Thanksgiving – c’est ce Jeudi 26 novembre – Les dindes, aux abris !

23 novembre 2020  0  MADE BY F&S

 Thanksgiving – 26 octobre – Fête de la dinde, de la pintade, de la cocotte… les dindes sont les dindons de la farce dans cette fête née aux États-Unis et qui chaque année à coups d’ailes de gallinacés régalent l’Amérique du nord.

Les dindes planquez-vous, aux abris si nous ne voulez pas finir rôties, dorées, dévorées. Pourquoi ? Mais pour célébrer Thanksgiving, fête chrétienne célébrée surtout en Amérique du Nord pour se rappeler de l’entraide entre les colons et les autochtones en Amérique du Nord au XVIIe siècle et remercier Dieu des bonheurs reçus pendant l’année pour ses bienfaits et la réalisation de voeux et prières.

Rappelez-vous, nous sommes en l’an de grâce 1620. Septembre, un peu plus d’une centaine de  Pèlerins, une poignée de puritains, décidés à porter la bonne parole, embarquent à Plymouth joyeusement sur le Mayflower, pour fuir la misère et gagner le nouveau monde, y répandre la la foi, et pourquoi pas connaitre la richesse. Novembre. Les migrants débarquent en terres inconnues peuplées d’Indiens, des Amérindiens plus précisément de la tribu des Wanpanoag qui jouent de la flèche et … de la solidarité en accueillant pacifiquement en amis ceux qui les colonisent… L’hiver est rude, les morts sont nombreuses chez les migrants qui  ne sont pas très doués pour la pêche et la chasse, la famine les guette, mais les peaux rouges vont leur apprendre la survie et les sauver.  Ils sèment à tout va, et miracle, l’année suivante ils font les premières moissons  abondantes. Dieu a exaucé leurs prières avec l’aide des Amérindiens. Ils font une fête, chantent dansent et font cuire les quelques dindes qui avaient fait la traversée avec eux. Les dindes sont les reines de la fête ! Ils partagent le festin avec les  Amérindiens.  

Thanksgiving est né, « Merci pour vos dons », le premier repas de grâce partagé se fait entre ceux qui seront désignés plus tard comme  les Pères fondateurs des États-Unis et leurs « hôtes » qui ont partagé terres et savoir-faire et évité la mort à la communauté venue de l’autre côté de l’océan. L’histoire raconte que ce repas de grâce fut un véritable festin, un banquet oecuménique, où l’abondance régnait, les tables débordaient de dindes migrants mais aussi  de produits locaux comme sauvagine, gibier, poissons & coquillages, baies, canneberge, fruits, citrouille, l’autre star du menu de Thanksgiving qui a contribué à sauver les pèlerins de la famine. Elles précèdent dans ce repas copieux la tarte à la citrouille, autre incontournable. La suite de l’histoire est moins angélique, d’autres puritains vont débarquer, évangéliser, les premiers Amérindiens vont perdre leur identité et leurs terres, les guerres vont se succéder jusqu’à la guerre d’indépendance.

Depuis, le repas est devenu institution, jour de fête officielle reconnue par le le président George Washington en 1789. Fête instaurée nationale par le seizième président des Etats-Unis, Abraham Lincoln en 1863, qui fixe une date, le quatrième jeudi du mois de novembre qui devient un jour de congé légal. Sauf pour les dindes ! Elles sont  abattues, farcies, rôties et dévorées en famille. Elles sont des dizaines de millions à quitter leur poulailler pour se jeter farcies, dans les fours chauds, de toutes les cuisines des Etats-Unis, et rassembler des familles entières autour de ce repas de fête et de communion, qui mêle autour d’une bête à plumes culture et religion. Mais les Américains n’oublient pas le côté « action de grâce », du jour et partagent généreusement dindes et tartes avec le démunis. Ont-ils oublié que ces premiers indiens qui ont accueilli leurs Pères fondateurs en frères, vont être plus tard, au gré des arrivants et des conquêtes, massacrés pendant la conquête de l’Ouest. Le Far West va les décimer avec l’alcool, les maladies et la convoitise de terres promesses d’or et de gloire.

Et que se passe t-il le 26 novembre 2020, à Washington, à la Maison Blanche, avant le repas de grâce… moment  de grâce pour deux dindes. Le président Trump va gracier pour la dernière fois, tout au moins officiellement, deux dindes, nous ne dévoilerons pas les prénoms de ces gracieuses plumées qui échappent à  la chaleur de l’enfer, aux  feux des fourneaux et repartent à tire d’aile vivre leur existence de « cocottes » en leur poulailler.

La France célèbre aussi ce jour de fête totalement américain. De nombreux restaurateurs passent la dinde au four. A Paris, « Le Coq Rico » et son chef Antoine Westermann invite cette année… les pintades,   Toutes ailes déployées pour… Célébrer, honorer, commémorer et partager ! Antoine Westermann, pour cette fête de Thanksgiving qu’il affectionne particulièrement, partage ses idées de recettes pour accompagner la belle volaille de votre choix. Lui a choisi la pintade au goût légèrement sauvage, à la viande blanche très juteuse et à la peau bien goûteuse et croustillante. La Covid limite le nombre de convives, la pintade plus petite que la dinde sera merveilleuse pour siéger au centre de ce repas partagé en petit comité. Si la dinde expatriée aux États-Unis venait d’Europe, la pintade elle a voyagé, comme les éléphants, avec les armées d’Hannibal, d’Afrique du Nord jusqu’à Rome.

Le chef partage sa recette de Thanksgiving, pour rendre grâce et accompagner le belle ailée.