Les hôteliers doivent faire face aux caprices des stars d’Instagram
Une internaute fidèle à F&S a transmis cet article qui montre ô combien, le petit monde de la communication change, les attachés de presse doivent gérer en plus de la presse les influenceurs, ceux qui génèrent du trafic sur le net avec leurs blogs et leurs réseaux sociaux.
Mais depuis quelques temps ce sont les influenceurs Instagram qui sollicitent directement les hôteliers pour obtenir des gratuités dans leurs établissements. Ce qui a tendance à énerver ces mêmes hôteliers qui doivent parfois se justifier de refuser de recevoir ces Instagrameurs qui affichent un grand nombre d’abonnés.
Lisez ci-dessous l’article du quotidien Ouest-France
EXTRAITS
Depuis quelques années, les hôteliers doivent faire face à un phénomène nouveau. Des soi-disant influenceurs qui réclament des nuits gratuites.
La youtubeuse française Emma CakeCup n’imaginait sûrement pas s’attirer les foudres de sa communauté lorsque mi-juin elle a poussé un coup de gueule sur son compte Snapchat. La jeune femme qui comptabilise près de 1,4 million d’abonnés sur YouTube et autant sur Instagram, avait souhaité profiter de sa notoriété pour solliciter une collaboration avec un hôtel – comprendre demander des nuits gratuites.
Quelle n’a pas été sa surprise quand l’établissement n’a pas donné suite. « C’est une blague, ce qui vient de se passer, avait-elle lancé dans une vidéo. J’appelle un hôtel dont je tairai le nom mais pas pour longtemps parce qu’il faut arrêter de se foutre de ma gueule. » Et d’expliquer que la réceptionniste l’avait sèchement redirigée vers le site internet, lui expliquant que le groupe n’était pas intéressé par une collaboration Instagram… avant de lui raccrocher au nez.
Une réponse que la youtubeuse a eu du mal à accepter. Mais contrairement à ce qu’elle attendait, de nombreux internautes se sont insurgés de sa demande… à elle.
La pratique est pourtant de plus en plus courante. Des « instagrammeurs » proposent à des hôtels de luxe de les inviter en échange d’une promotion sur leurs réseaux sociaux. La plupart des hôteliers reconnaissent que ce genre de partenariat peut leur garantir une publicité considérable.
Selon une étude menée par le site Booking.com, les réseaux sociaux – et plus particulièrement Instagram – prennent de plus en plus d’importance dans la réservation d’une chambre d’hôtel. Pas moins d’un voyageur sur trois choisirait ainsi des hébergements susceptibles de figurer sur Instagram, une proportion qui s’élève à 63 % pour les voyageurs indiens et 59 % pour les Chinois et les Brésiliens !
Mais pour quelques comptes à des milliers d’abonnés, les hôteliers font face à une légion d’influenceurs autoproclamés. « Toutes les personnes qui sont sur Facebook sont des influenceuses de nos jours. […] Ce sont des gens qui ont six cents amis et qui disent : « Salut, je veux rester dans votre hôtel pour sept jours. » […] Ces gens attendent en moyenne qu’on leur offre entre cinq et sept nuits, tout service compris », raconte à The Atlantic Kate Jones, la responsable communication et marketing du complexe hôtelier cinq étoiles Dusit Thani, aux Maldives.
« Qui va payer le staff ? »
Chaque jour, elle reçoit au moins six demandes de ce type. La plupart viennent de soi-disant influenceurs. À peine 10 % méritent que leurs demandes soient examinées, assure-t-elle. Elle dénonce des courriels de quelques lignes ou des demandes par simples messages instantanés envoyés via Instagram pour réclamer l’hébergement, sans justifier d’une contrepartie tangible.
« Vous pouvez trier les amateurs des pros très rapidement,témoigne Jack Bedwani qui dirige une agence de communication. La plupart des messages sont écrits sur un ton très familier, un peu comme si vous envoyez un SMS à un ami pour lui demander de vous inviter à dîner. Mais à aucun moment, vous lui donnez les raisons pour lesquelles il devrait vous inviter. »
Le phénomène est tel que des hôtels ont fini par rompre tout partenariat pouvant les lier à des influenceurs, sur Instagram ou YouTube.
Kate Jones raconte que Dusit Thani Maldives, a complètement arrêté de travailler avec les influenceuses modes quand elle a compris que la plupart d’entre elles cherchait juste un beau décor pour prendre en photo leurs maillots de bain. « Dix photos différentes de bikini par jour sur la plage, c’est bien pour la marque de maillot mais on ne sait même pas où a été prise la photo. Cela pourrait être n’importe où aux Maldives. »
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