Christophe Hardiquest ouvre MENSSA, sa nouvelle table bruxelloise
Christophe Hardiquest ouvre MENSSA, son nouveau restaurant bruxellois
Fin janvier 2022, le chef étoilé Christophe Hardiquest annonçait la fermeture programmée de son célèbre Bon Bon pour la fin du mois de juin 2022, les médias et notamment les magazines spécialisés food s’en étaient fait largement l’échos. À la surprise générale, après 20 ans passés derrière les fourneaux de son restaurant deux étoiles au guide Michelin, le chef belge déclarait ressentir désormais le besoin de se renouveler, de tourner la page, de retrouver l’inspiration. La période du COVID et d’autres vicissitudes privées l’avaient en effet poussé vers “une quête de sens” et il ressentait désormais le besoin de repartir d’une page blanche pour laisser place au « chaos créatif” qui l’habitait.
Aujourd’hui, tout juste un an après, il ouvre son nouveau restaurant nommé MENSSA. Inspiré des mots latins mens, « l’esprit, l’âme », et mensa, « la table », mais également acronyme de « Maison d’exception et de naissance des saveurs« , le nom de cette nouvelle enseigne vise à souligner le caractère convivial, éducatif et ultra-gourmand du projet du chef Hardiquest.
Le restaurant réouvre à l’emplacement du Bon Bon, toutefois le décor a complètent été renouvelé. Confié à Anne-Catherine Lallemand, le merveilleux design épouse l’environnement naturel de l’établissement, celui de la forêt de Soignes, qui pénètre véritablement dans le restaurant. AU travers d’un salon végétal, on découvre des essences de noyer, des matières naturelles et d’une seule et grande table centrale fabriquée en bois de pin Douglas.
Inspiré par le Japon et voulant réduire de moitié le nombre de couverts de son restaurant (de 44 à 22), le chef a privilégié un grand comptoir avec les clients qui lui font face. « C’est une manière de me rapprocher des gens qui viennent chez moi. On me verra travailler en toute transparence, ouvrir les St-Jacques, sélectionner les herbes, préparer les sauces » dit lui.
Fort de son expérience de cet été à la tête de La Mère Germaine à Châteauneuf-du-Pape et du restaurant d’altitude suisse Chetzeron, ainsi que de ses interactions avec les chefs Ana Roš (Slovénie), Joris Bijdenjik (Pays-Bas), Manu Buffara (Brésil), Virgilio Martinez (Pérou) ou encore Riccardo Camanini (Italie), le chef Christophe Hardiquest compte offrir dans son écrin gastronomique, une nouvelle et peut être meilleure version de lui-même.
Son menu d’inspiration locale aura comme objectif la sublimation du terroir et du travail des meilleurs producteurs, et jouera avec les goûts belges, notamment l’omniprésente amertume de produits tels que la bière, les endives ou le chocolat, et pas mal d’inspirations et techniques étrangères.
Une importance particulière sera également donné aux recettes et produits oubliés (les rognons de lapin, par exemple), tout comme à la lisibilité des assiettes – un trait distinctif du chef Hardiquest depuis toujours – et à la maîtrise énergétique. À propos de ce dernier point, le chef a décidé de réduire sa consommation en privilégiant les cuissons au feu de bois et à l’induction, au détriment du gaz. Ses réflexions sur les nouveaux mode de consommation l’ont poussé également à soigner la digestibilité de ses menus et à veiller à l’équilibre entre les protéines et le végétal. « La bonne cuisine de demain sera celle qui sera à mi-chemin entre la santé et la gourmandise« , nous a-t-il confié.
Il ne nous reste donc qu’aller le tester dès que possible. L’adresse, nous la connaissons déjà pour nous être déjà rendu au Bon Bon, c’est au 453, Avenue de Tervueren, 1150 Woluwé-Saint-Pierre. Le restaurant sera ouvert à partir d’aujourd’hui tous les soirs, du mardi au samedi, et les vendredis midi.
Par Lorena Lombardi
Crédits photos: Richard Haughton et Jehanne Hupin