« Dining Bonds » une plateforme en ligne qui permet aux clients de soutenir les restaurants en prépayant des repas – déjà plus de 600 restaurants inscrits aux USA et en Europe

10 avril 2020  0  Chefs & Actualités F&S LIVE

  L’initiative Dining Bond pour faire face à la pandémie Coronavirus : qu’est-ce que c’est et quels sont les restaurants qui y participent ?

L’impact du Coronavirus sur l’économie mondiale est dévastateur. Désormais, le monde entier en a pris conscience et en ce qui concerne le secteur de la restauration, il est très difficile de prévoir des scénarios futurs. Pour aider les restaurateurs en crise, une agence de communication de New York, la Hall Pr, a eu une idée très intéressante. L’initiative, promue à travers la plateforme en ligne diningbonds.com, s’inspire du système des obligations d’état (d’où le nom Dining Bond) et vise à fournir aux entrepreneurs du secteur de la restauration la trésorerie dont ils ont besoin pour faire face à cette période. Une idée qui a déjà eu beaucoup de succès auprès de nombreux restaurants étoilés en suscitant aussi l’intérêt des clients. Ce sont ces derniers en effet qui, prêts à soutenir leurs bonnes adresses et miser sur le futur leurs restaurants préférés, deviennent les vrais protagonistes de cet action de sauvetage globale en signant ou achetant des « obligations à manger » avec un taux d’escompte de 25% minimum.

Et tandis qu’aux États Unis la liste des enseignes s’allonge chaque jour de plus, en Europe un bon nombre de restaurateurs commence aussi à s’en inspirer. L’exemple le plus frappant est celui du chef Réné Redzepi qui a crée un système de « chèques cadeaux » qu’on pourra utiliser au cours des deux prochaines années dans n’importe quel restaurant connecté à la marque « Noma ». Le montant minimum d’achat est d’environ 650 euros (5 000 couronnes danoises), pouvant s’éteindre jusqu’aux 13000 euros, et donne droit à une réservation ouverte pour un maximum de 8 personnes et qui offre aussi des cadeaux selon le niveau de dépense effectué. Et même si par rapport aux États Unis, les Dining Bonds ont encore un peu de mal à s’affirmer dans le vieux continent, en Italie le nombre des restaurants qui ont décidé de participer à l’initiative à déjà dépasse la centaine. Les restaurateurs français ne s’y sont pas encore mis, mais ce principe devrait intéresser beaucoup de chefs.

Le premier à y croire a été le chef Giuseppe Iannotti, du restaurant Kresios* à Telese Terme, qui a proposé via son site Internet l’achat d’un bon valable pour un menu dégustation jusqu’au 30 décembre 2021, avec la promesse d’un « cadeau » pour toute personne choisissant de soutenir le restaurant en ce moment difficile.

Il y a aussi le chef Andrea Berton du restaurant Berton* à Milan a décidé de proposer un Dining Bond d’une valeur de 150€ pour un dîner dégustation pour deux personnes (c’est à dire un menu au prix de deux), tendis que la chef Cristina Bowerman* a opté pour un Dining Bond de 125 € pour un repas d’une valeur effective de 150. Même le chef Massimo Bottura n’a pas hésité à participer à cette belle initiative. Ce dernier a lancé le projet « Futures » en proposant 450 expériences culinaires en édition limitée, valables jusqu’en décembre 2021, dans ses restaurants Osteria Francescana*** et Franceschetta 54, ainsi que dans son hôtel Casa Maria Luigia. Le projet a été victime de son succès car les expériences ont toutes été vendues en moins de 24 heures.

Bien évidemment, ce ne sont pas seulement les restaurants étoilés qui participent à cette initiative. De nombreuses petites entreprises, des petits restaurants familiaux aux cafés, ont aussi choisi de rejoindre le mouvement des Dining Bonds. Ce sont précisément ces derniers,  qui risquent le plus la fermeture définitive, cette solution se présente comme un moyen très utile pour générer des revenus permettant de maintenir une petite trésorerie en vu de la réouverture. Elle permet aussi de garder contact avec les clients qui, de leur côté, enfermés chez eux, ont ainsi l’occasion de manifester leur solidarité aux restaurants qu’ils aiment le plus.

Par Lorena Lombardi