Les dessous de la Food Business – quand les étoiles passent en deuxième plan
Le quotidien Les Échos est allé scruter l’univers de la Food en France, comment les chefs réussissent à dépasser leur seul rôle de chef de cuisine pour devenir de vrais businessmen… une article qui révèle les dessous d’un milieu où la concurrence fait rage, mais où le talent et les étoiles Michelin ne sont plus les seuls critères pour réussir.
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Par Laurent Guez
Ils sont sympathiques, créatifs, proches, charmants, amoureux du terroir, experts du bon produit, respectueux de la nature… Ils appartiennent à plusieurs générations, et à plusieurs chapelles. Celle des gens « vus à la télé » : Cyril Lignac, Mercotte, Juan Arbelaez, Jean Imbert… Celle des figures incontestables de la haute gastronomie : Alain Ducasse, Anne-Sophie Pic, Mauro Colagreco, Yannick Alléno… Sans oublier celle des toques à la fois populaires et étoilées : Thierry Marx, Hélène Darroze, Philippe Etchebest, Jean-François Piège, auxquels on pourrait ajouter le talentueux Mory Sacko, 30 ans, révélé l’an dernier dans Top Chef, sur M6 , étoilé Michelin dans la foulée, et devenu lui-même présentateur d’une émission sur France 3 !
Deux d’entre eux ont même fait entrer la profession dans le Top 50 des personnalités préférées des Français établi par l’Ifop pour « Le Journal du dimanche ». Historique. En décembre dernier, Philippe Etchebest et Cyril Lignac se sont ainsi respectivement classés à la 7e et 14e place. Certes, la fermeture de leurs établissements pendant de longs mois a fait souffler un vent de sympathie à l’égard des chefs, mais l’irruption de ces deux cuisiniers dans le club des personnalités les plus aimées s’explique aussi par la passion toujours plus vive des Français pour la gastronomie.
Cet appétit se mesure d’abord par les records d’audience des émissions culinaires : plus de 15 % de part de marché en moyenne pour Top Chef, sur M6, soit autant que Fort Boyard, le programme de France 2 qui a d’ailleurs réalisé une audience record, en juillet dernier, grâce à la participation de… Philippe Etchebest !
Cette passion française s’évalue aussi par les millions d’abonnés des stars des fourneaux sur Instagram, le réseau le plus influent de la « food » : 2,8 millions pour Cyril Lignac, 973.000 pour Philippe Etchebest, 633.000 pour Hélène Darroze, 537.000 pour Anne-Sophie Pic … Elle se manifeste enfin par les foules qui désormais se déplacent vers ces nouvelles rock stars. En septembre, après une année blanche liée à la crise sanitaire, deux festivals parisiens ont fait leur retour, avec des fréquentations inédites. Le très pointu salon Omnivore a réuni à Paris plus de 7.000 professionnels et amateurs éclairés. Plus grand public, Taste of Paris a attiré quant à lui plus de 30.000 gourmands, avec parfois deux heures de file d’attente pour déguster une petite assiette en présence de son « auteur ».
Ailleurs dans le monde, quelques figures comme les Britanniques Jamie Oliver et Gordon Ramsay, l’Anglo-Israélien Yotam Ottolenghi, l’Espagnol Dabiz Muñoz, le Péruvien Gastón Acurio ou encore le Danois René Redzepi ont atteint la célébrité. Mais, en France, les cuisiniers stars poussent comme des champignons. Et jamais ils n’ont autant compté.
« La cuisine est sortie de la cuisine »
Président d’Advent, une agence de mesure et de conseil en marketing d’influence, Jérôme Neveu a vu s’accentuer le phénomène au cours des dernières années. « Avant, il y avait bien un intérêt des citoyens et des consommateurs pour la gastronomie, mais en dehors de quelques personnages comme Paul Bocuse, cet intérêt n’était pas incarné. Tout a changé : la cuisine est sortie de la cuisine ! » Son agence évalue la « celebrity value » de plus de 3.000 personnalités – un indice composite qui intègre la notoriété, la popularité et la capacité d’influence (notamment l’impact de leurs posts sur les réseaux sociaux). En somme, tous les critères qui permettent de promouvoir une cause ou une marque.
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