« Dans la liste des « clusters » identifiés, on ne voit pas apparaître les bars et les restaurants. » indique le Président de la Cellule Covid-19 de l’Académie Nationale de Médecine

24 septembre 2020  0  Non classé
 

signature-food-and-sens Le quotidien régional La Dépêche est allé à la rencontre d’un éminent épidémiologiste qui dément la nécessité de fermer les restaurants et bars dans certaines villes, il indique : « les propriétaires de ces établissements font beaucoup d’efforts pour que les mesures sanitaires soient respectées et ce ne sont pas dans ces endroits que naissent les foyers d’infection. » 

Marseille première ville pénalisée par les nouvelles restriction sanitaires

à lire ci-dessous :

Selon Yves Buisson, épidémiologiste et président de la cellule Covid-19 de l’Académie nationale de médecine, l’avancée de l’épidémie en France est inquiétante, mais les nouvelles mesures de restriction imposées par le gouvernement ne sont pas forcément appropriées.

Pensez-vous que la progression de l’épidémie en France soit préoccupante ? – La situation épidémique est effectivement inquiétante. Il ne faut pas se raconter d’histoire. Ce n’est pas encore la catastrophe. On ne peut pas encore dire que l’épidémie est hors de contrôle, mais si on continue comme ça, dans deux ou trois semaines, elle pourraît l’être. C’est pour ça qu’il est largement temps de prendre des mesures drastiques, mais si on veut vraiment freiner l’épidémie et éviter des mesures de reconfinement partiel, je ne suis pas sûr que fermer les bars et les restaurants soit le plus efficace dans l’immédiat. D’autant que les propriétaires de ces établissements font beaucoup d’efforts pour que les mesures sanitaires soient respectées et ce ne sont pas dans ces endroits que naissent les foyers d’infection.

Dans quelles circonstances naissent les foyers d’infection alors ? A-t-on moyen de le savoir ? – Pour les foyers d’infection, il n’est pas difficile de remonter la trace. On sait rapidement si le foyer s’est créé au sein de l’entreprise, dans le cadre privé ou lors d’un quelconque événement. Mais il faut savoir que parmi les nouveaux cas identifiés, les foyers d’infection ne représentent que 10%. Ça veut dire qu’il y a 90% des cas qui sont isolés et pour lesquels on ne sait pas où a eu lieu la contamination. Est-ce que c’était dans les transports en commun ? Dans la rue ? Dans un bar ? On ne peut pas le savoir. Ce qu’on peut dire en revanche, c’est que dans la liste des « clusters » identifiés, on ne voit pas apparaître les bars et les restaurants.

N’y a-t-il rien qui justifie cette mesure selon vous ? – Encore une fois, selon moi, mettre l’accent sur ces seuls lieux de contamination potentiels, ça n’aura pas d’impact sur la progression de l’épidémie, parce que ce n’est pas là que se passent la majorité des transmissions. L’essentiel des transmissions ont lieu dans un contexte familial ou lors de soirées festives entre amis. C’est là que le virus circule le plus librement et de façon dissimulée pour ce qui est des fêtes notamment, puisque les jeunes n’ont pas de symptômes la plupart du temps. Mais ils deviennent des vecteurs et ils se multiplient.

Que faudrait-il faire alors d’après vous ? – Il faudrait justement renforcer la communication envers ce public, leur rappeler avec insistance que c’est dans le contexte privé que les transmissions se font. Si on doit avoir une grande réunion de famille avec des cousins, des grand-parents, peut-être vaudrait-il mieux ne pas y aller, différer, ou alors prendre le maximum de précautions. Sinon on prend le risque d’entretenir la circulation du virus. Il en va de la responsabilité de chacun. Tout le monde doit se sentir concerné.

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