Lorraine Pierrat chef du Domaine Saint Romary dans les Vosges – « J’ai passé l’âge de me faire chier, ou ça passe, et c’est cool, ou ça casse, et c’est pas grave ! »

21 janvier 2022  0  Non classé
 
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Lorraine Pierrat est une chef qui assume ses responsabilités, qui s’affirme, qui parle vrai, à la tête du  Domaine Saint Romary elle a constitué une équipe 100% féminine, France3 est allé à sa rencontre…

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Elle est comme cela, Lorraine Pierrat, entière et déterminée. Un caractère affirmé qui lui vaut aujourd’hui d’être la seule femme cheffe du département des Vosges à 32 ans, à la tête du Domaine Saint Romary, perché sur la montagne, à quelque 600 mètres d’altitude avec une vue imprenable sur la vallée de Remiremont. Une femme dont la cuisine a été distinguée par le Gault et Millau 2018, qualifiant la cheffe, de jeune talent remarquable. Elle n’avait alors que 28 ans.

Plus de menu depuis la Covid

Une cheffe qui n’a vraiment pas compris ce qui lui tombait dessus lors du premier confinement. Contrainte de fermer son restaurant, elle s’est retrouvée avec une foultitude de produits qu’elle a donné autour d’elle pour ne pas avoir à jeter. Huit mois de fermeture, une crise sans précédent et un retour à la vie en cuisine au printemps 2021 comme un retour à la case départ.

« On avait pris goût à avoir des week-ends, des soirées avec les confinements. Mais au bout de deux mois, on ne sait pas quoi faire, parce que la restauration, c’est notre vie. Si c’est pour rentrer à la maison, faire la gamelle au chien et aller se coucher à 22 heures après avoir regardé la série du soir : non merci, je préfère travailler » témoigne Lorraine Pierrat.

Avec une nouvelle brigade exclusivement féminine et un changement de fonctionnement : terminés les menus qui restent à la carte huit jours durant, désormais, la cheffe ne fonctionne plus qu’à la carte. Le client a la possibilité de choisir entre quatre entrées, quatre plats, quatre desserts.

A chacun d’opter pour le meilleur. Une autre façon de travailler et de s’organiser qui demande beaucoup plus de travail, de créativité, avec des produits frais et uniquement locaux qu’elle se fait livrer chaque jour. Une autre façon de travailler qui permet de se réinventer quotidiennement. Ses employées adorent. « J’aime la philosophie de la cheffe, le fait de toujours travailler des bons produits, du local et en même temps de ne plus avoir de menu type, c’est ce qui me plaît ici » explique Marine, cheffe pâtissière

Les produits locaux sont ainsi valorisés dans les cuisines de Lorraine Pierrat. Une cheffe respectée par ses producteurs. Comme les éleveurs du Gaec Roy situé à trois kilomètres du restaurant chez qui Lorraine se fournit. « On a des retours des clients de Lorraine qui veulent nous acheter notre viande parce qu’ils l’ont goûté chez elle, c’est très valorisant » s’enthousiasme Justin Roy.

Exister autrement

Durant les confinements, Lorraine Pierrat n’a pas abandonné les fourneaux. C’est via les réseaux sociaux qu’elle continue à cuisiner. Approchée par Philippe Wagner, le PDG de la marque éponyme de saucisses, ce dernier lui demande de mijoter des recettes à partir de ses produits. Recettes filmées et postées, à jour et heure fixe, sur les réseaux sociaux durant les confinements avec jusqu’à 150.000 vues pour certaines. « Quand on ne publiait pas à temps une recette, on recevait des commentaires d’internautes qui nous demandaient ce que l’on fabriquait. Ils attendaient les recettes de Lorraine avec tellement d’impatience », se souvient Philippe Wagner.

L’aventure ne s’arrête pas là. Sollicitée par France Bleu Lorraine durant l’été 2021, pour devenir chroniqueuse culinaire à la radio, Lorraine Pierrat continue de transmettre autrement sa passion et son amour pour la cuisine, « C’est un peu comme celui qui aime faire du vélo, il va aimer en faire partout ! C’est pareil en cuisine.« 

De la fac de droit aux fourneaux

Un amour de la cuisine que Lorraine Pierrat a depuis l’âge de 5 ans. Gourmande, ses parents lui ont offert son premier livre de cuisine lorsqu’elle a 8 ans. « J’étais toujours celle qui faisait à manger à la maison. »

Bonne élève, elle se lance pourtant dans des études de droit à Strasbourg. Rattrapée par sa passion pour la cuisine, elle mijote de bons petits plats pour ses amis, goutte aux restaurants de la capitale alsacienne.

Tiraillée, elle décide alors d’abandonner ses études pour revenir à ses premiers amours. Tout plaquer et passer un CAP cuisine à Gérardmer « Beaucoup dans mon entourage n’ont pas compris. »– Écrit par Laurence Duvoid

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