Ikoyi London : la table du chef Jeremy Chan et d’Iré Hassan-Odukale est l’adresse du moment à Londres

04 juin 2023  0  F&S LIVE
 
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Londres : la table à suivre de près

Par Anastasia Chelini 

C’est l’un des restaurants dont on parle le plus à Londres en ce moment. Situé en bordure de la City, Ikoyi London brille par une partition ultra inventive, pétrie d’influences multiples, et innervée par un fort esprit voyageur. Menée par le chef Jeremy Chan et par son ami d’enfance Iré Hassan-Odukale, cette table encore jeune – ouverte une première fois en 2017, puis fermée pendant la pandémie, avant de rouvrir en 2022 au centre de la capitale – s’y entend pour faire parler d’elle. Entre un pop-up pour Louis Vuitton tenu en ce moment à Séoul, et le lancement d’un livre portant son nom, Ikoyi se trace une route remarquée et plutôt unique. On fait le point sur cette belle adresse. 

Jeremy Chan et Iré Hassan-Odukale ©Cristiana Ferrauti

La semaine dernière à Londres, Jeremy Chan présentait son tout premier livre, dans son restaurant épuré situé à Holborn – à quelques pas de la Royal Courts of Justice. L’ouvrage trône désormais en bonne place, unique note de couleur vive dans un lieu par ailleurs dominé par un minimalisme résolu, aux tons terre. Si le décor est à l’épure, sans doute est-ce pour donner à l’assiette toute la place. Et aux plats, l’intérêt concentré qu’ils méritent. Effectivement : côté agapes, le restaurant éblouit. L’audace et le bon convergent pratiquement à chaque plat. On n’oubliera pas de sitôt le plat au plantain, efo épicé et cacahuètes grillées ; ni le superbe riz jollof fumé, servi avec une crème de homard. En dessert, le mélange noix, wasabi et café a su lui aussi intriguer, et convaincre.

Crème aux moules, safran et caviar N25 Kaluga © Irina Boersma
Plantain, efo épicé et cacahuètes grillées © Irina Boersma

Ici, ni cartes ni menus n’ont cours ; le chef servant un récit unique – et très personnel. Quantités et portions sont généreuses (y compris dans la version lunch). Le point commun de l’ensemble ? Les épices, qui rythment le bal ; ici utilisées librement, indépendamment des recettes auxquelles elles sont traditionnellement associées. Et ça marche ; on ressort d’Ikoyi enthousiaste. Et emballé par l’accord mets et vins sans alcool, particulièrement travaillé, combinant thés et boissons chaudes aux vastes arômes. (Il existe aussi, bien sûr, un accord avec alcools). 

Quant à l’histoire de cette table ? Elle est le concours réussi de deux amis d’enfance : Jeremy Chan et Iré Hassan-Odukale. À eux deux, ils mènent une aventure culinaire pointue, exigeante. Et cosmopolite, à l’image du duo ; Jeremy Chan, fils d’une mère canadienne et d’un père chinois, a grandi en effet entre Hong Kong, le Canada et l’Angleterre ; tandis qu’Iré Hassan-Odukale a notamment grandi à Ikoyi, un quartier de Lagos au Nigeria. Leur restaurant reflète ce pluralisme réjouissant ; les plats démontrant des racines tour-à-tour africaines, asiatiques et britanniques. Ces influences voyageuses se rassemblent sous un moto : servir « le plus de saveurs possibles, et les saveurs les plus intenses possibles. Et que tout soit de saison ». 

Ce restaurant, c’est aussi l’histoire d’un succès ; par-delà ses murs design, aux accents tout droit tirés de l’architecture brutaliste, Ikoyi s’y entend pour faire parler de lui ; et dépasser, comme sa cuisine, ses frontières fixes. De fait, la table doublement étoilée Michelin a attiré l’attention de Louis Vuitton. Ikoyi tient actuellement pour la maison de luxe un pop-up à Séoul, à la Maison Seoul par Louis Vuitton (jusqu’au 15 juin). La table londonienne fait aussi parler d’elle par son livre, tout juste paru aux éditions Phaidon ; au fil des pages, ce bel ouvrage déploie récits de vie et environ 80 recettes. Enfin, la presse outre-Manche mentionne régulièrement l’adresse (qu’elle encense) ; le magazine Wallpaper, par exemple, lui a attribué récemment le prix du Best Restaurant, dans son classement annuel « Wallpaper* Design Awards 2023 ». Quant à Jeremy Chan, il reste concentré sur sa cuisine ; cet ancien de chez Heston Blumenthal nous a confié qu’avoir ouvert son propre restaurant a été fondamental pour lui. L’expérience s’est avérée « libératrice, et facteur de confiance en soi ». Car avoir « son propre restaurant, c’est pouvoir faire comme dans sa propre maison : il n’y a pas de règles à suivre. On peut y faire sa propre cuisine ».

180 Strand, Temple, London WC2R 1EA

Prix : menu à 180 pounds (205€) le midi, et à 300 pounds (342€) le soir

Web : https://ikoyilondon.com/

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