« Je faisais venir 80 kg de grenouilles vivantes de Notre-Dame-de-Monts chaque semaine, c’est moi qui les zigouillait «
Cet article du quotidien régional Ouest-France a quelque peu amusé l’équipe de rédaction de FoodandSens, certes dans un contexte triste puisqu’il s’agit de la disparition du chef, mais c’est son histoire qui ne manque pas de piment, une histoire liée à la cuisine française de nos campagnes !
Nantes : le chef Coco Charette s’en est allé
Coco Charette, grande figure nantaise de la cuisine et spécialiste du sandre au beurre blanc et des cuisses de grenouille, a tiré sa révérence. Celui qui fut roi carnaval en 1989 a côtoyé les plus grands.
Coco Charette est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 84 ans. Il aura travaillé officiellement 56 ans dans la cuisine, passion transmise de génération en génération, mais il a continué d’apporter son expertise aux Compagnons pendant sa retraite. Son dernier restaurant avait pour nom La Rivière à Basse-Goulaine, de 1986 à 2005, qu’il a transmis, l’année de sa retraite, à 69 ans.
Sa spécialité ? Ou plutôt ses spécialités étaient les sandres au beurre blanc et les cuisses de grenouilles : « Je faisais venir 80 kg de grenouilles vivantes de Notre-Dame-de-Monts chaque semaine, c’est moi qui les zigouillait », se souvenait-il en 2013 dans les colonnes de Presse Océan. Ses clients, c’était des amis, disait encore Coco Charette, qui a reçu Johnny Hallyday, Franck Zappa, Bob Marley, Luis Mariano. Je regardais leur visage après un repas et je savais tout de suite quand ils avaient bien mangé. J’étais alors content.
Le cognac avec François Mitterrand
Au congrès du Parti socialiste à Nantes, en 1977, le chef Coco Charette, qui tient alors le restaurant Le Vallon de l’Erdre au Parc des expositions de la Beaujoire a servi 11 850 repas en trois jours. J’avais 135 employés environ avec moi. « Je me souviens avoir bu le cognac avec François Mitterrand le dernier jour » racontait-il à Presse Océan en 2013. Parmi les convives, Pierre Mauroy était présent. Il était avec le maire de Nantes, Alain Chenard. Celui-ci aimait bien ma cuisine, il m’avait contacté pour ce congrès. À la fin du repas, ils sont venus me chercher en cuisine et je me rappelle qu’ils m’ont dit : « vous voyez quand ils ont bien mangé les militants, on s’entend mieux pour discuter (rires). »