Alessandra Montagne – De Rio à Paris avec comme bagage l’envie de cuisiner !

25 août 2021  0  Non classé
 

signature-food-and-sens Le quotidien Les Échos a consacré un beau papier sur la chef brésilienne à la tête du restaurant NOSSO à Paris – Alessandra Montagne – F&S a retenu son portrait… à lire ci-dessous

Découvrez l’article des Echos en cliquant ICI

De Rio à Paris, récit d’un chemin

Née à Rio, Alessandra Montagne est élevée « à la dure » par ses grands-parents maternels, dans un petit village du fin fond du Brésil. « Nous étions très nombreux à la maison. Mes grands-parents étaient aimants, extrêmement généreux, très croyants, tournés vers l’autre mais j’ai aussi compris très tôt que je devais être débrouillarde, ne pas leur donner de travail en plus, ne pas déranger, ne pas faire de vagues » confie Alessandra Montagne. « A la ferme, on était autonome, on avait des volailles, des oeufs, un boeuf, un cochon, un potager, on cuisinait avec un foyer au charbon, la viande était conservée dans le gras ou séchée, les haricots on savait qu’il fallait garder en 10% pour les replanter l’année d’après… J’ai appris à vivre en prévoyant, avec l’essentiel mais aussi avec zéro superflu, c’est ce que me répétait souvent mon grand-père ! Aujourd’hui, je possède bien sûr plein de choses superflues, comme mon iPhone, mais je sais que si je ne l’ai plus ce n’est pas grave, je peux vivre sans ! Ce sont des valeurs que j’ai acquises grâce à cette éducation dure et forte. Et jeune, j’ai développé un instinct de survie qui ne m’a pas quitté. Se sortir de situations pénibles, foncer, relever la tête, je sais que c’est possible car je l’ai déjà fait. En situation de crise, je mets mon armure et j’avance, c’est comme ça que je fonctionne. C’est aussi une fragilité mais je pense aujourd’hui avoir trouvé l’équilibre » témoigne, radieuse, Alessandra Montagne.

D’institutrice à cuisinière

Faire de la cuisine en professionnelle, ouvrir un restaurant, est arrivé tardivement. « Je n’y ai jamais pensé quand j’étais jeune, je ne savais même pas que c’était un métier ! A la maison, il fallait que les enfants deviennent enseignant ou médecin. Donc, je suis devenue institutrice ». Mais mère à 17 ans, mariée très jeune par convenance, elle décide de fuir loin d’un climat toxique de violence conjugale. A 21 ans, elle débarque à Paris sans parler un mot de français et s’inscrit à la Sorbonne, en cours de Français langue étrangère. « J’ai travaillé dur et au bout d’un mois je parlais français ! Je n’avais pas d’autre choix. J’ai toujours l’impression d’avoir un temps de retard ce qui fait que je suis boulimique, je ne perds pas de temps, je vais au bout des choses » témoigne la cheffe… Elle a appris le dictionnaire quasiment par coeur pour commencer, s’est immergée dans un milieu strictement français, a rencontré un petit ami français devenu mon mari (ils sont séparés).

Photo Instagram

Quand cela devient une évidence

Comment est venue l’envie de cuisiner ? « J’ai toujours cuisiné avec ma grand-mère, les filles au Brésil sont élevées pour être cuisinières à la maison. Je ne voyais pas ça comme un métier. En arrivant en France j’ai trouvé ça extraordinaire, toute cette culture gastronomique, c’était dingue. Mais j’étais loin d’envisager de devenir professionnelle. Je travaillais dans une petite entreprise médicale et je cuisinais pour les copains et les copines, je donnais un coup de main pour des mariages… Je lisais beaucoup de livre de cuisine ou sur la cuisine, tout ce qui passait, les recettes, l’Escoffier que ma belle-mère m’a offert. J’ai trouvé ça incroyable. Aujourd’hui on n’invente rien, tout est dans l’Escoffier, on ne fait que répéter ! Ce sont les proches qui ont commencé à me dire pourquoi tu n’en fais pas un métier. J’ai attrapé le virus de la cuisine en aidant un chef, un peu par hasard et dès lors c’est devenu une évidence ».

📷 @anneclaire.heraud

Retour à l’école

Elle frappe alors à la porte de Ferrandi et du lycée hôtelier Jean Drouant (Mederic), finalement préféré. A trente ans, elle fait son apprentissage avec William Ledeuil, au Ze Kitchen Galerie, tout juste étoilé. « Une période fantastique, ça se passe super bien, il y a de l’énergie, de l’ambiance… ». Puis elle enchaine avec un CAP pâtisserie et fait son apprentissage chez Benoit Castel, « un monsieur incroyable, une des personnes les plus bienveillantes que j’ai rencontrée ». Mais à 32 ans, plus de de temps à perdre ! Elle monte Tempero avec mon ex-mari en 2012, 25 couverts, un beau succès. Avant, aujourd’hui, d’ouvrir Nosso. En solo cette fois. Avec quelques projets : « ouvrir juste en face une épicerie locale, bio, avec de supers produits et des supers vins, peut-être une table d’hôte en faire un lieu de vie ». L’humain, toujours.

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