Quand certains élus locaux prennent conscience que les restaurants rendent vivants les quartiers
Quand il n’y a plus de restaurants, de bars, de commerces en général, c’est tout le quartier qui ne vit pas, c’est toute une activité qui s’écroule… convivialité, sécurisation, vie, aménagement, agrément, restaurants et bars sont synonymes de de vie dans les quartiers, certains élus en sont conscients et essayent d’attirer les restaurateurs ….
Découvrez cet article publié par le quotidien Le Parisien qui résume bien le sujet.
Une très longue métamorphose qui a touché à sa fin. Dans le quartier Bécon-les-Bruyères, qui a connu de nombreux travaux ces dernières années, aussi bien du côté de Courbevoie que de celui d’Asnières, un nouveau restaurant vient d’ouvrir : Audass’.
Il s’agit de la troisième adresse de Pierre Lambert, qui avait ouvert une première table à Levallois en 2012, devenue « Ramen Pierrot », puis une seconde, « Le Bistrot », à Courbevoie, en 2016. Deux adresses référencées dans le Guide Michelin.
« Je suis de Courbevoie et j’ai toujours été pour les restaurants en banlieue. Je rêvais d’avoir un bon resto en bas de chez moi sans devoir aller à Paris », raconte Pierre Lambert, qui cherchait depuis quelque temps un local à Asnières. « A moins de dix minutes du Bistrot pour orienter les gens plutôt que de les refuser quand nous sommes complets », explique le chef.De là à se projeter dans le petit local de la rue Denfert-Rochereau, occupée il y a encore deux ans par une sandwicherie kebab… « C’était un énorme pari, rendu possible par la ville », reconnaît Pierre Lambert.Car le local a été préempté par la municipalité d’Asnières, qui a mis en place un périmètre afin de garder la main sur les commerces dans certains quartiers et de pouvoir choisir des projets le cas échéant afin de diversifier l’offre.
Une ristourne sur le loyer
Dans le cas présent, la ville est devenue propriétaire, non seulement du fonds de commerce mais également des murs, ce qui est beaucoup plus rare. C’est ce qui a notamment permis à la municipalité d’aider davantage le restaurateur avec une ristourne sur les loyers à hauteur de 80 000 euros sur les cinq prochaines années, le maximum autorisé par la loi. De quoi permettre à Pierre Lambert de négocier avec les banques, afin de réaliser les 130 000 euros de travaux nécessaires pour créer une véritable cuisine et tout remettre aux normes, en plus de la décoration.
Au menu, des « tapas chics », avec des créations différentes chaque jour
C’est avec près de cinq mois de retard — l’ouverture, initialement prévue le 31 mars, a été repoussée en raison du confinement — que Audass’ a ouvert. Avec à la carte des « tapas chics », selon le chef, qui proposera chaque jour des créations différentes.
« A Courbevoie la réouverture du Bistrot s’est très bien passée, je suis confiant », explique Pierre Lambert, qui se concentre pour le moment sur ces deux adresses, le restaurant de Levallois devant lui rouvrir en octobre.
LIRE AUSSI > Guide Michelin : le chef Jean Chauvel compte bien regagner son étoile à Boulogne-Billancourt
La préemption est aujourd’hui un outil de plus en plus utilisé par les villes, pour influer sur l’offre commerciale de son territoire. A Asnières, le périmètre voté en conseil municipal fin 2018, lui permet d’avoir la priorité sur un bail commercial en cas de cession de ce dernier. Charge ensuite aux services de la ville de trouver un repreneur en fonction des besoins, avec un délai imposé par la loi de deux ans pour rétrocéder le droit au bail au nouvel occupant.Une dizaine de locaux commerciaux préemptés« L’objectif est de dynamiser l’offre et d’éviter d’avoir toujours les mêmes commerces, qui ouvrent et notamment les agences immobilières et les opticiens », explique Cyrille Reclus, adjoint au maire d’Asnières en charge du commerce. Et pour trouver le « bon client », la municipalité travaille avec des « commercialisateurs » ayant un portefeuille de repreneurs potentiels. « Cela apporte des profils différents et nous permet de multiplier les contacts, en plus de notre propre réseau et des salons spécialisés comme celui de la franchise », souligne l’élu.A ce jour, une dizaine de préemptions ont ainsi été réalisées par la ville, qui a également décidé de mettre en avant les habitants et leurs projets. Car le temps que le local commercial soit attribué après appel d’offres et une décision municipale, il est loué quelques mois. « Il s’agit d’un bail précaire, qui permet à son bénéficiaire de valider un concept et de pouvoir ainsi convaincre les banques, par exemple », explique Cyrille Reclus.Ainsi, un local commercial de la rue Pierre-Brossolette, à quelques mètres de la mairie, va être loué un mois pour une boutique pour bébés, « Ecolibri ». Un concept de location sous forme de box, de vêtements de petits créateurs pour bébés jusqu’à 18 mois.La boutique sera ensuite occupée par « La fée grenadine », une enseigne de décoration. Rue Bokanowski, un autre local préempté va être occupé quelques mois par l’épicerie fine « Pauline et Olivier », spécialisée dans la truffe. « Nous voulons ainsi aider des Asniérois à se lancer », souligne l’élu.