L’échec de la Cité de la Gastronomie à Lyon envoie-il un mauvais signal pour les autres projets de Dijon, Valence, Rungis …
L’échec cuisant de la Cité de la Gastronomie à Lyon envoie-il un mauvais signal pour les autres projets de cités de la gastronomie en cours actuellement de Dijon, à Tours, ou à Paris-Rungis… À Valence, on a vu le vent tourner, la Cité de la Gastronomie s’était transformée en « Cité du goût » et maintenant est devenue des « Halles gourmandes ».
« À Lyon, le projet a été mal pensé, mal conçu, et puis dès le départ les concessionnaires du projet et exploitants se sont coupés de la base : les chefs Lyonnais » nous a indiqué un chef lyonnais qui connait bien le problème. « La crise de la pandémie est passée par là, mais pas seulement, un lancement loupé et boudé par les lyonnais avaient signé la fin de la fête dès le départ « prolonge le chef qui tient à rester anonyme.
Du côté de Dijon, l’inquiétude s’impose, quel avenir pour cette Cité de la gastronomie et du vin en plein coeur de la Bourgogne ? – France Bleu a mené l’enquête.
Cité de la gastronomie et du vin de Dijon : ne pas faire les mêmes erreurs qu’à Lyon
Qu’est-ce que la fermeture définitive de la Cité internationale de la gastronomie de Lyon, annoncée mardi 7 juillet 2020, va changer pour celle de Dijon ? Pour l’opposant Emmanuel Bichot, « c’est un mauvais signal » tandis que pour l’adjoint au maire, François Deseille, Dijon n’a pas à s’inquiéter.
L’annonce est tombée mardi 7 juillet 2020 : la Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon, inaugurée en octobre 2019, ferme ses portes définitivement. Une décision prise « face à l’incertitude de l’évolution économique et touristique et malgré tous nos efforts pour la sauvegarder », annonce la direction, dans le contexte de crise du coronavirus. Est-ce que cette fermeture prématurée laisse augurer un futur difficile pour celle de Dijon, qui doit ouvrir ses portes à la fin de l’année 2021 ? Entre défenseurs et détracteurs du projet, les avis sont évidemment mitigés.
« Si ça ne marche pas à Lyon, est-ce que ça peut marcher à Dijon ? »
« J’y vois un mauvais signal ». Cette fermeture de la Cité de la gastronomie de Lyon inquiète Emmanuel Bichot (LR) à la tête du groupe d’opposition au conseil municipal, et qui avait déposé un recours au moment de la création de celle de Dijon. « Le concept, c’était un réseau des cités de la gastronomie, avec Lyon-Dijon-Rungis. On était entre Lyon et Rungis. Est ce que le concept reste le même si Lyon sort du dispositif ? », se demande-t-il.
« Plutôt que de continuer à foncer dans le mur en klaxonnant, il serait temps de remettre le dossier à plat » – Emmanuel Bichot
Pour lui, il faut aussi se poser une autre question : « Les ingrédients étant à peu près les mêmes, si ça ne marche pas à Lyon, est-ce que ça peut marcher à Dijon? ». Selon Emmanuel Bichot, la fermeture de la Cité de la gastronomie de Lyon est l’occasion « de voir si le changement de contexte (avec la crise sanitaire et la fermeture de la Cité de Lyon, ndlr) ne doit pas conduire à réviser le projet ». Il explique notamment ne pas comprendre « la cohérence du concept », entre le côté commercial et le côté culturel.
« Cela nous confirme que nous sommes sur la bonne voie »
Un avis que ne partage évidemment pas François Deseille, deuxième adjoint au maire de Dijon, en charge de la Cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV). « Cela nous confirme que nous sommes sur la bonne voie, parce que notre voie n’était pas la même que Lyon, affirme-t-il. A Lyon, c’est une zone commerciale, avec à l’intérieur la Cité de la gastronomie perchée au milieu. Nous, c’est vraiment tourné sur la gastronomie, tous les commerces seront tournés vers la gastronomie et les métiers de bouche, c’est complètement différent ».
« A Lyon, c’est un espace commercial, il ne faut pas confondre » – François Deseille
François Deseille se dit « certain » et « persuadé » que la Cité de la gastronomie de Lyon ne restera pas fermée ad vitam, et qu’elle rouvrira « sous une nouvelle forme beaucoup plus attractive ». Une réouverture indispensable selon lui à la bonne réussite du projet des « Cités », avec la connexion entre Lyon-Dijon et Rungis.