Stéphane Jégo –  » Rouvrir au plus vite », est une faute grave, un coup fatal pour la grande majorité d’entre nous. »

23 avril 2020  4  Chefs & Actualités F&S LIVE
 

signature-food-and-sens Stéphane Jégo – le chef du restaurant L’Ami Jean est très engagé depuis le début de la crise sanitaire causé par la pandémie pour défendre le secteur de la restauration. Il ne manque jamais de faire part de ses convictions, il est d’ailleurs très suivi dans toutes les catégories, bistrots, brasserie, bistronomie. Pour lui « rouvrir au plus vite » comme le demande la catégorie de chefs qui travaillent en  » gastronomie » est une faute grave.

Retrouvez ci-dessous le nouvel appel qu’il a lancé via les réseaux sociaux aujourd’hui sur son compte Instagram

Une réouverture le 15 juin signera notre arrêt de mort.
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Dix-sept grands chefs ont pris la décision de vouloir rouvrir le 15 juin, sans se soucier des 95% que représentent les bistrots, brasseries, cafés du coin….
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« Rouvrir au plus vite », comme le demandent les 17, est une faute grave, un coup fatal pour la grande majorité d’entre nous. Leur préoccupation n’est pas celle du collectif.
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Cette lettre est une preuve d’un manque de responsabilité sanitaire, économique et sociale. Vouloir faire revenir dans un endroit exigu des clients – qui ne viendront pas – avec un personnel qu’il faudra payer… Mais sans revenu.
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Nous avons tous envie de voir revivre nos restaurants, mais à quel prix ?.
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Qui pourra assumer, les charges de personnel, les charges fixes, les charges de distanciation sociale avec, au mieux, 25% de la clientèle ? Et vous savez combien coûte un masque ???
.
Les hôtels, et les restaurants triplement étoilés qui y sont rattachés, font pression pour rouvrir le 15 juin. C’est compréhensible. Ils veulent sauver la saison estivale. Mais elle est morte.
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Où sont les clients ? Quel touriste nourri aux infos en continu prendra l’avion cet été sans vaccin et sans traitement ?
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Que vont devenir les 10,2 millions de chômeurs partiels ? Vous pouvez, vous, assumer les salaires ? Et les licenciements ? Humainement et économiquement ?
Rouvrir trop tôt, sans aucune garantie, serait une erreur humaine et économique.
.
Je vous parle de la catastrophe en terme de fréquentation. Je n’oublie pas celle de la propagation. Si la deuxième vague, annoncée par les scientifiques arrive, les restaurants seront montrés du doigt.
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Nos établissements sont en sommeil. Préparons ensemble le réveil sanitaire et économique.
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Il me semble pour cela essentiel…
1 – Prise en charge par les assurances des salaires et des loyers pendant trois mois à partir
de la réouverture de nos établissements via un fonds dédié aux pertes d’exploitation.

2 – Suppression par l’État des charges salariales pendant trois mois après la reprise.

 

 

 
 
 
 
 
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Une réouverture le 15 juin signera notre arrêt de mort. . Dix-sept grands chefs ont pris la décision de vouloir rouvrir le 15 juin, sans se soucier des 95% que représentent les bistrots, brasseries, cafés du coin…. . « Rouvrir au plus vite », comme le demandent les 17, est une faute grave, un coup fatal pour la grande majorité d’entre nous. Leur préoccupation n’est pas celle du collectif. . Cette lettre est une preuve d’un manque de responsabilité sanitaire, économique et sociale. Vouloir faire revenir dans un endroit exigu des clients – qui ne viendront pas – avec un personnel qu’il faudra payer… Mais sans revenu. . Nous avons tous envie de voir revivre nos restaurants, mais à quel prix ?. . Qui pourra assumer, les charges de personnel, les charges fixes, les charges de distanciation sociale avec, au mieux, 25% de la clientèle ? Et vous savez combien coûte un masque ??? . Les hôtels, et les restaurants triplement étoilés qui y sont rattachés, font pression pour rouvrir le 15 juin. C’est compréhensible. Ils veulent sauver la saison estivale. Mais elle est morte. . Où sont les clients ? Quel touriste nourri aux infos en continu prendra l’avion cet été sans vaccin et sans traitement ? . Que vont devenir les 10,2 millions de chômeurs partiels ? Vous pouvez, vous, assumer les salaires ? Et les licenciements ? Humainement et économiquement ? Rouvrir trop tôt, sans aucune garantie, serait une erreur humaine et économique. . Je vous parle de la catastrophe en terme de fréquentation. Je n’oublie pas celle de la propagation. Si la deuxième vague, annoncée par les scientifiques arrive, les restaurants seront montrés du doigt. . Nos établissements sont en sommeil. Préparons ensemble le réveil sanitaire et économique. . Il me semble pour cela essentiel… 1 – Prise en charge par les assurances des salaires et des loyers pendant trois mois à partir de la réouverture de nos établissements via un fonds dédié aux pertes d’exploitation. 2 – Suppression par l’État des charges salariales pendant trois mois après la reprise. . . #restaurant #restaurantparis #coronavirus #covid19 #covid19france #sauvonsnosentreprises #restoensemble

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4 réflexions sur « Stéphane Jégo –  » Rouvrir au plus vite », est une faute grave, un coup fatal pour la grande majorité d’entre nous. » »

  1. Richard

    Bien réfléchi mais…… Car il y a un mais
    Comment tenir cette attente sans informations fiables, sans trésorerie et sans aucune indemnisation des pertes d’exploitation par nos assurances. Je reste convaincu que la vraie solution passe par les assurances. Il faut donc nous rassembler encore pour exiger que les responsabilités soient prises.

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  2. CHARLES MADEIRA

    Dans quel état de finances sera la France. il faut réfléchir ensemble avant toute ouverture je ne pense pas que les Grandes entreprises permettent les repas d’affaires du jour au lendemain les français vont surtout vouloir se faire des moments entre la famille faire des aperos et repas entre eux et comme précisé plus haut notre ami JEGO il faut régler tous les problèmes des charges sinon il va y avoir des milliers de chômeurs ce n’est pas à nous Restaurateurs de décider d’ouvrir

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  3. Philippe BENASSE

    Cela fait bien longtemps que ces « grands » chefs qui ont un accès totalement sur-représentatif auprès des médias flinguent notre profession. Ils ont des préoccupations qui sont totalement déconnectées de notre terrain de jeu. Vouloir absolument faire passer notre profession par leur prisme de vue est une déviance qui pèse sur nos fonctionnements et la perception des clients depuis bien des années.
    Cette sur-représentation des chefs médiatiques continue, d’autant que les politiques, qui fréquentent régulièrement leurs établissements, ont de facto une écoute sélective.
    Bravo à Stéphane Jego qui, malgré son talent, est resté proche du vrai sens de la restauration.

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