À Londres au Berkeley Hotel, Cédric Grolet a ouvert sa première boutique hors de France – nous y sommes allés.
Bien sûr, il y avait du monde en ce jeudi après-midi à la nouvelle boutique de Cédric Grolet. On s’y attendait. Inauguré en grande pompe lundi dernier (le 14 février), cela faisait plusieurs mois déjà que le Cédric Grolet at The Berkeley faisait parler de lui. Forcément, on a voulu aller voir. Voici ce qu’on en a pensé.
C’est dans un cadre élégant et branché que la nouvelle boutique de Cédric Grolet se dessine. Tons blancs et pastel, reflets dorés étincelants : les lieux ont de l’allure. Ils conviendront aux Millenials comme à une clientèle plus classique. Cette jolie boutique/atelier, surgie en quelques mois à seulement quelques mètres de Harrods, du Mandarin Oriental ou encore du Lanesborough, a le mérite de s’insérer avec une homogénéité naturelle au sein de l’hôtel The Berkeley, l’un de ces palaces londoniens qui bordent le vaste Hyde Park. Si les lieux sont haut de gamme, ils restent décontractés ; et l’accueil au comptoir de la boutique est bien mené. L’équipe renseigne volontiers, détaille la composition des desserts, transmet sa passion pour cet univers sucré et ludique. On pourra tester les créations de Cédric Grolet au comptoir, qu’encadrent huit sièges de bar d’un rose dragée ; ou bien, au Berkeley Café attenant, nouvelle destination F&B de l’hôtel, donnant sur la boutique. Enfin, le click&collect fonctionne également, permettant d’acheter puis d’emporter viennoiseries et desserts.
Sur les tables du Berkeley Café, des trios de vrais citrons font office de décoration ; ces rappels fruités renvoient à l’un des desserts-phare de Cédric Grolet, le fameux citron trompe-l’œil. Celui-ci nous arrive sur une assiette en céramique grise – on appréciera le contraste entre l’anthracite et la fluorescence du faux citron. Qui imite, jusqu’au granulé près, la peau irrégulière de ce fruit. Côté goût, l’acidité de ce dessert se trouve tempérée par des saveurs de tarte (au citron). Viendra ensuite le Paris-Brest, addictif ; on gardera aussi en mémoire le ‘Petite Hazelnut’, premier à ouvrir le bal de la formule goûter (ou ‘menu dégustation’ sucré, composé de cinq desserts). Présent pour le lancement de son Cédric Grolet at The Berkeley, le chef-pâtissier était toujours sur place ce jeudi ; il est passé nous saluer.
Côté prix, l’addition est forcément salée – à défaut de sucrée. Étant donné la conjugaison de trois facteurs générateurs de montée des prix (à savoir, la notoriété des créations du chef-pâtissier star, conjuguée au prestige du Berkeley, lui-même situé à Knightsbrige, le quartier le plus cher de Londres), il fallait s’y attendre. De fait, les prix pratiqués dans les palaces voisins sont similaires. Prévoyez-donc 90 pounds (108 euros) pour la formule Goûter l’après-midi, composée de 5 desserts, un thé et un verre de champagne. Alternativement, vous pourrez commander directement un dessert à la carte, pour 25 pounds (30 euros) chacun. La formule ‘expérience au comptoir’ culmine quant à elle à 135 pounds (161 euros), hors service charge ; mais elle permet de vivre un moment immersif dans la partie laboratoire de la boutique. Pour la formule breakfast, comptez 50 pounds (60 euros) ; 3 petites viennoiseries, 2 créations, une boisson chaude et une boisson froide composeront ce petit-déjeuner gourmand. Autrement, jetez votre dévolu sur les options à la carte, moins onéreuses ; l’excellent croissant y est par exemple facturé à 6 pounds, le pain au chocolat à 7 pounds, la gaufre à 20 pounds, la crêpe à 18 pounds, et le ‘cookie flower’ à 25 pounds. (Il y a d’autres options également). À noter, c’est la première fois que les univers Fruits et Fleurs de Cédric Grolet sont réunis au sein d’un même espace ; en France, à sa boutique du quartier de l’Opéra comme aux salons du Meurice, c’est l’un ou l’autre.
Pour rappel, Londres a déjà été le théâtre de l’installation (ou du passage) d’autres chefs-pâtissiers stars, comme par exemple Albert Adrià, qui y tient depuis fin 2018 le Cakes and Bubbles, une boutique/café/pâtisserie nichée au sein du Hotel Café Royal sur Regent Street. Toujours à Londres, la collaboration éphémère entre Yann Couvreur et le Claridge’s a eu lieu début septembre 2019, pour un pop-up d’une semaine. (Rappelons que le Claridge’s fait partie du même groupe hôtelier que le Berkeley). Pour ce qui est de Pierre Hermé, il est présent à Londres dans deux endroits actuellement ; à sa boutique permanente de Monmouth Street près de Covent Garden, et au grand-magasin Selfridge’s. Il fut par ailleurs représenté un temps au magasin L’Occitane de Regent Street, où ses macarons étaient en vente au rez-de-chaussée de la boutique, ainsi qu’au café au premier étage. Pandémie oblige, le café est désormais fermé. Quant à Philippe Conticini, sa boutique est située dans le quartier vibrant de Camden. Enfin, le fameux pâtissier français Dominique Ansel, dont les cronuts sont très connus à New-York, et qui possède également des espaces de vente en Asie, a ouvert le 8 février 2020 un restaurant/boutique/pâtisserie à Londres, à Covent Garden. L’aventure n’aura duré que six mois ; la pandémie étant venue mettre fin prématurément à l’établissement.
Par Anastasia Chelini