Sète – l’incroyable histoire du restaurant – The Marcel –

09 janvier 2018  1  F&S LIVE
 

signature-food-and-sens Une table hors catégorie, un restaurant singulier pour une ville qui l’est tout autant, les créateurs de The Marcel tirent leurs révérences pour laisser la place à Fabien Fage chef étoilé qui arrive du Prieuré du chef Jean-André Charial… grâce à Midi Libre découvrez l’histoire de The Marcel,  que seuls les initiés à l’art et à la cuisine sétoise connaissaient.

à lire ci-dessous ou en cliquant sur le LINK Midi Libre pour retrouver l’article original

30 ans après l’ouverture du célèbre restaurant de la rue Lazare-Carnot ouvert , Yves Faurie a passé la main.

Une page se tourne rue Lazare-Carnot. 30 ans après y avoir créé leur restaurant, Yves Faurie et Betty Rouzaud – fille de Jean, peintre et architecte – ont rendu leurs tabliers. Mais l’établissement, après quelques mois de travaux, va renaître, sous la houlette d’un chef étoilé venu du Prieuré, à Villeneuve-lès-Avignon, Fabien Fage. Antoine, fils d’Yves et Betty, dirigera un club de jazz attenant, en collaboration avec Louis Martinez, qui fit partie des débuts de l’aventure. A la veille de ce passage de relais, évocation, en compagnie d’Yves Faurie, de ces “trente glorieuses”.

A l’origine

Je suis né à Paris.  J’ai connu Sète à 17 ans, en 1967. Une inoubliable soirée à la Dolce Vita. étant dans la mode, j’ai ouvert une boutique de vêtements, rue Alsace-Lorraine. J’ai voyagé. J’ai gagné ma vie.   Puis j’ai rencontré Betty, en 1980. Par une fin d’après-midi de l’hiver 1985, à la terrasse du Tabary’s, elle m’a dit : « Tu devrais monter un restaurant, ça t’irait bien.Tu connais du monde de Sète à Paris. Je suis sûre que ça marchera.» On s’est mis en quête d’un local. On était fauchés. J’ai passé une annonce dans le journal : « Cherche vaste espace proche du centre pour création restaurant. Vieux garage, atelier désaffecté conviendraient ». Le premier appel fut le bon. C’était un ancien atelier de ferronnerie. Avec la 404 à plateau de mon ami Pascal Granger, qu’on surnommait “Destroy”, on a sorti 200 plateaux de gravats. Patrice Rouzaud, le frère de Betty, a dessiné les plans. Jean Rouzaud nous a aussi beaucoup aidés.

L’ouverture

C’était le 3 juin 1987. Louis Martinez a pris la cuisine en mains, et son épouse Violette la salle avec Betty, qui était enceinte de 6 mois. Notre fils Antoine est né le 9 octobre. Ce soir-là, il pleuvait des cordes. J’ai ouvert le champagne. Robert Skalli était là. Il est devenu le parrain d’un soir de mon fils !

Le choix du nom

Avec Betty, on cherchait un nom original, ou plutôt un prénom. On s’est accordés sur Marcel, peut-être en référence à Proust. Le “the” anglais, c’était une idée de Betty. Un clin d’œil à certaines adresses de New York.

Les débuts

Les gens venaient de tout le département, mais aussi de Toulouse, Carcassonne, Nîmes… J’avais encore de nombreux amis dans la mode qui descendaient parfois de Paris pour un week-end. Au début, les Sétois hésitaient. Louis Martinez (futur créateur du festival Jazz à Sète) est resté jusqu’en octobre 1987. Patrice Rul a pris la suite. Patrice et Betty on trouvé ensemble le “style” de notre cuisine. Patrice nous a proposé sa seiche grillée, sa piste d’encornets, ses anchois marinés, ses soles à la poêle, ses pâtes à l’ail,  sa fameuse “Marmite”… Nous avions trouvé ! Un goût authentique, très méditerranéen. Mais aussi une présentation soignée.  Patrice a tenu “sa cuisine” une quinzaine d’années, avant d’abandonner pour raisons de santé. Alexandre Viallet, le fils du quincaillier, a pris la suite. Une nouvelle équipe s’est formée, avec l’arrivée de jeunes sortis du CFA : Adrien Soum et Tony Lambert. Avec beaucoup de volonté, ils y sont arrivés ! Deux gros bosseurs devenus talentueux, qui ont assuré les treize dernières années. Un grand merci à eux, comme  à Hélène, Soledad, Françoise, Angélique et Fanny en salle. Tout comme à Yves Broussard, au temps où nous organisions les championnats du monde de macaronade.

Les rencontres

J’ai ouvert la galerie mitoyenne du restaurant en 1989 (NDLR : celle du quai Suquet ouvrira ensuite). Les soirées de vernissage, c’était la fête. Tout comme celles suivant les spectacles au théâtre Molière. Je revois encore ces tables de copains heureux de jouer ensemble et de se retrouver chez nous : Jean-Louis Trintignant, Pierre Arditi,  Pierre Vaneck…  Et puis François Morel, avec qui nous sommes restés amis. Vincent Lindon, qui, une nuit, retrouva Caroline de Monaco au Grand Hôtel… Et Fanny  Ardant, Jane Birkin, Michel Bouquet, Claude Rich, Fabrice Lucchini (capricieux !), Claude Brasseur, Michel Piccoli, Nino Manfredi… Et peut-être même Al Pacino, planqué sous un chapeau et d’énormes lunettes noires ! Ou encore Eric Tabarly, Marcel Carné, Alain Bashung, Nathalie Baye, Anna Karina, Renaud, Bernard Lavilliers, Jacques Weber, Catherine Deneuve, qui m’accompagna visiter ma galerie du quai Suquet… J’en oublie bien sûr !

Johnny Hallyday

C’était à l’occasion de ses deux derniers Zénith à Montpellier. Laetitia, que je connais depuis longtemps, nous avait appelé, en nous demandant de les accuellir après le show, sans alerter la presse… La salle était à demi pleine. Tout le monde lui a fichu la paix, sauf un couillon, immédiatement tenu à l’écart. Quand les cuisiniers sont venus dans la salle, ils sont allés vers lui, et il a accepté une photo.Le deuxième soir, Johnny est revenu. Il a traversé la salle en faisant juste un signe de la main aux clients, les deux doigts levés…

L’esprit Marcel

C’était une autre idée de la restauration. Un art de vivre. La musique occupait une place essentielle. On écoutait aussi bien Coltrane que les Stones, les Beatles, Hendrix… et Bach. On finissait la soirée avec les Variations Goldberg. The Marcel, c’était aussi une  bande. C’est aussi à toutes celles et tous ceux qui ont travaillé à nos côtés que l’on doit ce que nous avons pu y faire.

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