Top Chef 2018 – Stéphane Rotenberg parvient encore a apporter de la malice et de l’empathie au concours
Alors qu’il pourrait ressentir une certaine lassitude après neuf ans à la présentation du programme, Stéphane Rotenberg parvient toujours à apporter de la malice et de l’empathie… explique Ciné Revue
Les candidats de cette saison semblent davantage douter d’eux lors des épreuves. Comment l’expliquez-vous ?
Plus encore que lors des saisons précédentes, les nouveaux candidats sont placés sous le signe de l’excellence, avec le stress et les enjeux qui vont avec. Cette année, on a battu le record des chefs étoilés parmi nos invités : Marc Veyrat, qui a obtenu 20 sur 20 dans un célèbre guide gastronomique ; Joël Robuchon, le chef le plus étoilé au monde ; Cédric Grolet, le meilleur pâtissier du monde… Nos candidats veulent être confrontés à de grands chefs, et ils sont servis cette année !
Quel regard portez-vous sur les trois brigades qui s’affrontent ?
C’est une manière d’accompagner les candidats qui marche très bien. Je remarque une concurrence sympathique entre les jurés. Hélène Darroze et Philippe Etchebest ont une revanche à prendre sur Michel Sarran, qui l’avait remporté l’an passé avec son candidat (Jérémie Izarn). Chaque chef essaie d’emmener ses cuisiniers le plus loin possible dans le concours, mais il y a des déchirements. Il n’est pas impossible que des candidats changent de brigade en cours de route.
Jean-François Piège est de plus en plus absent du programme, non ?
Il arrive toujours à challenger les participants. C’est lui qui, pour une épreuve, leur a demandé de cuisiner sans aucune matière grasse et d’apporter de l’onctuosité à un plat, d’enduire une viande avec autre chose que du beurre ou de l’huile. Ça a complètement vitrifié les candidats.
Justement, quel genre d’épreuves les angoisse le plus ?
Celles consacrées à la pâtisserie. Ils n’aiment pas trop ça ! La plupart n’ont pas suivi de formation précise dans ce domaine, du coup, ils se ramassent à chaque fois.
Il se murmure que les caméras ont déstabilisé les concurrents cette année. Info ou intox ?
Chaque épreuve se tourne avec une dizaine de caméras, mais cette fois, nous avons en plus utilisé des caméras de haute précision, employées dans le cinéma, qui permettent de faire des ralentis. C’est en effet un peu contraignant pour les candidats, car ces appareils doivent se rapprocher très près de leur préparation, de leurs mouvements. On est carrément dans leurs assiettes, ce qui apporte encore plus de gourmandise.
Franckelie Laloum, chef d’un restaurant étoilé et favori du concours, a été éliminé la troisième semaine. Cela ne dessert-il pas la compétition ?
Comme chaque saison, certains candidats sortent de façon anticipée. Notre objectif est que le meilleur sur toutes les épreuves remporte « Top Chef ». Mais le palmarès des précédents participants, qui n’ont pas forcément gagné le concours, est impressionnant. Certains ont décroché une, voire deux étoiles.
Votre concours pousse-t-il les jeunes à s’intéresser à la cuisine ?
Jean-François Piège est convaincu que notre concours a donné envie à certains de faire ce métier. De mon côté, je ne dis pas que notre programme a créé des vocations, mais beaucoup de candidats m’ont dit : « “Top Chef”, je le regardais quand j’étais petit. » Ils avaient entre 12 et 15 ans, l’âge où l’on part en apprentissage.