé entre le grand magasin Fortnum & Mason et Piccadilly Circus, le Swans Bar est l’un de ces délicieux bars/salon de thé où le décor revêt une importance essentielle. Profitez-en pour feuilleter le livre de recettes de la famille Missoni, « The Missoni family cookbook », sorti justement aux éditions Assouline.
Ces temps-ci, The Hide est le restaurant dont tout le monde parle à Londres. Et pour cause : ouvert en avril 2018, ce nouveau lieu tendance cumule les qualités : il a reçu une étoile Michelin 2019 (soit 6 mois après son ouverture), sa superficie globale est des plus conséquentes (174 couverts, dont des salles privatives à l’étage et au sous-sol), et il s’orchestre autour d’un monumental escalier en bois, qui relie ces trois étages en un seul et même corps. En plus, The Hide donne sur Hyde Park, et son chef Ollie Dabbous est acclamé par la critique. Lui et son business partner, Yevgeny Chichvarkin (par ailleurs propriétaire de Hedonism Wines), ont pensé un espace polymorphe, où l’on peut aussi bien prendre le petit-déjeuner, le tea time, le lunch ou le dîner à la carte, au Ground ; ou bien, dîner ou déjeuner un testing menu, en mezzanine au Above. Pour finir, le Hide Below bar au sous-sol offre une belle sélection de spiritueux et de cocktails, le tout côtoyant des salles privées de caractère. Le design de Hide, tout en élégantes déclinaisons de bois, est signé Evgeny Chichvarkin, Tatiana Fokina, These White Walls studio et Lustedgreen architects.
Plein cap sur le club privé le plus en vue d’Angleterre : Annabel’s. Fraîchement rouvert suite à une fermeture pour déménagement et travaux, cet établissement très select propose un décor fabuleux. De la démesure, du grandiose, du baroque et du faste, voilà les ingrédients constitutifs de ce club privé on ne peut plus glamour, où l’on croise aussi bien Victoria Beckham que Lady Gaga, le Prince de Galles, ou Rita Ora. Et où, comme tout club privé qui se respecte, on n’entre pas facilement… Les non-membres n’ayant pas droit d’accès. Quant au décor, il est signé Martin Brudnizki, et il ne cesse de nous enchanter. À retrouver ci-dessous :
Terminons par quelques incontournables, dont la déco est aussi léchée qu’entêtante : le Ralph Coffee and Bar, sur Regent Street ; Bob Bob Ricard, à Soho ; Park Chinois, situé à deux pas de Sexy Fish ; le Céleste au Lanesborough ; le Clos Maggiore, élu restaurant le plus romantique de Londres ; le Wolseley, indétrônable institution de Green Park ; la Private Room du Dinner by Heston Blumenthal, au Mandarin Oriental ; et enfin, The Grill at The Dorchester, l’un des restaurants du palace The Dorchester. Avec tout ça, aucun doute : votre créativité devrait se retrouver boostée !
Par Anastasia Chelini