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Michelin Guide Singapour 2019 – Christophe Lerouy et Jeremy Gillon décrochent leur première étoile

17 septembre 2019  0  Non classé
 

signature-food-and-sens Rappelez-vous, c’était à la fin du mois de juin dernier, au moment de la présentation de la liste des 50Best 2019, qui se déroulait cette année à Singapour : Anastasia Chelini, l’envoyée spéciale sur place pour F&S, avait couvert l’évènement, et organisé en amont plusieurs entretiens avec des chefs de la ville. Parmi eux, il y avait bien sûr la nouvelle arrivée sur place Anne-Sophie Pic, au Raffles Hôtel ; mais aussi Christophe Lerouy, chef du restaurant/comptoir Lerouy ; et Jérémy Gillon à sa nouvelle table JAG.

jeremy gillon

Le chef Jeremy Gillon (au centre)

Elle avait eu du goût, ou plutôt du nez, notre contributrice F&S ; avoir rencontré les chefs Christophe Lerouy et Jérémy Gillon semblait essentiel pour notre magazine, tellement leur cuisine méritait d’être reconnue par les guides. Ces rencontres avaient donné lieu à deux belles interviews de ces chefs. 

C’est donc chose faite, les deux jeunes chefs viennent de décrocher chacun une étoile au guide Michelin Singapour, qui a été présenté aux médias hier soir à l’hôtel Cappella sur l’île de Sentosa. 

Félicitations aux deux chefs, ces récompenses sont bien méritées !

Retrouvez ce que nous disaient les chefs il y a quelques mois :

CHRISTOPHE LEROUY – À Singapour, Christophe Lerouy tient un bistrot-gastro dans l’air du temps, le Restaurant Lerouy

Parlez-nous du concept du Restaurant Lerouy, et de votre cuisine.

Christophe Lerouy : Ici, il n’y a ni service, ni nappes blanches. Côté cuisine, la base est française, mais j’y ajoute des mélanges, des touches asiatiques et orientales. Moi qui ai travaillé à Marrakech, j’ai beaucoup appris là-bas ; les épices, la façon de cuisiner, les huiles… Au Lerouy, donc, je sers des plats français revisités, plus légers que leur version originale. C’est une cuisine forte en goût, marquée. J’essaie de ne pas cuisiner de produits nobles, je préfère travailler une bonne sardine par exemple. Côté menus, le Restaurant Lerouy fonctionne autour de quatre options ; un petit et un grand menu les midis, et un petit et un grand menu les soirs. Quant aux prix, ils sont très raisonnables.

De l’Alsace (dont vous êtes originaire) à Singapour, il n’y a qu’un pas ? Racontez-nous ce qui a motivé votre installation ici.   

C.L. : Je me suis toujours dit que j’avais envie de vivre à Singapour. J’aime son côté multiculturel, où vivent beaucoup de nationalités différentes. À mon sens, il n’y a pas un autre pays comme celui-là. Singapour m’a toujours attiré, par son dynamisme et son économie. Et puis, ma femme est Singapourienne. Ceci dit, je reste voyageur.

Revenons sur votre parcours ?

C.L. : J’ai fait deux ans au Ledoyen, puis deux ans au Grand Vefour, puis deux ans au Jardin des Sens à Montpellier. Je suis ensuite parti à Los Angeles un an et demi, en tant que sous-chef du Raffles. Suite à cela, j’ai voulu partir en Asie ; j’ai alors rejoint le Saint Pierre à Singapour (qui a désormais une étoile Michelin). Après quoi, j’ai tenu pendant six mois la Maison Pourcel (le restaurant des frères Pourcel à Shanghai lors de l’Exposition Universelle). Le rythme était dense ; on faisait 600 couverts chaque jour ! J’ai ensuite fait l’ouverture du restaurant de Juan Amador à Abu Dhabi. Puis le décès de mon père m’a fait revenir en France, où j’ai repris un temps l’affaire familiale, Lerouy. C’est là que j’ai obtenu trois toques au Gault&Millau 2015, ainsi que la distinction Jeune Talent de l’Année. Même si on était situé au fin fond de la campagne, les gens venaient au Lerouy. Toutefois, l’appel du large a fini par me reprendre, et je suis revenu à Singapour. J’ai rejoint le gastronomique Alma, et nous avons pris une étoile. Au bout d’un an et demi, je suis parti pour ouvrir ma propre affaire. J’ai ouvert Restaurant Lerouy en novembre 2017. Ça va bientôt faire deux ans.   

Qu’est-ce qui, selon vous, est essentiel au succès d’un restaurant à Singapour ?  

C.L. : La présence du chef. Les Singapouriens vont au restaurant pour la cuisine, pour l’ambiance, mais aussi pour voir le chef. Chez Odette par exemple, les clients y vont pour voir Julien Royer. Ils aiment que le lieu soit incarné, qu’il reflète l’identité du chef. Je pense qu’à Singapour, faire de la bonne cuisine ne suffit pas ; il faut aussi que le restaurant incorpore cette touche personnelle.

 

JEREMY GILLON – Au restaurant JAG à Singapour, Jérémy Gillon rend hommage à la cuisine française

F&S : Parlez-nous de votre parcours.  

 Jérémy Gillon : Je suis d’abord parti au Pays Basque, en Guyane et en Amazonie, avant de rejoindre en 2001 Nicolas Le Bec à Lyon, à la Cour des Loges. J’y suis resté deux ans. Puis je suis allé à Courchevel, chez Michel Rochedy à Chabichou, pendant deux ans. Ensuite de quoi, j’ai fait une année en Corse, au restaurant gastronomique Belvédère. Puis j’ai travaillé chez Michel Kayser à Nîmes, pendant 9 mois, au restaurant Alexandre (deux macarons). Après un retour en Corse, puis un passage en Normandie au Château d’Audrieu pendant un an, j’ai finalement rallié Val Thorens, où je suis resté dix ans. Je suis littéralement tombé amoureux de cette région. La première année, j’étais second de L’Épicurien, un restaurant gastronomique de vingt couverts. L’année suivante, puis les neuf autres, je suis devenu le chef des trois restaurants Montana Restaurants : Le Montana (la brasserie de L’Épicurien), Le Chaudron Magique (un restaurant savoyard et italien), et L’Épicurien lui-même (le gastronomique). En parallèle, j’’étais consultant du restaurant Me@OUE à Singapour, de 2013 à 2016 ; je m’y rendais chaque été. À L’Épicurien, nous avons décroché l’étoile en 2015. Le lieu a été vendu l’année suivante. Je suis alors parti à Singapour ; et ai ouvert le JAG en octobre 2018. Mon restaurant n’a pas encore un an, donc.  

F&S : Qu’est-ce qui vous a poussé à vous installer à Singapour ?

J.G. : J’avais envie de découvrir cette partie du monde. Les gens ici sont passionnés de cuisine. Singapour connaît d’ailleurs en ce moment un nombre incroyable d’ouvertures de restaurants. Il faut dire que la nourriture et les restaurants font partie intégrante de la vie singapourienne. Et puis, moi qui m’intéresse de près à la culture des herbes, celle-ci est très riche en Asie, notamment en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge et au Laos. À Bali, pays très producteur, le locavore fait beaucoup parler de lui. Et la Malaisie est connue pour avoir beaucoup de producteurs. Quant à Singapour, elle plaît aux chefs car elle est stable, sécuritaire, propre et organisée ; et on peut y importer un large panel de produits

F&S : Vous qui avez eu une étoile à L’Épicurien, espérez-vous en décrocher une au JAG ?

J.G. : Je n’ai jamais travaillé pour les étoiles. Bien sûr, j’aime faire partager une idée, des saveurs, un moment ; tout ça va dans l’idée de l’étoile. Mais je ne travaille pas pour ça. Pour autant, on est réaliste : une étoile, ça aiderait le restaurant. Mais notre premier travail, c’est de faire que les gens soient bien, qu’ils soient heureux au JAG ; que la qualité soit continue ; que le JAG plaise ; et que l’on puisse expliquer aux clients notre démarche. Ceci dit, il est certain que si je recevais une étoile, j’en serais très honoré. Ce n’est pas mon but premier, mais ce serait un honneur. En tout cas, j’aime mon métier, et tant que c’est ainsi, je suis heureux.

Pour retrouver les interviews en intégralité, cliquez sur les LINK.

 

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