Marlène Mocquet : Une visite immersive dans le fantastique et la gastronomie
C’est au sein de l’illustre Hôtel Richer de Belleval, Relais & Château, se situant Place de la Canourgue à Montpellier, que nous nous retrouvons au cœur de la Fondation d’entreprise GGL.
Une fondation mêlant élégamment art et patrimoine. Il suffit de pousser les portes de cette impressionnante bâtisse du XVIIe siècle et d’en arpenté les différents espaces pour s’en rendre compte.
Nous sommes conviés un soir d’octobre dans la Cour d’Honneur de l’établissement afin d’assister au vernissage de l’artiste Marlène Mocquet.
Marlène Mocquet artiste française, est un esprit novateur dans l’art contemporain. Son univers est emprunt à la magie et la féérie, nous transporte dans un univers mystérieux.
Sculptrice, peintre et plasticienne, elle fait son entrée au sein de l’Hôtel Richer de Belleval et des artistes de la Fondation GLL en 2021 avec son œuvre pérenne intitulée « Longue-Vue », se situant dans les escaliers principaux de l’établissement.
Rendez-vous donc dans la Cour d’Honneur face aux portes de la Fondation, Marlène Mocquet nous reçoit, nous passons les portes avec elle et découvrons pour la première fois l’exposition « Différent Parfois, Libre toujours ».
C’est alors que nous faisons face à plusieurs bustes traités tel César à ses grandes heures, et c’est ainsi que nous comprenons le lien entre cette nouvelle exposition et « Longue-Vue ». Cette dernière est entourée de bustes de César gentiment offert par les architectes et décorateurs du XVIIe siècle. Nous découvrons au fur et à mesure que nos yeux balayent les œuvres que de nombreuses références à l’établissement et aux autres artistes (à qui la Fondation à fait confiance pour les œuvres pérennes) sont visibles telles que des coques d’élytres pour Jan Fabre ou encore des Salix (nom latin des saules) pour Richer de Belleval.
Dans cette exposition Marlène Mocquet souhaite rendre hommage aux personnes qui lui ont fait confiance, c’est une manière de remercier ceux qu’elle nomme : sa famille de cœur.
« J’ai traduit des personnalités que je ne connaissais pas. J’ai créé un lien. C’est une famille de cœur, ils m’ont accueilli ici, je me sens à l’aise. » Marlène Mocquet
Nous découvrons petit à petit que chaque buste est associé à une peinture, un dialogue infini mettant en scène des portraits analytiques de ces personnes en fonction de ces qu’ils aiment ou incarnent.
Dans ces portraits nous retrouvons les Chefs Laurent et Jacques Pourcel.
L’œuvre représentant Laurent Pourcel est olfactive mais c’est également le seul buste entièrement recouvert de dorure, cela est apparu comme une évidence pour Marlène. Nous retrouvons des fleurs aux effluves de citron, cela nous rappel sa cuisine méditerranéenne et d’agrumes. Des pommes faisant également écho à « Longue-Vue », des poissons, puis en observant plus attentivement la toile, nous distinguons un visage, d’après l’artiste surement sa propre représentation qui se serait invité pour faire part au show.
Puis nous nous penchons sur l’œuvre représentant Jacques Pourcel, son buste est comme intégré à un vase, Marlène nous explique qu’elle le souhaitait flamboyant tel un paon. Effectivement nous retrouvons autour de lui des fleurs et des plumes de paon. En se tournant vers le tableau nous pouvons observer plusieurs œufs qui sont en effet une référence tant à la cuisine qu’à la peinture : le maigre et le gras.
Une seconde salle met en lumière un banquet enchanté faisant hommage au restaurant gastronomique de Jacques et Laurent Pourcel : Le Jardin des Sens, se situant à quelques pas de l’entrée de la Fondation. Une immersion auprès de personnages, d’animaux et d’objets enchantés.
Après cette visite, notre curiosité est piquée et nous souhaitons rencontrer Marlène Mocquet, qui accepte que nous lui posions quelques questions.
« Chaque peinture, chaque sculpture est une perle après l’autre »
En entrant dans cette exposition nous avons l’impression d’entrée dans un conte de fée, et que vous étiez ce comte ou que vous en sortiez ? Marlène, qui êtes-vous ? – « C’est une question que l’on me pose souvent… Je me suis créé un refuge, j’avais besoin de recréer mon enfance. Je pense que, sans avoir référencé de conte de fée dans mon parcours ou mon travail j’ai voulu, en effet, construire mon propre conte. Mise à part avoir un lien avec le Petit Poucet qui met un caillou après l’autre pour se frayer son propre chemin. »
Nous retrouvons plusieurs symboles dans vos œuvres. Ils ont une place importante pour vous ? – « La pomme a toujours fait partie de mon travail. Tout a débuté lorsque j’étais au collège, lors d’un projet d’Arts Plastiques. Nous devions redécorer le couloir de notre établissement menant à la cantine. J’ai finalement créé une pomme, puis une seconde déjà croqué, ainsi de suite, jusqu’à arriver à un trognon. Cela m’a permis de raconter l’histoire de cette pomme, en suivant ce couloir, en direction de notre self, nous allions savions que nous allions manger un repas du début à la fin (comme pour cette pomme).«
Quels secrets se cachent derrière cette pomme ? – « Cette pomme est d’abord un symbole pour moi, car elle était mon aliment de prédilection durant mon adolescence. C’est également devenu un symbole universel qui est le monde, le fruit défendu, la pomme fatale, … Cette pomme devient une image protéiforme, que j’ai utilisé pour Longue-Vue en guise de relation et de symbiose avec les Pink Lady ces pommes d’amour. Une consonance d’amour des frères Pourcel. »
Lorsque vous avez créé ces portraits des Chefs, quelle histoire avez-vous raconté ? C’est une histoire entre vous et eux ? – « Laurent était plus dans la discrétion et m’a parlé de son amour pour les citrons. J’ai alors travaillé sur les citrons et l’odorat. En vos approchant de la sculpture vous pouvez sentir les hortensias et vous remarquerez qu’elles sentent les agrumes et plus précisément le citron. Dans mon travail, il y a plein d’antonymie et polarité. J’aime quand une chose nommée est finalement l’inverse. C’est à l’image de la vie. Laurent est représenté sur sa pomme suspendu, avec sa tête en or, ainsi que plusieurs mains tenant des citrons. Il est le seul représenté tout en or…Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment c’était pour moi une évidence. Puis il y a Jacques en culbuto sur la peinture parce que nous sommes tous deux « coquins ». Dans sa sculpture il est représenté tel un paon flamboyant. Son vase, telle une calebasse est très en lien avec la nourriture où l’on retrouve les œufs symboles de corps gras de corps maigres. Jacques est très bavard contrairement à Laurent et j’ai voulu lui trouver un humour coquin.«
« Lorsque je ferme les yeux ça part » nous déclare-t-elle secrètement lorsque nous lui demandons d’où vient toute cette créativité.
En somme, une exposition symbolisant une profonde reconnaissance, nous faisans voyager au travers des sens et de l’imaginaire à découvrir du 27 octobre 2023 au 27 avril 2024 à la Fondation GLL, Hôtel Richer de Belleval, place de la Canourgue, Montpellier.