Faut-il sauver nos bistrots ?… Faut surtout s’adapter, comprendre le marché et évoluer en fonction !
Il faut sauver nos bistrots ! … c’était le gros titre du quotidien – Le Parisien – ce mercredi 20 janvier… F&S se pose la question faut- il sauver les bistrots dans leur forme traditionnelle ?
D’ailleurs comment sauver nos bistrots alors que l’on conseille aux consommateurs de ne plus boire d’alcool ( ce que l’on peut concevoir ) et de vin ( ce qui est plus triste ), de ne plus fumer dans les lieux publics, alors que les prix des consommations sont élevés, alors que les cafetiers et restaurateurs ne font plus leur beurre et qu’ils mettent les clés sous la porte ?
À Paris, côté Bobo … on adore les bistrots français de province, c’est très honorable d’aimer les bistrots … mais ces mêmes Parisiens quand ils voyagent, ils ne vont pas dans les bistrots, mais plutôt dans les dernières adresses à la mode, ou les bistrots/restaurants des chefs par exemple.
Les bistrots des villages, ce sont essentiellement les gens du village qui les faisaient fonctionner, les jeunes sont partis à la ville, les anciens sont fatigués !
Il faut tout de même faire la différence entre les cafés de village (où l’on sert rarement de la nourriture) et les bistrots qui se sont transformés en restaurants. On peut dire que les cafés (débits de boissons) fonctionnent de moins en moins ( sauf si ils sont sur un site touristique), mais que les bistrots qui servent une bonne cuisine eux travaillent très bien, certains cartonnent même. L’accueil, le sourire, le service, les prix, la propreté, la qualité des boissons et de la nourriture, la convivialité, c’est aussi ça que les clients attendent aujourd’hui.
À une certaine époque, le bistrot était le lien social notamment dans les villages, car souvent c’était le seul endroit où il y avait un téléphone, une télévision, et où on échangeait « les nouvelles » … L’époque a changé, les modes de consommations aussi, les » actifs » ont des vies trépidantes, et ne prennent plus le temps de se poser.
L’affirmation qu’il faut sauver nos bistrots n’est pas légitime, un bistrot, c’est avant tout un commerce et pour fonctionner un commerce a besoin de clients!… Donc avant de dire » il faut subventionner « , disons qu’il faut motiver les bistrotiers à mieux faire, à s’adapter à la demande et au marché et les clients reviendront !
Voilà ce qu’en dit la presse :
Selon une étude parue aujourd’hui dans « Le Parisien« , la France n’a jamais compté aussi peu de cafés. Mais où sont passés nos temples de la convivialité ?
Il faisait la une du New Yorker en novembre dernier sous la plume du dessinateur français Charles Berberian. Le bistrot, symbole de la résistance de la France aux attaques terroristes, berceau de la convivialité, seraient en voie de disparition. « Jamais il n’y a eu aussi peu de cafés en France », annonce ainsi tristement Le Parisien mercredi matin, dévoilant une étude inédite de France Boissons. Dans les années 1960, nous apprend le quotidien, on comptait 600 000 troquets ; aujourd’hui, il en reste moins de 35 000. 34 669 dans 10 619 communes pour être exact.
Résultat : le lien social s’affaiblit considérablement dans les 26 045 villages qui n’ont plus ce lieu de vie qui permet aux habitants de se retrouver. En cause, l’exode rural, l’interdiction de fumer et le prix des consommations en hausse. « Une France sans zinc, c’est pas possible ! C’est dans ses gènes, sa culture ! » témoigne le client d’un café parisien. « On a tellement de petits appartements à Paris que le café, c’est presque notre salon, un chez soi », renchérit un autre. Mais le phénomène concerne aussi – et surtout – les bars de province.
« Comme la poste ou l’église »
« Ici, le café, c’est comme la poste ou l’église », un rendez-vous quotidien où l’on vient pour lire la presse, retrouver des amis ou refaire le monde au comptoir. « Beaucoup d’élus ont compris l’urgence de sauver nos débits de boissons, explique Marcel Benezet, président des cafés, bars, brasseries du syndicat professionnel Synhorcat. Certains achètent les murs ou les licences de cafés historiques pour installer des équipes motivées. À tel point qu’en Ile-de-France le nombre d’établissements remonte légèrement. »
« Subventionner les bars me semble légitime, avance quant à elle la sociologue Josette Halégoi, auteur d’Une vie de zinc (éditions du Cherche-Midi). C’est un lieu public au même titre que le stade ou la salle de spectacle. Il brise les spirales des solitudes extrêmes. » Et d’évoquer aussi pour les repreneurs la possibilité de moderniser l’offre, d’offrir du Wifi, des espaces de travail ou un ameublement plus confortable. Heureusement que le New Yorker est là pour nous rappeler que le bistrot parisien ne doit pas toujours se transformer en Starbucks…