Beyrouth et Merveilles – Noha Baz, Anne-Sophie Pic, Luana Belmondo, les livres de cuisine à l’honneur
« La Poule sur un mur » s’est posée à Beyrouth, au salon du livre francophone, organisé par l’Institut français du Liban.
Un rendez-vous incontournable, espace de culture, de livres, de débats et de performances, de signatures et de remises de prix, de causeries et d’impromptus comme les échanges partagés sur le stand du prix ZYRIAB, espace dédiée à la gastronomie, à la gourmandise de mots et de mets, au partage. Prix créé par Noha Baz, une personnalité hors du commun. Prix qui récompense chaque année un livre de cuisine, de gastronomie.
Nous étions quelques-uns conviés par Noha Baz à vivre l’espace de quelques jours Beyrouth , le salon et le prix Zyriad. Une cheffe renommée, toute en grâce, simplicité et gentillesse, Anne-Sophie Pic, un président David Sinapian, président des Grandes Tables du Monde, deux délicieux membres du jury du Prix Zyriab, Luana Belmondo, douce et belle, Sonia Ezgulian,solaire et émouvante et son complice mari et photographe, Emmanuel, un archéologue du thé, Arnaud Bachelin, un auteur Nicolas Stromboli heureux d’être récompensé, Paul Amsellem, initiateur des « Plumes d’Or du Vin et de la Gastronomie » qui récompense les meilleurs journalistes français et étrangers spécialisés dans le domaine du vin et de a gastronomie et sa femme, la délicieuse Christine Vernay, surnommée la « papesse du condrieu » par Le Monde.
Envolez-vous avec moi vers Beyrouth pour causeries et confidences, entre cèdre et mer. Bonheur intense une joie sans mesure de voler vers l’autre côté de la Méditerranée, vers cette ville refuge de toutes les diasporas du monde, pays de beauté et de culture, de liberté et de vie. Un voyage intimiste et gourmand, ils sont tous là Noha, Nicolas, Anne- Sophie, Luana, Arnaud, Vanina, David, Emmanuel et les autres. Voyage au Levant dans ce qui fut partie de l’empire ottoman sur les traces des romantiques, Lamartine, Loti, Flaubert, Gérard de Nerval qui n’ont pas resisté à l’appel du voyage en Orient. Quelques heures de vol et un coup de foudre pour cette ville des extrêmes.
BEYROUTH – LE SOUFFLE DE L’ORIENT AU COEUR DU LIBAN – Libre et attachante, blessée mais toujours debout et joyeuse, elle n’a rien perdu de son don pour la vie, le bonheur et la culture.
Beyrouth, une ville conquise, reconquise, blessée par les guerres, mutilée, détruite, reconstruite est aujourd’hui encore plus belle, plus envoutante. Elle envoie des tonnes d’émotion et d’énergie, de fureur de vivre. Sans modération. Beyrouth renait, se refait encore plus belle, plus riante, plus joyeuse plus délicieuse, comme les noms des gâteaux qui se degustent à tout moment du jour et de la nuit.
La ville se jette à corps perdu dans la vie. Beyrouth se reconstruit parfois avec délire et audace selon les aspirations et inspirations des architectes, mais on ne peut échapper à son charme. Elle est toujours une ville magique qui envoute, séduit et ensorcèle. Beyrouth l’orientale a gardé l’empreinte des Druses, des cheiks et des bédoins, des Grecs et des Phéniciens, des gens d’ici et d’ailleurs descendus de la montagne ou arrivés par la mer, des gens du désert…
Aujourd’hui, passé et présent se répondent. L’histoire côtoie le design. Les palais se conjuguent modernes et branchés. La balade est un pur moment de bonheur, dans une ville chargée d’histoire, de reliefs d’hier, d’architecture de demain, de blessures des guerres. Il est addictif de traverser en quelques pas des siècles d’histoire. Il faut flâner, humer, s’émerveiller, se laisser porter par les vagues de vie qui porte la ville, les émotions qui envahissent avec délice. Il faut pousser les portes, gommer les apparences, aller au-delà, découvrir Beyrouth d’aujourd’hui, se perdre entre bord de mer et centre ville, bercé par les klaxons qui ne se taisent jamais, emporté par le flot de voitures incessant, se perdre et se retrouver dans la foule rieuse, joyeuse, enveloppé des parfums des épices et des narguilés. Regarder les bateaux accoster, d’autres quitter le port. Flâner sur la Corniche, s’arrêter, boire un café, regarder les pêcheurs, voir les vagues s’abimer sur le sable, sous le vent du large, la mer Méditerranée miroir du ciel, bleu. Et en hauteur se dresse un phare, l’ancien phare qui trône au-dessus de la mer, au milieu de maisons d’hier et d’immeubles d’aujourd’hui. Beyrouth a grandi sur la mer! La ville est partout, de la mer aux collines, il faut la déguster avec patience infinie, curiosité absolue et appétit déraisonné. Il faut laisser ses pas guider la marche, ses yeux tourner dans tous les sens, ses oreilles grand ouvertes pour déguster Beyrouth.
Quand le jour s’échappe, c’est une autre Beyrouth qui se reveille celle de la nuit, de la fête, de la vie. La nuit, Beyrouth vit, danse, mange, rit, musique et klaxons à volonté sous les lumières des cafés et des restaurants bondés. Qu’il est doux de succomber au narghilé en regardant passible et paisible le coucher du soleil qui sanguinarise l’horizon. Les jeunes filles promènent leur beauté orientale avec grâce…, les hommes les contemplent. Un parfum d’orient enveloppe Beyrouth furieusement.
On ne sort jamais indemne d’un séjour à Beyrouth, ville mosaïque d’histoire, de cuisine addictive, de joie de vivre. Les contrastes qui règnent dans cette ville entre guerre et paix laissent des traces, suscitent des émotions, créent des amitiés à la vie à la mort. Je suis repartie le coeur gros en me promettant d’y revenir encore et toujours. Allah bye!
Ces quelques jours ont rempli mon carnet d’adresses et de souvenirs, ont répondu à ma curiosité et mon impatience de découvrir la cuisine libanaise, celle dont je rêvais en picorant les livres, que j’ai aimée avant de la goûter.
LA CUISINE LIBANAISE – DES LENTILLES DES POIS CHICHES ET DES FÈVES
Mais pas que… Elle est subtile, imaginative, parle rose et fleur d’oranger, kebbé, figue et grenade, pâtisseries au miel, mélasse de caroubier, persil, sésame, thym, câpres, huile d’olive, houmous, taboulé et labné, café blanc, miel.
Elle mêle toutes les influences et le fait bien, bon, très très bon et très très bon. Elle a adopté pita et falafel, les recettes venues de Perse, d’israël, du Maroc, de Syrie. Elle joue avec les épices, les fruits et légumes, les herbes, les fruits secs, les graines, les agrumes. La couleur est partout, grenade, concombre, persil. La douceur règne comme le vif. Pois chiche, yaourt, pistache, amandes grillées, au bout de quelques heures à Beyrouth, on ne peut plus s’en passer.
À découvrir et aimer dans le dernier livre de Noha Baz, La recette d’où je viens
Mille mercis à Emmanuel pour ses superbes photos!
Fantastique j’aime faire la cuisine ?