Chef’s Table – Michel Troisgros » C’est plus un film historique que d’actualité. C’est un peu le regret qu’on a «
La série » Chef’s Table » continue son parcours et son succès mondial, les plus grands chefs s’y expriment avec liberté et y exposent leurs créativité. Après Alain Passard, Alexandre Couillon, et Adeline Grattard, c’est au tour de Michel et César Troisgros de passer à l’image. Alors même si Michel Troisgros trouve la série » magnifique « , il regrette que le reportage ne se soit pas porté sur l’avenir de la maison Troisgros à Ouches mais plus sur l’histoire passée d’une saga familiale.
Lisez ci-dessous l’interview du chef pour Le Progrès… extraits … pour retrouver l’intégralité de l’interview, cliquez sur le Link.
« Ce sera une belle trace dans notre histoire personnelle »
David Gelb, réalisateur américain de Chef’s table , une série documentaire diffusée sur Netflix sur des grands cuisiniers du monde, a mis son nez, cette saison, dans les fourneaux de quatre chefs français. En octobre dernier, une quinzaine de techniciens, cadreurs, preneurs de sons ont débarqué dans les cuisines de Michel Troisgros à Roanne. Aujourd’hui le chef-d’œuvre est à découvrir sur Netflix (1).
Qu’est-ce qui a motivé votre participation à la troisième saison de Chef’s table ? Il paraît que c’est votre fils qui vous a poussé à accepter ?
« Ce n’est pas faux et ce n’est pas vrai. Je ne suis pas abonné à Netflix. Je connaissais Chef’s table , j’étais tombé sur des bouts de documentaire consacré à de grands chefs installés à l’étranger, pour certains des amis. Quand on voit la qualité de ces images, on ne peut être que séduit. César, mon fils, m’a dit: « fais-le, c’est extraordinaire ». J’ai interrogé quelques-uns de mes copains qui m’ont dit que j’avais de la chance d’avoir été sollicité par David Gelb. »
Devant les caméras de David Gelb, avez-vous joué un rôle ?
« Non, j’ai essayé d’être moi-même tout au long du documentaire. Mais comment être soi-même face à une quinzaine de techniciens dans un espace de travail exigu avec une vingtaine d’acteurs ? Comment être soi-même avec cette machinerie qui vous met la pression même si vous cherchez à vous en dégager ? J’ai essayé d’être naturel mais, non, je ne l’ai pas été. »
Qui a dû s’adapter ? Vous, ou l’équipe technique ?
« Les deux. L’équipe technique s’est adaptée à mes horaires, aux contraintes que je leur ai imposées. Je leur ai demandé de ne pas faire de bruit, d’être respectueux des fournisseurs, des personnels. »
Avez-vous eu un droit de regard sur le montage ?
« Je n’ai pas vu le documentaire terminé. Ce sont peut-être 100 heures de film qui ont été tournées avec, au bout, un documentaire de 40-50 minutes. On pensait que le film serait davantage tourné sur la nouvelle dynamique donnée à la maison Troisgros, de nombreuses images ont été tournées sur le chantier à Ouches. Au final, ce qui ressort, c’est l’histoire de la maison à travers les générations. C’est plus un film historique que d’actualité. C’est un peu le regret qu’on a. Avec David Gelb, on est livré à un écrivain qui écrit son histoire à sa façon et on respecte. »
Êtes-vous prêt à ouvrir vos cuisines à d’autres caméras de télévision ?
« Ça dépend de l’émission. Si vous faites allusion à des programmes de téléréalité comme Top Chef ou Master Chef , c’est non. Ces émissions sont trop scénarisées, ce n’est pas mon truc. Si c’est une émission où je peux partager ma passion pour mon métier, ma vision des choses, oui. »
Qu’attendez-vous de Chef’s table ? Une nouvelle clientèle ?
« Ça ne va rien m’enlever. Je peux me nourrir d’illusions en disant que ça va m’apporter quelque chose. Et ce n’est pas le but…/… dans notre histoire personnelle. »