Ouragan Dorian – le chef José Andrès plus que jamais mobilisé sur place dès les premières heures pour aider à nourrir la population
Le chef espagnol José Andrès, installé aux États-Unis et ses équipes se sont mobilisés bien avant l’arrivée de l’ouragan Dorian pour aider les sinistrés.
L’ouragan menace depuis hier la côte Est des Etats-Unis après avoir provoqué des «dégâts sans précédent» aux Bahamas. Le cuisinier et restaurateur espagnol José Andrés, habitué à intervenir lors de catastrophes naturelles, s’est rendu dimanche avec son ONG dans les îles Abacos pour coordonner les secours et distribuer des repas.
Alors que l’ouragan Dorian a violemment frappé les Bahamas, détruit des milliers de maisons et déversé des trombes d’eau sur les îles avec des vents frôlant les 300 km/h, le chef cuisinier José Andrés s’est rendu sur place dimanche. Avec son ONG, World Central Kitchen, l’homme à l’imposante carrure et à l’énergie débordante organise les secours, en distribuant des repas pour les personnes touchées.
Meet some of our amazing volunteers at our kitchen in The Bahamas! @WCKitchen Relief Team is preparing food that we will bring to Abaco & Grand Bahama tomorrow! We’ve been working non-stop to coordinate planes, boats and even a helicopter… #ChefsForBahamas pic.twitter.com/MLhLW2gB5x
— José Andrés (@chefjoseandres) 2 septembre 2019
Aux Bahamas, où Dorian s’est attardé lundi, il est encore trop tôt pour chiffrer l’ampleur exacte des dégâts. Mais les images divulguées sur les réseaux sociaux donnent une idée de la force avec laquelle l’ouragan a frappé la région. Des maisons totalement éventrées, des toits qui émergent à peine des flots, ou encore des bateaux coincés dans des arbres : les scènes de désolation se multiplient. José Andrés, suivi par plus de 757 000 personnes sur son compte Twitter, est apparu dans une première vidéo, où il était à peine audible, détrempé, tentant de résister aux vents. Très sollicité, il a ensuite pu expliquer sa démarche dans d’autres vidéos. «Nous aimons être rapides et à proximité de l’action afin de pouvoir participer immédiatement à la reconstruction», a-t-il souligné à CNN, en insistant sur le besoin d’arriver, dans l’idéal, avant la catastrophe.
Efficace, le chef a très vite rencontré le premier ministre des Bahamas et les responsables des secours. Il a identifié les cuisines qu’il peut réquisitionner et s’est mis à l’ouvrage. «La nourriture est ce qui rassemble les gens. Peu importe qui ils sont, ce qui les a amenés ici ou quelles sont leurs croyances: nous arrivons, et nous les nourrissons. C’est le meilleur moyen pour commencer la reconstruction», insiste-t-il dans une autre séquence.
Reporting in from Marsh Harbor in Abaco where there is a lot of hungry people….We @WCKitchen are setting up a kitchen here now & will also be bringing thousands more meals tomorrow from Nassau. We have to move quick! #ChefsForBahamas pic.twitter.com/hmqEkKkO5l
— José Andrés (@chefjoseandres) 4 septembre 2019
José Andrés a une certaine expérience en matière de catastrophes naturelles. L’Espagnol, désormais également Américain, ne se contente pas de bâtir un empire à succès – des dizaines de restaurants aux Etats-Unis, dont le dernier en date, Little Spain, dans le nouveau quartier new-yorkais de Hudson Yards à 25 milliards de dollars –, d’avoir fait découvrir les tapas aux Américains et de développer une cuisine avant-gardiste originale: il incarne aussi un nouveau métier, celui de restaurateur humanitaire.
José Andrés s’est envolé pour les Etats-Unis en 1991, à l’âge de 21 ans, après avoir notamment travaillé, en Espagne, pour le restaurant El Bulli de Ferran Adrià. C’est en 2010, après un tremblement de terre qui a dévasté Haïti, qu’il a eu l’idée de fonder World Central Kitchen. L’ONG a depuis été active dans de nombreuses régions touchées par des catastrophes naturelles: République dominicaine, Nicaragua, Zambie, Pérou, Cuba, Ouganda, Cambodge ou encore Porto Rico, après l’ouragan Mariaqui a dévasté l’île en automne 2017.
Il y avait distribué plus de 2 millions de repas pendant le premier mois qui a suivi la catastrophe, alors que l’aide gouvernementale n’arrivait pas. Il a reçu des prix pour ses activités humanitaires. En 2016, José Andrés a même été reçu à la Maison-Blanche, et le magazine Time l’a fait figurer parmi ses 100 personnes les plus influentes, à la fois en 2012 et en 2018. C’est en 2018 aussi qu’il a été nommé «humanitaire de l’année» par la Fondation James Beard…
Cette année, il a aussi décidé de venir en aide aux fonctionnaires victimes du shutdown de Donald Trump, cette fermeture partielle de l’administration fédérale qui a mis des milliers d’Américains en congé forcé. Après les Bahamas, José Andrés n’aura probablement pas de répit: il suit la trajectoire de Dorian avec une attention toute particulière. D’ailleurs, il a déjà activé son réseau en Floride.
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