restaurant Arepa & Co

Londres : tentations food sur la Paradise Row – le restaurant d’inspiration vénézuélienne ‘Arepa & Co’ est le second opus de Kathe et Gus Salguero

04 août 2018  1  Non classé
 

signature-food-and-sens Londres : tentations food sur la Paradise Row – le restaurant d’inspiration vénézuélienne ‘Arepa & Co’ est le second opus de Kathe et Gus Salguero

Londres, été 2018. Nous sommes à la veille du mois d’août. La nuit locale et sa frénésie m’ont embarquée dans leur duale énergie. Me voilà donc, vers 21 heures et des poussières, lancée à vive allure dans le dédale de rues qui constituent Bethnal Green – quartier montant, alternatif, mouvant aussi, pour l’instant préservé d’une gentrification déjà en marche à Shoreditch (son quartier voisin). Moi et mes accompagnants cherchons où dîner, alors que la nuit court et qu’une soudaine fraîcheur a repris la ville en main. Au niveau de la station de métro portant le nom du coin, une fine allée se fait l’écho d’une animation prometteuse. Cette allée, justement, porte un nom fascinant, digne d’un film de polar ou d’un roman à succès : « Paradise Row ». Si l’éden est au bout, je veux y aller. Nous l’empruntons sans douter. Après un court parc, elle révèle un joyeux lot de bars et de restaurants se suivant en enfilade, nichés sous les alvéoles d’un pont de briques, sur lequel passent les trains.

Arepa & CoArepa & Co londres

Pour un peu, on se croirait à Berlin. Ce quartier de Londres vibre à l’unisson avec la cool attitude berlinoise, ses guinguettes décontractées, ses Bier Garten sertis de loupiotes colorées, et sa faune pleine de jeunesse qui fleurit un peu partout dès que le soir reprend ses droits. La musique s’échappe à grandes embardées envoûtantes de tous ces locaux à vins, à bières, ou à bonne chère pas chère, selon. Je repère, en fin de la Paradise Row, un sympathique restaurant dont la cuisine, stipule la carte, est d’inspiration vénézuélienne. Tentant. Ça s’appelle Arepa & Co. Nous entrons sans plus attendre. Rien de tel que Londres pour être ainsi mis au contact des cuisines du monde. 

Kathe et Gus Salguero restaurant Kathe et Gus Salguero

La salle, sertie de baies vitrées en demi-lune, est très animée ; y règne une effervescence de week-end baignée de musique électro/dance. (On pourra légitimement douter de ce choix musical, pas forcément complémentaire de la cuisine, et dont le volume est trop fort ; mais après tout, pourquoi pas.) Au plafond, fait de tôle froissée über cool (car manifeste assumé en faveur d’un roots glamourisé), un impressionnant agrégat de lampes contemple le sol.

Arepa & Co london

Sur recommandation du serveur, j’opte pour un Cachapa Pernil au porc. Une assiette entraînante (mais petite de taille) m’arrive rapidement, exhalant ses parfums. Simple, elle est d’un goût accrocheur, notamment en vertu de son mélange sucré-salé (la base étant un pancake moelleux), relevé par une sauce au piment. La coriandre rend de la douceur au feu momentané que la sauce allume. De même, l’avocat endosse un rôle tempérant, épaulé dans cette mission par le maïs. Des lamelles d’ognons achèvent l’équilibre global, assortis de cubes de clémentines. La cuisse de porc braisée fond toute seule, délicate comme on l’espère. Tout se mange trop vite – il n’y en a pas assez. Mais voilà, pour 8,25 pounds (sans compter les 12,5% de service qui seront ajoutés à la facture), on peut être content. Parfait pour une soirée relax, loin de l’envergure appuyée des grandes tables. (De temps en temps, il fait bon manger détendu.)

menu Arepa & Co’

Le Cachapa Pernil au porc


carte Arepa & Co’

Un ‘arepa’, petit sandwich dont le pain est fait de farine de maïs

Les desserts restant le point focal de mon attention, j’étudie les options sans faiblir. Il y en a trois (un peu maigre, mais au moins, cela évite la dispersion). On me conseille le Tres Leches, un gâteau éponge version vegan, pétri de trois laits différents. Au programme, du lait de coco, du lait d’amande, et de la crème de coco. Voilà qui donne un plaisir raisonnable. Sympathique, sans chichis, le Tres Leches de l’Arepa & Co se révèle d’un goût confortable. La carte précise qu’il s’agit là d’un « Venezuelan classic ». On nage avec contentement en pleine comfort food, cette alimentation prisée des Anglo-Saxons, dont le concept repose sur des saveurs pétries à l’aune de la simplicité, des souvenirs, du rassurant et du bien-être.

desserts Arepa & Co

Une fois l’addition (toute en légèreté) réglée, mettez le cap sur les bars voisins, dont le taux de remplissage avoisine les 100% à l’heure du vendredi soir. (Je vous conseille de rallier le Mother Kelly’s, aussi sympa de jour que de nuit.) À noter, la Paradise Row draine une clientèle essentiellement jeune (comprenez : donc bruyante car festive), ravie de se retrouver autour de tables en bois façon pique-nique, ou perchée sur des tonneaux à vin convertis en sièges. Le soir venu, le bémol de l’allée se fait forcément sentir, qui se situe du côté de l’option musicale qu’elle proclame (à savoir, très orientée vers une Dance/Pop commerciale, mâtinée d’accents techno un brin rudes, pensée pour plaire à la clientèle pré-citée). Mais le cadre est plein de charme, de vie, d’éclectisme, et se ménage une place de choix face aux immenses arbres du parc, à l’abri dans son allée préservée. À voir pour changer d’air, décompresser, se sentir ailleurs. L’après-midi, idéal pour prendre un verre à la fraîche.

Arepa & Co 

Quant aux amateurs de cuisine vénézuélienne, l’Arepa & Co leur offre une jolie option, abordable pour les palais dont c’est là une première introduction à cette cuisine. Autre élément rassurant, la présence de clients vénézuéliens, qui ont visiblement adopté ce restaurant. À noter, il s’agit là du second établissement signé par le couple vénézuélien Kathe et Gus Salguero. En ce qui me concerne, j’essaierai la prochaine fois le Pabellon (plat classique du Venezuela, à base de riz, bœuf haché, haricots noirs et banane plantain), ou bien le Hallaca (autre incontournable, constitué de farine de maïs, bœuf, porc, poulet, légumes rôtis, le tout servi dans des feuilles de banane plantain). Et bien sûr, un Arepa (l’un de ces petits sandwichs fourrés et fortement pimentés, dont le pain est constitué de farine de maïs.) Bref, le programme est dense sur la Paradise Row.

Par Anastasia Chelini
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