Pose de la première pierre de l’ambitieuse Ferme Urbaine Verticale d’Europe à Colombe

27 juin 2019  0  Non classé
 

signature-food-and-sens Ce jeudi, le maire Nicole Gouéta a posé la première pierre de cette installation hors normes dans ses dimensions et les techniques employées. Un projet entièrement financé par des fonds privés indique le quotidien Le Parisien.

Des choux, des fraises, de la ciboulette mais aussi des truites et de l’algue spiruline au bord de l’autoroute A86. C’est l’ambitieux pari de la plus grande ferme urbaine d’Europe qui sera construite d’ici à 2021 à Colombes. Le maire (LR) Nicole Gouéta et Jean-Philippe Ruggieri, directeur général du promoteur Nexity, en poseront la première pierre ce jeudi, au sein du futur quartier de logement « Arc Sportif ».

Tout est parti d’une contrainte : l’environnement autoroutier. « Lorsque nous avons réfléchi à l’avenir des anciens sites Thales, répartis de part et d’autre de l’A 86, nous nous sommes demandé comment contourner ce handicap majeur à l’implantation de logements dans le secteur, se souvient Nicole Gouéta. Nous avons travaillé en équipe sur cette idée d’installer des protections le long de l’autoroute. »

« Nos systèmes économisent 90 % d’eau à production équivalente en plein champ »

C’est ainsi qu’avec un complexe de sport indoor et un hôtel 4 étoiles double peau, le choix s’est porté sur une ferme urbaine pour aménager les abords immédiats de l’autoroute. D’une longueur de 135 m, elle doit faire office de mur antibruit.Cette serre hors norme sera aménagée par l’entreprise Nutreets, experte dans le domaine et qui utilise des procédés innovants. « Nous avons développé des brevets qui nous permettent de produire des poissons, des fruits et des légumes sans impact négatif sur la nature, explique Guillaume Pelet, le président de Nutreets. Nos systèmes économisent 90 % d’eau à production équivalente en plein champ. L’eau, en circuit fermé, est en recyclage permanent. »En clair, les poissons dans des bassins produisent des déjections. Des bactéries vont transformer l’ammoniaque de ces déjections, nocif, en nitrate, qui servira d’engrais lors de la croissance des plantes. Les plantes qui absorberont les nitrates serviront à leur tour de purificateur pour l’eau qui sera renvoyée propre aux poissons. C’est ce qu’on appelle l’aquaponie.

« Ce sera une ferme totem »

« C’est une boucle quasi perpétuelle », souligne Guillaume Pelet, qui a installé il y a trois ans le plus grande ferme aquaponique d’Europe actuellement en activité à La-Chapelle-Basse-Mer (Loire-Atlantique), près de Nantes. Mais à terme, elle sera supplantée par la serre verticale de Colombes qui représentera 4 700 m² de surface.« Ce sera une ferme totem, vante le président de Nutreets. Elle ne fera pas seulement du maraîchage et du poisson mais aussi de la spiruline. » En diététique, cette algue est particulièrement appréciée parce qu’elle contient un faible nombre de calories pour une très grande quantité de protéines et d’antioxydants. « Elle comporte trois fois plus de protéines que le bœuf en consommant 55 % moins d’eau », fait valoir Guillaume Pelet.

Dans la ferme géante de Colombes, le rez-de-chaussée sera consacré aux espaces de vie, de transformation, de restauration et de vente. Le premier étage accueillera la ferme de spiruline, le deuxième des espaces événementiels pour l’accueil du public et la pédagogie et le troisième la production maraîchère et de poissons.

De quoi nourrir de 1 000 à 4 000 personnes

Une fois atteint son rythme de croisière, la serre de Colombes produira l’équivalent de la consommation en fruits et légumes de 1 000 à 4 000 personnes. Même sans aucun pesticide, ils ne peuvent pas être bios car cultivés hors sol. La ferme produira salades, choux, plantes aromatiques et fleurs comestibles, tomates, courgettes, poivrons, aubergines, concombres, melons, fraises, framboises, piments.« Quand en plein champ, on peut opérer une rotation de 3 à 4 salades par an par exemple, nous, nous pouvons en produire entre 9 et 14, observe Guillaume Pelet. Les salades baignent en permanence dans une solution nutritive. Leur croissance est plus rapide. Elles ne subissent ni le froid ni la pluie. » Pour autant, l’entrepreneur assure « faire attention à ce que la ferme ne soit pas une gabegie écologique ». « Par exemple, pour la spiruline, nous récupérerons la chaleur des cuisines du rez-de-chaussée », appuie Guillaume Pelet.

Un projet à 12 millions d’euros

« Nous sommes allés les voir sur place à côté de Nantes, se rappelle Nicole Gouéta. Nous avons été séduits par la qualité du produit et par le fait que Nutreets est accompagné par l’Inra, l’institut national de la recherche agronomique, et Dalkia, spécialisée dans l’énergie. »L’autre point qui remplit de joie le maire de Colombes, c’est le fait que ce projet à 12 millions d’euros ne coûtera rien à la commune. « Vu les contraintes financières, la ville ne souhaitait pas apporter de subventions et c’est le cas, fait valoir Nicole Gouéta. Nexity construit et finance, Nutreets exploite et le modèle se finance grâce la vente de légumes. »Interrogée sur le départ forcé vers Gennevilliers de son autre ferme urbaine, l’Agrocité, le maire balaie d’un revers de main. « Ce n’est pas du tout la même chose. Cette ferme est verticale et innovante. »

 

 

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