L’Étoile du Nord par Thierry Marx rayonne sur la gare du Nord

18 janvier 2018  4  Chefs & Actualités Eat Nomad
 

signature-food-and-sens L’Étoile du Nord par Thierry Marx rayonne sur la gare du Nord

De passage à Paris, Anastasia notre foodista a testé quelques tables de la capitale, et découvert pour vous le Printemps du Goût. Avant son départ pour Londres, elle a fait escale à L’Étoile du Nord, la brasserie de gare signée Thierry Marx. Régalez-vous de son récit comestible !

Après une semaine food trépidante à Paris, je m’apprête à repartir, pour découvrir des horizons culinaires nouveaux. Tout à l’heure, j’ai un train à prendre. Direction Gare du Nord. À l’heure de l’hiver, il fait froid sur les quais, tailladés par un vent obstiné et glaçant. Je consulte ma montre : j’ai le temps de déjeuner. Justement, loin de la frénésie compulsive de la gare, il est un ilot charmant où poser ses valises, oublier son stress et se restaurer dans les règles : L’Étoile du Nord. Signé par le très médiatique Thierry Marx, ce restaurant ouvert en novembre dernier ne désemplit pas. Stratégiquement situé au cœur de la gare, il y fait office de point de repère, de sas de décompression, et de pause gourmande à la fois. De fait, bousculée par la foule des voyageurs pressés (la Gare du Nord accueillant tout de même 700.000 visiteurs par jour), je me dis que l’Étoile du Nord n’a pas usurpé son nom, tant le restaurant fonctionne comme une étoile – l’étoile du berger. Tel le guide du voyageur affamé, perdu et perplexe, elle scintille sans discontinuer, et nous tend sa façade vitrée, aux contours transparents, futuristes, architecturalement entêtants.

Ni une ni deux, j’entre. Une fois à l’intérieur, tout s’arrête. Les va-et-vient fourmillants laissent place à une atmosphère conviviale, dynamique au rez-de-chaussée, et plus cosy en haut, où se tient le bar à vins nommé Le Zinc. Dès l’entrée de L’Étoile du Nord, on est accueillie avec le sourire par un vigile attentif, puis rapidement placée par un serveur souriant (rare à Paris, le sourire !). La salle du bas est très vaste, parfaitement adaptée aux valises puisque de plein pied avec la gare, et orchestrée selon un salon rectangulaire, où chaque table dispose d’un espace suffisant pour y engoncer sacs et valises en bordure de canapé. Niveau déco, rien d’excessif, que du confortable et du commode, comme il se doit pour un lieu de voyages.

La carte arrive, ornée d’une étoile (tout va bien, on ne perd pas le nord.) En première page, y figure un mot de présentation signé Thierry Marx, telle une entrée en matière poétique, où le maître des lieux nous accueille, puis détaille l’esprit de son restaurant. J’apprécie cette apostrophe attentive du client, qui confère à la démarche sens et intérêt, et nous entraîne à la découverte du lieu. « Je suis très heureux de vous accueillir à L’Étoile du Nord, pour vous faire découvrir une cuisine de buffet de gare », commence ainsi Thierry Marx. Le ton est donné. Ce sera une cuisine de brasserie voyageuse qui nous sera servie, orientée Nord. Parfait pour une gare, annonciatrice de départs imminents.

Côté entrées, de jolies propositions me font de l’œil, comme le foie gras maison, son chutney de pommes et mangues et sa brioche toastée. Ou encore, les oignons doux en soupe gratinée, ou la betterave en tartare et son chèvre frais aux herbes et noisettes torréfiées. Au rayon plats, là encore les suggestions sont tentantes : qui, du saumon snacké (et ses gnocchis de pommes de terre et purée de chou-fleur à la noisette), ou de la poitrine de veau, l’emportera ? À moins que l’on opte pour le Fish and Chips, histoire de se mettre dans l’ambiance avant Londres, ou pour prolonger l’esprit british si on en revient. C’est au terme d’une longue délibération intérieure que je tranche pour la dorade royale, servie avec des endives caramélisées, une purée de navet et une sauce genevoise. Le plat m’arrive relativement vite, compte tenu du nombre de clients dans la salle. Premier bon point pour l’étoile, donc. Tout va bien ; je ne raterai pas mon train. Second bon point, le serveur est affable. Quant à l’assiette, pas de présentation outrée, mais juste ce qu’il faut, conformément au contexte transitoire qu’est celui d’une gare.

L’heure est venue de goûter : c’est un délice. Les endives sont caramélisées à souhait, tendres et fondantes ; le morceau de dorade est cuit comme il faut, et rehaussé par une sauce genevoise généreuse ; pour finir, la purée de navet confère à l’ensemble une note sucrée très gourmande. Rien à redire, c’est impeccable.

Je m’attarde avec plaisir dans les lieux, pas pressée d’en repartir. Une atmosphère de cantine chic innerve le restaurant, qui ne désemplit pas. La serveuse me sert un café final (pas le temps de prendre un dessert, hélas et à grand regret, car mon train m’attend, cette fois.) Je vois passer des assiettes contenant des desserts soignés. Mes regrets s’en trouvent décuplés. On me dit qu’une prochaine fois, il faudra tester la tarte tatin. J’en prends bonne note.

 

Avant de partir, je grimpe à l’étage : une déco de chalet s’y déploie, rendant la salle/bar à vins plus intimiste et plus douillette que celle du rez-de-chaussée. Ornée de lampions blancs, elle est joyeuse et vivante. La vue sur la gare du Nord y est panoramique. Allez, je redescends. Londres m’appelle pour de nouveaux départs. Adieu Paris. Je m’en remets à ma bonne étoile. (Du Nord, bien sûr.)

Par Anastasia Chelini

Ouvert tous les jours de 6h30 à minuit 

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