F&S était à la conférence de presse du World’s 50 Best Restaurants à Londres, puis au dîner à six mains. Découvrez les nouveautés à venir.
La cérémonie du World’s 50 Best Restaurants 2019 se tiendra à Singapour. F&S était à la conférence de presse du groupe à Londres, puis au dîner à six mains. On a croisé Clare Smyth, Julien Royer, Malcom Lee et Hélène Pietrini.
Londres, 2 octobre 2018. La nouvelle vient de tomber ; c’est à Singapour que la cérémonie du World’s 50 Best Restaurants 2019 aura lieu. Tim Brooke-Webb, managing director du groupe 50 Best, égrène les projets qui émailleront l’année, face à une assemblée cosmopolite réjouie d’avance à l’idée de se retrouver prochainement à Singapour. C’est que cette destination se détache nettement sur la carte mondiale du culinaire ; prisée des food lovers et autres cocktails enthusiasts, Singapour attire toujours plus les touristes gastronomes (et les autres) dans un spot riche en restaurants et en bars à cocktails. « Je n’ai jamais vu ailleurs une telle concentration de talents », confirme le chef Julien Royer, dont le restaurant Odette figure parmi les must-see de Singapour. Présent ce soir-là pour signer l’entrée du menu à six mains servi aux convives, il poursuit : « la scène culinaire locale est devenue très compétitive ; Singapour est désormais une destination food au niveau mondial, qui rassemble une communauté de gens passionnés ». Même son de cloche du côté du chef singapourien Malcolm Lee, dont la table Candlenut fait les beaux jours des fans de cuisine locale : « notre scène culinaire est vibrante, on y trouve tous les types de cuisines. J’en suis sûr, les visiteurs seront très heureux de ce qu’ils découvriront à Singapour. » À en juger par le plat qu’il a préparé ce soir-là (un Peranakan tok panjang, constitué notamment de riz à la fleur de pois-papillon), on le croit sur parole.
L’autre nouveauté de taille annoncée par le 50 Best concerne cette fois la constitution de son panel de votants. Il sera désormais composé à 50% de femmes. Une initiative constructive, pensée pour rebattre les cartes en terme de parité dans le classement 50 Best. « On ne peut pas influer sur les votes ; en revanche, on peut influer sur la composition des votants », explique Hélène Pietrini, directrice du 50 Best. Qui, au passage, rappelle l’intérêt du World Best Female Chef Award ; s’il fait parfois grincer des dents, cet award permet pourtant de mettre les femmes chefs en lumière, contribuant ainsi à briser le cercle vicieux qui fait que moins elles sont connues, moins les panélistes ont connaissance de leurs restaurants, et moins ils votent pour elles. Forcément.
Justement, la voilà, la World Best Female Chef de l’année ; concentrée comme toujours, ultra déterminée, Clare Smyth est bien sûr présente à l’événement. Son restaurant Core vient tout juste d’être auréolé de deux étoiles Michelin, et l’attention médiatique qu’elle suscite s’en trouve décuplée. On a le temps d’échanger avec elle quelques phrases, avant qu’elle ne grimpe sur l’estrade, pour commenter à son tour le phénomène croissant du gastro-tourisme. « À Core, j’ai énormément de clients étrangers, parmi lesquels beaucoup d’Asiatiques », partage-t-elle. Puis de revenir sur l’intérêt que présente le 50 Best : « c’est une célébration mondiale de notre industrie ; elle aide à mettre en lumière des lieux à fort intérêt culinaire, qui sont pourtant moins connus que d’autres. Cela pousse notre industrie vers l’avant. »
Tandis que les invités profitent d’un avant-goût du culinaire singapourien, habilement dévoilé autour d’un menu enchanteur, Hélène Pietrini poursuit : « avec le choix de Singapour comme destination pour la cérémonie des 50 Best 2019, nous franchissons une étape symbolique. Ce sera la première fois en effet que notre grand événement annuel se tiendra en Asie. » Puis d’expliquer pourquoi Singapour a été choisie : « c’est la destination culinaire du moment. Singapour est un carrefour de tendances, innervée par une forte créativité, et à l’avant-garde sur beaucoup de choses. La culture de la mixologie y est très avancée, et on y trouve une large diversité culinaire, qui va de la street food au fine dining. C’est d’autant plus indiqué d’aller à Singapour, que même si elle vient de perdre son seul restaurant 3 étoiles avec la fermeture de Robuchon, la destination s’apprête à accueillir de grands chefs. Il y aura bientôt Anne-Sophie Pic et Alain Ducasse, qui vont ouvrir respectivement au Raffles Hotel ; Marco Pierre White vient lui aussi d’ouvrir une table à Singapour, The English House ; et le 3 étoiles Frantzén y ouvrira également un restaurant sœur. Bref ; à Singapour, l’activité culinaire bat son plein. »
À l’heure du dessert, signé par le chef Jason Tan du restaurant singapourien Corner House, Hélène Pietrini revient sur l’attractivité croissante du 50 Best ; « vous savez, on ne paie pas les logements des chefs, ni ceux des journalistes ; et pourtant, les chefs comme la presse nous suivent dans ce tour du monde culinaire. Voilà qui montre l’investissement des gens envers notre événement. Celui-ci est d’autant plus fédérateur qu’il donne aux chefs une occasion rare de se retrouver aux quatre coins du monde ; de la sorte, ils se rencontrent entre eux, échangent, font du networking élargi, et parfois même, montent des projets ensemble. C’est génial. » La preuve par les chiffres, l’événement 2018 qui se tenait à Bilbao a rassemblé le plus grand nombre de chefs encore jamais réunis par le 50 Best. « Sur les 50 Meilleurs Restaurants, 49 des chefs étaient sur place ».
Un ballet coloré de cocktails achève de donner à la soirée ses lettres de noblesse. On en profite pour glaner les dernières infos du jour : cinq cérémonies sont prévues pour les restaurants et les bars ; certains événements seront désormais ouverts au public (tels que les master classes des chefs, ou les dîners à 4 mains) ; et le tout se répartira sur 3 continents. À noter également, le World’s 50 Best Bars Awards 2021 se tiendra lui aussi à Singapour, dans le cadre du partenariat de 3 ans mis en place entre le 50 Best et le Singapore Tourism Board. Un futur décidément placé sous le signe de l’Asie.