Yannick Delpech ( L’Hamphytrion à Toulouse ) charge de formule pour son restaurant et renonce aux étoiles Michelin,
Le chef toulousain étoilé Yannick Delpech s’est exprimé auprès du quotidien régional La Dépêche, il explique balayer le passé ( sa carrière de chef étoilé et l’incendie criminel de son restaurant ) pour s’engager dans un nouveau projet culinaire.
À découvrir ci-dessous :
Après les deux incendies de L’Amphitryon, le chef cuisinier va transformer son restaurant de Colomiers. Il proposera une nouvelle formule, très diversifiée, d’ici la fin de l’année, en faisant la part belle aux produits locaux.
Après l’incendie criminel de L’Amphitryon, Yannick Delpech transforme son restaurant de Colomiers en un « lieu de vie autour de la gastronomie ». Ce nouveau concept, « Des Roses et des Orties », ouvrira en décembre.
À quoi va ressembler « Des Roses et des Orties »?
C’est un lieu qui regroupe plusieurs espaces culinaires avec une trattoria inspirée de l’Italie avec un four à bois, un bar à cocktail avec l’équipe de L’Heure du Singe où je travaillerai toute une déclinaison de « pica-pica » pour l’apéritif, une cuisine ouverte, une boutique de ma pâtisserie Sandyan, et toujours la belle terrasse pour dîner ou prendre un verre. Fils de viticulteur, attaché à ma région, je travaillerai à 80% avec des artisans, vignerons et producteurs locaux engagés dans l’agriculture raisonnée. Ce lieu de vie autour de la gastronomie sera ouvert en continu de 9 heures du matin jusqu’au soir, un peu comme les marchés de Lisbonne ou Barcelone. Je vise une clientèle de gourmets qui ne veulent pas forcément dépenser des fortunes au resto.
D’où vient ce nom ?
C’est le titre d’une chanson de Francis Cabrel qui reflète bien mon parcours à l’Amphitryon depuis 25 ans. J’ai démarré très jeune, j’ai fait mon chemin, bien dans les clous. Ce fut une belle aventure, semée de roses et d’orties.
Les choses se sont apaisées depuis l’incendie dont a été la cible l’Amphitryon en janvier?
Il y a une enquête, mais je ne suis pas trop au courant et je ne veux accuser personne. J’ai été indemnisé, mais notre entreprise a été fragilisée et il m’a fallu plusieurs mois pour rebondir. Je ne savais plus si j’avais envie de recommencer au même endroit, pour des questions de sécurité.
Qu’est-ce qui vous a décidé ?
Le succès de ma table d’hôtes «Cuisine Sans Dépendance » à Gaillac m’a donné l’envie de me relancer sur un projet très différent, sans le décorum des restaurants gastronomiques. À 43 ans, je ressens le besoin de plus de simplicité et de convivialité.
Mais vous avez une étoile…
J’y renonce. Je viens d’en informer le Michelin et les autres guides. Je demande à ne pas figurer dans les éditions 2020. Je ne crache pas dans la soupe, mais aujourd’hui je veux rompre avec le passé, ne plus être dépendant des jugements d’un guide, être en accord avec mon évolution.
Le moral est au beau fixe ?
Oui, grâce à ce projet collectif. J’ai pu garder mon équipe. Je me sens beaucoup plus léger. J’ai juste envie de faire plaisir avec la cuisine que j’aime et de me faire plaisir. Nous ouvrirons en décembre, avant les fêtes.