Beyrouth toujours
Il y a deux ans, La Poule sur un Mur s’était envolée vers Beyrouth, ville du monde, rendez-vous de toutes les diasporas, carrefour de toutes les cultures, berceau naturel de la liberté, de la beauté, de la culture. Nous étions une belle poignée conviée par Noha Baz à répondre à l’appel de ce voyage oriental. Noha Baz, pure berouthine-parisienne, à fleur de peau et de mots, une orientale libre et libérée qui dit ce qu’elle aime, écrit ce qu’elle pense, appelle à la tolérance, à la résilience, à l’union entre tous les peuples, toutes les croyances. Nous avions découvert Beyrouth, libre et attachante, blessée mais toujours debout et joyeuse, elle n’a rien perdu de son don pour la vie, le bonheur et la culture. Comme Noha Baz. Elle est aujourd’hui elle meurtrie comme sa ville, blessée, dévastée. Triste. Mais très vite elle parle d’espoir et de demain, elle met ses idées, son savoir-faire, ses réseaux et son amour pour reconstruire sa ville.
Beyrouth, une ville conquise, reconquise, blessée par les guerres, mutilée, détruite, reconstruite, touchée par les crises politiques, affaiblie par les crises économiques, la ville envoyait des tonnes d’émotion et d’énergie, de fureur de vivre. Sans modération. Aujourd’hui Beyrouth est furieusement touchée, des explosions d’une rare violence ont fait des morts et des blessés, jettent un voile noir sur la ville, ouvre un torrent de larmes et de sang sur une ville qui gardait le goût le vivre. Une autre blessure s’ajoute aux blessures des guerres, aux marques du temps et des invasions, aux cicatrices d’hier qui n’ont pas effacé l’émotion, les émotions que cette ville fait jaillir. Aujourd’hui jour de deuil et de prières, Beyrouth pleure, les klaxons se taisent, le flot de voitures incessant n’est que d’ambulances et de voitures de police, des fleurs de verre jonchent le sol. Les bateaux n’accostent pas, ne quittent pas le port. Les pêcheurs n’ont pas pris la mer, le phare est en deuil. La nuit dernière fut plus triste que le jour. Mais Beyrouth en ruines aujourd’hui va se lever, se relever encore plus belle, plus attachante, plus envoûtante.
On ne sort jamais indemne d’un séjour à Beyrouth, ville mosaïque d’histoire, de culture, de joie de vivre. Les contrastes qui règnent dans cette ville entre guerre et paix laissent des traces, suscitent des émotions, créent des amitiés à la vie à la mort. Aujourd’hui nous avons tous le coeur gros et des rivières de larmes coulent dans les rues de la ville. Et inondent nos coeurs. Toutes nos pensées pour Beyrouth et le Liban. Cultivons l’espoir et ainsi que le dit Noha Baz » Tant qu’il y a la volonté, il y a un chemin » et écoutons Fairouz https://www.youtube.com/watch?v=CE_JcOa8U88&feature=youtu.be
Courage Beyrouth. Pour soutenir, aider Beyrouth, vous pouvez vous mettre en contact avec Noha Baz, nohabaz@yahoo.fr