La surconsommation du poulpe (pieuvre) entraînera à court termes des pénuries, des projets d’élevage sont en cours de développement mais les conditions d’élevage posent un problème

10 octobre 2021  0  Non classé
 
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Le 8 octobre dernier c’était la journée de la pieuvre ( poulpe ), ses tentacules sont devenues un produit à la mode, partout dans le monde la demande explose, d’un produit dont personne ne voulait, c’est devenu un met à la mode. À tel point qu’une raréfaction de l’espèce pourrait vite arriver, alors la mise au point d’élevage pourrait permettre de pallier au manque de produit. Mais l’élevage intensif pose plusieurs problèmes … à lire ci-dessous l’article édité par France Inter

En Europe, 130 000 tonnes de pieuvres sauvages sont consommées chaque année. L’Italie est le plus gros consommateur, la France est septième. Mais la demande augmente de plus en plus, notamment aux États-Unis et au Japon. Alors, aux quatre coins du globe, des projets d’élevage de pieuvres sont en cours de développement, comme en Espagne, au Mexique et au Japon. De quoi inquiéter l’association CIWF, dédiée au bien-être des animaux d’élevage terrestres et marins. Elle publie un rapport ce 8 octobre.

Une vie en cage inadaptée – La pieuvre est un animal que l’on connaît peu. Et ce n’est pas le magnifique documentaire oscarisé « La sagesse de la pieuvre » qui nous dira le contraire. « Ce sont des animaux sensibles et incroyablement intelligents » raconte à France Inter Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France.

L’espèce de pieuvre la plus élevée en Europe est l’octopus vulgaris. Le rapport précise que « des chercheurs, principalement en Espagne, ont travaillé au développement de cages dans l’océan et dans des bassins ». Les pieuvres ne peuvent pas supporter les conditions d’élevage, pour plusieurs raisons d’après le rapport de CIWF. « Ces animaux sont solitaires par nature » rappelle Léopoldine Charbonneaux, « ils sont très curieux, très intelligents, et ils ont une volonté d’explorer, une curiosité naturelle qui leur fait manipuler et contrôler leur environnement. »

Elle constate que les taux de mortalité sont d’ailleurs très forts. « D’importants problèmes d’élevage de cette espèce ont été signalés, comme le cannibalisme et la dépendance à la nourriture d’espèce vivantes » révèle le rapport. Il déplore également la difficile reproduction des pieuvres dans des milieux fermés. « Les pieuvres ont des besoins complexes qu’on ne connaît pas forcément assez bien. »

Un vide juridique – « Ils se sentent facilement agressés par leurs congénères et peuvent très facilement se blesser sur les parois des cages ou des bassins » remarque la directrice de CIWF France. L’association souhaite interpeller les pouvoirs publics avec ce rapport. Léopoldine Charbonneaux rappelle qu’il n’y a aucune législation qui encadre et protège ces invertébrés. Autre semonce donnée à l’élevage des poulpes : le manque de connaissance sur leur système nerveux. « Il est très développé » affirme-t-elle, « avec un cerveau central et ensuite plusieurs cerveaux. On ne sait pas comment les abattre sans souffrance. »

Le rapport pointe également l’alimentation des pieuvres en captivité. Les poulpes sont carnivores. Des huiles, des farines de poissons peuvent être utilisés. Mais CIWF rappelle que « l’élevage intensif est responsable de la majeure partie de la surpêche dans nos océans menacés. Environ 20 à 25 % des poissons sauvages pêchés sont utilisés pour produire de la farine et de l’huile de poisson qui composent l’alimentation des poissons carnivores en élevage. »

Des populations en baisse – Selon le rapport, le nombre de pieuvres capturées a augmenté au milieu des années 90, pour atteindre un sommet en 2014. Cette année-là, près de cinq millions de tonnes de pieuvres ont été pêchées, c’est huit fois plus qu’en 1950. Si l’élevage de pieuvres se développe, c’est lié à la demande, toujours plus forte. Les prix augmentent et les industriels comprennent l’intérêt économique des élevages.

Les principaux pays impliqués dans la pêche au poulpe sont la Chine, le Maroc, Mauritanie, Japon et l’Union Européenne, et représentent 76% des captures. Si l’Italie est le plus gros consommateur de poulpe avec 60 000 tonnes chaque année, le plus gros exportateur est l’Espagne.

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