Foodraising.com – Le financement participatif comme alternative au prêt bancaire ! – Interview

16 novembre 2016  2  Non classé
 

signature-food-and-sens Food&Sens – s’intéresse à l’histoire de Florian Nègre et de Maxime Roze deux jeunes entrepreneurs qui ont tout abandonné pour créer un projet dans la gastronomie et aider les porteurs de projets à trouver leur financement. 

Foodraising.com a été la première plateforme de financement participatif (Crowdfunding) spécialisée dans les projets Food et Gastronomique. C’est une belle opportunité pour les chefs et les restaurateurs qui ont besoin de financer leur projet ou qui souhaitent appuyer une demande de prêt bancaire.

Vous pouvez en découvrir plus sur www.foodraising.com

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Florian, Maxime, vous être les deux fondateurs de Foodraising.com. Qu’est-ce qui vous a poussés à tout abandonner pour lancer votre plateforme ?

C’est une question de valeurs. Nous aurions tous les deux pu continuer à travailler dans de grandes entreprises, garder notre confort de travail mais ce n’est pas ce que nous recherchions. Maxime est un ancien avocat d’affaires et je suis un ancien financier. Nos compétences sont complémentaires et nous voulions développer un projet d’entreprise dans la gastronomie pour mettre à profit nos différentes expertises et apporter de la nouveauté sur le marché. Nous avons fait des recherches et nous sommes partis du constat qu’il n’y avait pas de plateforme dédiée au financement participatif dans la gastronomie alors même que les valeurs tels que le partage, l’échange, la transmission sont intrinsèques à la gastronomie. C’est ainsi que nous est venue l’idée de Foodraising.

Vous êtes deux entrepreneurs. Qu’est-ce qui d’après vous est le point commun de tous les entrepreneurs ?

Tout entrepreneur a l’envie de réussir et est passionné par ce qu’il entreprend mais il y a une forme d’abnégation liée au fait qu’il y a de nombreux hauts et bas dans l’entreprenariat et qu’il faut avoir le dos solide, le cuir épais pour faire face et surmonter les nombreuses épreuves.

Quelles barrières avez-vous du surmonter lors de la création de Foodraising ?

Le conservatisme. On nous a dès le début reproché de ne pas faire parti du sérail de l’hôtellerie restauration et de venir d’un autre univers, alors même que nous ne proposions que des services venant en support de l’activité des professionnels de l’hôtellerie restauration. L’intérêt pour Foodraising est venu petit à petit avec le soutien d’institutions telles que l’école Ferrandi et l’institut Paul Bocuse qui nous ont aidé à casser ces barrières assez rapidement.

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Le financement participatif est apparu récemment et inonde aujourd’hui le marché. Pourquoi d’après vous ? Qu’est-ce qui fait que le marché a connu un tel essor ?

Que ce soit au lancement d’un projet ou dans le cadre d’une activité déjà existante, ce mode de financement séduit par sa souplesse. Il faut remonter à la crise de 2008 lorsque les banques ont commencé à éprouver beaucoup de frilosité à emprunter ne voulant pas se retrouver avec des créances non honorées sur les bras. Il a ainsi fallu trouver des modes de financement alternatifs. Dans le financement participatif, on fonctionne avec un système « don contre don » et on propose de collecter des sommes que ne prêteraient pas les banques, car trop minimes.

Les plateformes de financement participatif viennent en remplacement des banques, ou en complément lorsque le porteur de projet a un apport et cherche à le renforcer. Nous proposons de collecter des fonds autour de valeurs beaucoup plus humaines que celles du système de financement bancaire actuel. On retrouve notamment les notions de partage, de coup de main, de coup de pouce.

Une collecte réussie va également pouvoir démontrer l’intérêt d’un public ou même d’une première clientèle. On peut démontrer l’intérêt d’une communauté pour le projet et prouver au banquier la motivation du porteur de projet et le travail qu’il a déjà fourni pour renforcer un dossier.

Une seconde alternative consiste à récolter les fonds nécessaires sans avoir à faire appel à une banque. Selon les besoins, le financement participatif peut être soit une alternative soit un complément.

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Le financement participatif, c’est la solution d’avenir pour les entrepreneurs qui se voient fermer les portes des banques ? Quel est le nombre de projets financés de cette manière par an ?

Oui, absolument ! Le financement participatif est une alternative aux banques, et propose en plus des mécanismes que ces dernières ne proposent pas : communication et image digitale, test du projet en situation réelle face à un public, viralité sur les réseaux sociaux, etc.

Pensez-vous qu’un jour, nous pourrons voir se construire un grand restaurant totalement financé grâce au financement participatif ?

Je le pense. Nous avons encore un peu de chemin à faire avant de convaincre les grands chefs, mais je pense qu’ils y viendront, ne serait-ce que pour leur image, leur communication et leur recherche constante d’innovation. Le premier à le faire fera le plus de buzz, c’est sûr !

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Quelles tendances a t-on vu apparaitre dans le financement participatif au cours des dernières années ?

Les plateformes généralistes ont été les premières à apparaitre et elles sont toujours les leaders du marché, mais je pense qu’une des tendances a justement été de voir se décliner le modèle dans différents domaines plus segmentés comme la gastronomie, le vin, la mode, …

À force d’avoir des sites de plus en plus spécialisés, ne pensez-vous pas que cela conduise à désorienter le particulier qui se retourne vers les plateformes généralistes ?

Non au contraire, c’est une fausse idée. La communauté est beaucoup plus spécialisée. Il est vrai que les plateformes généralistes vont avoir une communauté globalement beaucoup plus large mais cloisonnée par thématiques, et qui sur celle du porteur de projet, sera en réalité plus faible.

Vous êtes justement l’une des seules plateformes 100% dédiées au food. Quelle est votre force de différenciation de Foodraising ?

Foodraising.com a été la première plateforme dédiée à la gastronomie en France. Nous proposons une expertise unique, et apportons un œil de spécialiste sur un projet dans la thématique, ce qui va l’aider à mieux structurer la collecte et aller au-delà de l’aspect financier. Il faut aller plus loin que la collecte et viser l’achèvement du projet de manière globale. Finalement, cette spécialisation nous permet de proposer des avantages uniques et spécifiques aux porteurs de projets au travers de différents partenariats.

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Thierry Marx a récemment fait appel au financement participatif, de même qu’une candidate au Bocuse d’Or. Ces appels à lever des fonds ont été faits pour soutenir des actions, non pas des projets d’entreprise. Quelle sera la différence d’approche ?

Il y a effectivement une différence mais qui réside finalement plus dans la finalité plus que dans l’approche en elle-même. Si la finalité est d’aider à lancer une entreprise commerciale, la démarche reste similaire : promouvoir un projet qui vise à aider une personne ou une équipe. Du début à la fin, cela reste une aventure humaine où l’on sollicite un coup de main.

En contrepartie d’un investissement, on observe reçoit généralement une contrepartie ou un retour sur investissement (produits, service, avantages…) Quelles sont les différents types de contrepartie possibles ?

Un seul mot d’ordre : A chaque projet, ses contreparties ! Elles sont liées au projet et de facto à la thématique gastronomique : des repas offerts, des consommations offerts, des réductions, des ateliers de cuisine, des invitations aux soirées, des goodies à l’effigie du projet, etc. Les possibilités sont infinies !

Foodraising.com propose également des contreparties supplémentaires chez ses partenaires. Par exemple, pour tout don, le donateur se voit offrir en plus de la contrepartie, 10% de réduction immédiate chez La Bovida. De même, le porteur de projet y bénéficie également de réductions sur le matériel.

Comment un porteur de projet doit-il s’y prendre pour définir les contreparties ?

La créativité de chacun des porteurs de projets est la vraie différenciation, et elle passe par le concept, le projet, la philosophie du porteur de projet, sa générosité. Liées au projet et à son identité, elles permettent de renouveler sans cesse le genre.

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Quels sont les documents nécessaires à une levée de fonds ?

C’est beaucoup plus simple et rapide que pour demander un emprunt bancaire. Par exemple un dossier peut se retrouver en ligne le lendemain de son dépôt mais il faut préalablement avoir passé le cap de la sélection et avoir fourni différentes informations, telles que les objectifs, le montant, la durée de collecte, des éléments de communication (photo et vidéo). Nous n’allons cependant pas demander de justificatifs spécifiques comme le ferait une banque. Pour finir, nous effectuons des vérifications bancaires classiques lors du versement des fonds.

Qu’est-ce qui fait qu’une collecte de fonds est réussie ?

Il y a plusieurs aspects et le premier concerne la proposition. Dans ce cas, nous venons conseiller et accompagner le porteur de projet pour lui proposer une structuration du projet cohérente. Vient ensuite le concept du projet qui doit être innovant mais pas déroutant et finalement la communication. Nous conseillons le porteur de projet en amont pour lui transmettre les bonnes pratiques et nous mettons à sa disposition une boite à outils pour qu’il puisse réussir au mieux sa collecte. C’est évidemment au porteur de projet de communiquer et de fédérer les personnes autour de lui, et en tout premier lieu ses proches, ses amis, ses relations, ses clients. Ce dernier point est l’élément déterminant d’une collecte réussie indépendamment de la plateforme.

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Quels sont les projets financés qui vous ont le plus marqué ? Pourquoi ?

Il y en a plusieurs… Arsène un concept autour de l’omelette. Matahi, une boisson à base de baobab. City chef, un concept de livraison de plats à domicile. Roomies, les burgers personnalisés qui ont financé leur premier restaurant sur Foodraising et qui déjà en ouvrent un second !

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Quelle est la moyenne des levées de fonds ?

Nous proposons des levées de fonds entre 2 000 et 50 000 euros, mais en moyenne nous nous situons aux alentours de 10 000 euros.

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Que se passe t-il si la levée de fonds échoue ?

Si la collecte échoue, nous ne facturons rien au porteur de projet et nous remboursons l’ensemble des donateurs sur les montants qu’ils ont donnés.

Vous recevez beaucoup de projets et pour ne pas perdre votre crédibilité, vous devez sélectionner ceux qui sont les plus pertinents. Sur quels critères vous basez-vous ?

Nous faisons une sélection sur la base de critères objectifs et subjectifs. Nous allons regarder la cohérence globale du projet, le montant à collecter et l’objectif à atteindre en terme d’allocation des fonds. On nous a par exemple demandé un montant d’1 million d’euros pour créer un restaurant vendant des fruits de mer, ce qui avait semblé totalement incohérent quand on analysait l’approche globale du projet …

Réussir une levée de fonds n’est pas facile. Vous accompagnez les crowdfunders. Quelles sont les étapes essentielles pour atteindre ses objectifs ?

Une collecte de fonds a de très fortes chances de réussir si elle atteint 40% dans la première semaine, voire 10 premiers jours de collecte. Pour cela, il faut que le porteur de projet commence à communiquer très tôt et nous avons identifié trois paliers de 30% voir 40% à atteindre en visant plusieurs cercles. Le premier cercle concerne les relations proches que le porteur de projet va devoir solliciter. Le second cercle concerne les relations plus éloignées comme les collègues de travail, les fournisseurs, les partenaires. Le troisième cercle regroupe les personnes engagées par la dynamique de collecte et par l’engagement des deux cercles précédents.

En quoi une levée de fonds peut-elle être bénéfique pour lancer un projet, outre l’aspect financier ?

Pour la validation du projet lorsque qu’il rencontre son public et qu’il arrive à fédérer et engager les personnes touchées mais aussi pour la communication qu’il apporte, que ce soit pour se faire connaitre lors d’une création de projet ou pour un développement d’activité.

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Food&Sens est spécialisé dans l’univers des Chefs. Si vous deviez passer un message à ces chefs, ce serait lequel ?

Je dirais qu’il ne faut pas avoir d’à priori sur le fait que tout soit digitalisé, au contraire : la plateforme est pensée de façon intuitive et ergonomique. Le financement participatif est un moyen simple de lever rapidement les fonds nécessaires à un projet à lancer ou dans le cadre d’une activité déjà existante.

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2 réflexions sur « Foodraising.com – Le financement participatif comme alternative au prêt bancaire ! – Interview »

  1. Berthelot

    Bonjour,

    Suite à votre article sur le financement participatif  » foodraising.com » j’aime me mettre en contact avec eux mais malheureusement leurs sites n’existe pas, leurs numéros de téléphone ne fonctionne pas, existe t il toujours??

    Si oui, pouvez vous svp me communiquer leurs contacts…

    Merci

    Répondre

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