On en sait un peu plus – Media Social Food – de Thierry Marx et Mathilde de l’Écotais
Accéder gratuitement à une formation aux métiers de l’images culinaires en 8 semaines d’études et 4 à 8 semaines de stage pour des jeunes adultes (18-25 ans) non diplômés et éloignés du système scolaire c’est dorénavant possible. Et tout ça grâce au chef Thierry Marx et à sa compagne la photographe Mathilde De L’Écotais, première formation au mois de septembre prochain.
Retrouvez ci-dessous l’article de La Tribune qui explique tout –
Bien connu pour leur engagement dans le secteur social, le duo créatif Thierry Marx et Mathilde de l’Ecotais vient de lancer une nouvelle formation en images culinaires. Ou comment le « faire pour apprendre » se veut solution pour réduire la fracture sociale tout en offrant la possibilité aux entreprises d’avoir un impact réel sur nos écosystèmes.
C’est deux-là… comme on dit souvent, ne se sont pas rencontrés par hasard, ou alors, ce hasard-là fait décidemment bien les choses. Thierry Marx et Mathilde de l’Ecotais, c’est d’abord une rencontre artistique entre un créateur de saveurs et une créatrice d’images. On est en 2004, l’un est chef étoilé et, par son parcours atypique, commence à faire parler de lui dans le landerneau de la gastronomie ; l’autre est une ancienne reporter-photographe de haut vol en pleine reconversion vers l’image culinaire. La rencontre donne naissance à un ouvrage pas tout à fait comme les autres : « Planète Marx », un livre où photos et recettes se subliment en réciprocité et où une certaine idée de la déconstruction créative prend corps.
Et puis, l’un et l’autre… c’est aussi une histoire de combat contre les injustices sociales. Partageant la même vision d’un monde dans lequel résilience et bienveillance devraient être les moteurs d’une ambition collective, ils refusent de courber l’échine et d’accepter toutes sortes de compromis sous prétexte de rentabilité gagnée. Car voilà deux personnalités engagées qui se demandent à l’envi : « quel est l’impact de nos actions sur la société ? Ou encore : que pourrions-nous faire pour, qu’à notre échelle, nous participions à faire bouger les lignes » ? Finalement, Thierry Marx et Mathilde de l’Ecotais se rejoignent dans la possibilité d’agir autrement et de sortir du cadre. Ou plutôt des cadres : celui des institutions, de l’art, de la science, de la cuisine, de l’école… Ne pas être contre, mais avancer à côté et différemment. Alors, sur le terrain de l’apprentissage et de la transmission, il y a d’abord eu « Cuisine, Mode d’emploi », initié par Thierry Marx, avec jamais très loin Mathilde de l’Ecotais. Le principe est simple : proposer une formation gratuite et rapide en cuisine pour les personnes éloignées de l’emploi avec à la clé un diplôme reconnu par l’Etat. Le résultat est stupéfiant : depuis 2012, 90% des stagiaires ont trouvé un emploi et 11 ont créé leur entreprise.
Le modèle ayant fait ses preuves, pourquoi pas le décliner ? C’est en tous les cas l’idée de Mathilde qui vient de lancer Media Social Food, avec jamais très loin Thierry Marx.
Media Social Food, c’est une association qui forme gratuitement en 8 semaines de formation et 4 à 8 semaines de stage des jeunes adultes (18-25 ans) non diplômés et éloignés du système scolaire aux métiers de l’image culinaire à destination des réseaux sociaux avec pour unique outil de captation le téléphone portable: vidéos, photographies, émissions de cuisine, reportages…
« Je suis partie d’un double constat, explique Mathilde de l’Ecotais, en tant que réalisatrice et conceptrice d’images, les entreprises me demandaient de plus en plus de films à monter rapidement, des films courts, marquants et sur des petits budgets. Par ailleurs, je pouvais observer que la nouvelle génération, celle des digital native passaient plus de temps à faire des photos et des vidéos avec leur Smartphone que n’importe quel réalisateur lambda. Des productions amateurs bien sûr, souvent bien loin de toute qualité artistique et qui se répandent à vitesse grand V sur les réseaux sociaux, ce que toute grande marque qui se respecte aujourd’hui reconnaît être un moteur premier en gain de notoriété. Par ailleurs, une grande partie de ces jeunes sont souvent issus de zones dites sensibles, ou en grande précarité, voire des oubliés du système. Je me suis donc dit que j’avais la possibilité de les former à un métier par le biais d’un outil qu’ils utilisent au quotidien : le Smartphone. Quand de surcroît, on sait que la photo culinaire a largement envahi les réseaux sociaux pour devenir le 3eme sujet de conversation, j’ai réalisé que Thierry et moi avions la possibilité de créer une nouvelle formation dédiée aux jeunes, toujours dans le concept du « faire pour apprendre ». Et Media Social Food est né ».
La première campagne d’inscription vient d’être lancée pour un début des formations dès septembre 2018. Et déjà un certain nombre d’entreprises ont passé commande, car si l’association vit de soutien de subventions et de mécénat, c’est bien sur un modèle de services et commandes de marques que Media Social Food a vocation de se développer pour offrir l’accès à la formation au plus grand nombre. « Si aujourd’hui la formation propose aux élèves de réaliser des sujets sur les habitudes alimentaires, la consommation, la production, les recettes de cuisine, les photographies de plat et tout ce qui touche de près ou de loin à l’alimentation, l’objectif est d’élargir la palette au delà du domaine culinaire. L’image gastronomique qu’elle soit fixe ou en mouvement est tellement difficile à réaliser, que la formation de Media Social Food sera un véritable levier pour les autres domaines. C’est aussi un levier pour les entreprises qui veulent acquérir de l’image de qualité, rapidement, et avoir un impact social puisqu’elles contribuent à donner du travail à des jeunes éloignés du système ». Une recette gagnante/gagnante en quelque sorte. A consommer sans modération.