Disparition du chef Michel Rochedy … les chefs et amis lui rendent hommage
Le chef Michel Rochedy s’est éteint il y a quelques jours, cette disparition a plongé de nombreux chefs qui l’ont côtoyé dans une grande tristesse, plusieurs d’entres eux ont témoignés l’affection qu’ils portaient à l’ex chef du Chabichou à Courchevel.
F&S a capté quelques messages/témoignages.
Stéphane Buron –
Guillaume Gomez – ex chef des cuisines de l’Élysée
Georges Blanc – Chef 3 étoiles
Christophe Bacquié – chef 3 étoiles
Les Grandes Tables du Monde –
David Sinapian –
Gilles Pudlowski –
Le quotidien régional Le Dauphiné lui a consacré un beau papier, lire ci-dessous.
Après avoir mené un « rude combat contre la maladie », celui que l’on surnommait le “Bocuse des Alpes” s’en est allé. Depuis lundi soir, une pluie d’hommages est rendue à Michel Rochedy. « Il portait haut et fier les couleurs de la Savoie, souligne Maxime Meilleur, chef à La Bouitte, restaurant triplement étoilé à Saint-Martin-de-Belleville. Les gens l’aimaient réellement, Michel les accueillait comme à la maison. C’était le patriarche d’une famille qui adorait son métier. »
L’enfant de Saint-Agrève (Ardèche) était un pionnier de la gastronomie en montagne. « Il a été là pour montrer la voie, poursuit Maxime Meilleur. Tout le monde se souviendra du Chabichou, ça restera dans les mémoires. Je me souviens y avoir mangé en avril 1992, j’avais 17 ans. J’avais trouvé ça extraordinaire. J’étais encore jeune mais Le Chabichou, c’était LA grande table de Savoie. J’ai même conservé précieusement la carte du menu. » Il y était notamment question de blanquette d’agneau laiton aux mousserons des prés avec une pointe d’asperge verte et de parfait à la chartreuse verte avec sauce au chocolat amer.
« Il était reconnu par les chefs du monde entier »
En passant 55 ans derrière les fourneaux, Michel Rochedy a participé à la renommée de Courchevel. « C’est une grande perte pour la station, a témoigné, Jean-Yves Pachod, le maire. C’est quelqu’un qui a fait beaucoup pour Courchevel, pas uniquement dans la cuisine. C’est un exemple pour nous tous. Des hommes comme lui, il y en a très peu. Avec sa cuisine de qualité, il était reconnu par les chefs du monde entier. »
Formé à Valence par André Pic, c’est en 1963 que Michel Rochedy a acheté Le Chabichou avec sa femme Maryse. En 1979, il a obtenu un premier macaron au Michelin, puis un second en 1984. C’est en 2019, à l’âge de 83 ans, qu’il a décidé de raccrocher son tablier. Mais avant cela, le 15 décembre 2016, à l’occasion de ses “quatre fois vingt ans”, il avait invité 80 chefs dans son restaurant autour de sa recette de la réussite : « Faites simple, vous risquez d’être bon ».
Lors de cet évènement, Christian Millet, président des cuisiniers de France, avait salué « cet immense professionnel », Emmanuel Renaut (chef trois étoiles du restaurant Flocons de Sel à Megève) avait rappelé qu’il était « un des premiers chefs à avoir fait de la cuisine de haute volée en haute montagne », tandis que Jean-Pierre Jacob (ancien chef du Bateau Ivre au Bourget-du-Lac) soulignait « cet exemple de longévité, de passion et de rigueur ».
Les hommages rendus à ce pilier de la gastronomie ont donc largement dépassé les limites du département. « Tu es et resteras un grand chef, a réagi Yannick Alléno, chef étoilé du Cheval Blanc à Courchevel. Tu as fait des Alpes une destination incontournable. »
De son côté, sur Facebook, Guillaume Gomez, ancien chef cuisinier de l’Élysée pendant 25 ans, a indiqué « garder un souvenir ému et joyeux de toi et Maryse. Tant de gentillesse, de bienveillance et d’amitié. Tu n’aimais pas que je te dise que tu étais pour beaucoup d’entre nous un modèle, de générosité, de travail et d’humilité… Et pourtant. »
Un modèle qui va laisser un grand vide dans le monde de la gastronomie française.