Des chefs et du soleil, des produits d’excellence, des grands pâtissiers, dans la citadelle de Bonifacio pour Art’è Gustu

10 mai 2022  0  MADE BY F&S
 

signature-food-and-sensArt’è Gustu a replié son chapiteaux, des tables et chaises, rendu aux espaces militaires et aux églises leur quotidien. Depuis septembre dernier la présidente de l’association, Valérie Hermé, travaille  avec ses équipes sur l’identité et la sélection des centaines de produits désirant faire le show.

CAP SUR BONIFACIO. Comme une carte postale, Bonifacio la spectaculaire est la plus instagrammable des villes corses avec son port, ses hautes falaises qui prennent tous les tons de gris, du banc comme le marbre au gris acier, ses paysages sauvages, ses criques, ses grottes, ses rues qui grimpent, ses sentiers qui longent les époustouflantes falaises escarpées, ses escaliers abruptes, son corail. Un lieu à part sur une île à part où tout est démesuré, les paysages comme les sentiments, la beauté comme le deuil.

La « ville » est célèbre depuis… l’antiquité, rappelez-vous Homère évoque le lieu dans l’Odyssée, quand Ulysse aborde dans le port des Lestrygons… Au Moyen-Age, un seigneur pisan, le comte Boniface, fonde la ville qui n’était ailleurs qu’un simple castel avec fortifications pour se défendre des envahisseurs… qui vont débarquer en 1195, en effet les Gênois vont prendre la ville et être chassés par le Roi d’Aragon qui sera lui-m^me chassé par les Génois en 1559 qui seront encore chassés par le traité de Versailles qui attribue en 1768 la Corse à la France.

Au bout extrême de l’île, aujourd’hui se dresse une forteresse tout en force et fierté, qui a subi agressions, invasions, peste, attaques, soubresauts de l’histoire, grandeurs et désastres comme les naufrages dont témoignent les deux cimetières de la ville.

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Du port, il suffit de prendre une route qui grimpe vivement jusqu’aux maisons, aux ruelles « d’en haut ». La cité médiévale est posée avec audace et beauté , elle semble défier le temps et les étrangers ceux qui viennent de tout près de l’autre côté de la baie, ou de plus loin. Bonifacio se laisse regarder mais ne se prend pas, elle garde son authenticité et son « indépendance », permet les balades entre ombres et soleil dans un dédale de rue qui grimpent et descendent , églises et chapelles, bâtiments militaires et palais serrés les uns contre les autres, rivalisant de beauté architecturale. La citadelle protège son histoire et ses souvenirs depuis sa construition pour protéger ses habitants, des conquérants amenés par la mer désireux de s’approprier le promontoire sur la Méditerranée. Grimpez, grimpez jusqu’au point le plus haut, l’extreme pointe de la Corse, à portée de main, de vue et d’écoute de sa voisine ilienne la Sardaigne qui contraste avec son relief plat.

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Au bord des falaises vue à 360°, vue à couper le souffle, sur le port et son ballet de bateaux de pêcheurs, de yatchs qui entrent et sortent. Redescendez et posez-vous à l’une des petites terrasses pour déguster une des meilleurs glaces de l’ile, un apéritif local ou une bière brassée à quelques kilomètres d’ici, poussez la porte d’un des derniers corailleurs, et entamez la conversation avec un des habitants de la citadelle qui gentiment vous contera l’histoire de sa ville, des petites chapelles et les légendes qui parlent de la cité. Il vous restera à vous attabler dans un des restaurants qui font la renommée de la ville et savourer avec appétit les recettes de la cuisine de Bonifacio, les spécialités comme l’aubergine, le poulpe, les pâtes…

SUNSET – EMBARQUEMENT SUR LE PORT – Et comme nous, prenez le bateau ! Un des bateaux qui fendra les eaux cristallines pour vous bercer jusqu’aux grottes, jusqu’à des petites criques naturelles, accessibles qu’à pied et en bateau. Et vous toucherez la beauté et le bonheur des bout des yeux et des doigts…

Une belle expérience sur l’eau. Nous avons vogué avant le coucher de soleil du port à la sortie des Bouches de Bonifacio aux couleurs changeantes selon les humeurs de la mer et du soleil, le minéral des falaises fait face au bleu de la mer qui passe en quelques secondes du turquoise à l’émeraude, du bleu azur au noir inquiétant. Et le soir, quand le soleil se couche défilent les roses, mauves, oranges en toutes leurs nuances douces ou piquantes.

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Après une courte navigation durant laquelle certains ont quand même connu la force des embruns et les caresses des vagues, nous avons stoppé les moteurs sorti le vin allumé les chants corses et nous sommes posés, hypnotisés par la boule de feu qui se perdait dans l’eau, par les falaises découpées, déchiquetées par les vagues et le temps, les grottes.

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Loic Ballet sortie en bateau avec les chefs

Nous avons regardé voler les oiseaux, se lever la mer, respirer ce parfum acre des embruns, admirer le soleil rasant et sommes rentrés au port lea topette remplie d’images fortes, puissantes, inoubliables.

ART’E GUSTU BONIFACIO – un voyage inoubliable sur le rythme de la gastronomie et de la cuisine  dans une ville à part, une ville fortifiée, une citadelle inexpugnable à l’histoire millénaire qui a ouvert sa porte, ses places et ses églises au festival. Naturellement producteurs, éleveurs, confituriers, rêvent de faite défiler sur cette scène à nulle autre pareille leurs huiles, vinaigres, vins, tartinables, bières, limonades, biscuits, saucissons, fromages qui ont le goût de la Corse.

les vins du Domaine Zuria, Bonifacio
Fromages de Murtoli
Marie-Ange Chiari envoyée spéciale pour Art’éGustu
toute la ville a participé à l’événement
Restaurant U Capu Biancu, entre terre et mer

Les visiteurs d‘Art’è Gustu ne s’y trompent pas, ils repartent les bras chargés de merveilles de douceurs, de piquants, à boire ou à manger, de fromages doux et tendres, d’autres plus affinés, merveilleusement affines où se bousculent les senteurs et goûts, des huiles qui réveillent, d’autres qui adoucissent, des vinaigres qui se marient aux agrumes qui vivent sur l’ile. Cette année le citron est le roi, héros de cette édition. Le citron est un soleil voyageur. Il est là depuis des milliers d’années, 3000 dit-on, il serait né en Inde, au Cachemire précisément, il s’est aventuré en Chine, a roulé sa bosse, a traversé l’Asie, a pris la route de la soie en compagnie des épices, est passé par le Moyen-Orient, a conquis la Perse et la Mésopotamie, a rencontré les Hébreux à Babylone, a inspiré les grecs et les romains. Au IX siècle Il finit par s’installer autour de la Méditerranée. Au XII il conquiert l’Europe avec les Croisés, puis au XVI il embarque pour le nouveau monde avec Christophe Colomb. Il voyage, il roule, depuis l’Espagne, la Sicile, la Calabre, l’Italie le Maroc, la Californie, la Floride et chez nous où il est roi à Menton, et en Corse où il est arrivé en Corse au XVIIIème siècle après avoir transité par les bagages des Romains ou des Génois. Le citron s’épanouit voluptueusement sur ces terres montagneuses à la fois humides et ensoleillées. Le citron jaune a trouvé son jardin d’Eden à San Giuliano, au coeur des vergers de l’INRA qui veille sur une des plus belles collections d’agrumes au monde. Le citron corse est riche d’arômes intenses. Il cache malicieusement sous une peau rugueuse, imparfaite et épaisse, très parfumée, une chair voluptueuse, furieusement juteuse et agréablement subtile. Les saveurs acidulées sont une source de créativité infinie pour les chefs et les pâtissiers,
qui les subliment dans leurs créations salées ou sucrées. 

Nous avons appris de masterclass en démos, de rencontres en diners que le citron est un petit trésor, jaune comme le soleil, jaune éclatant, vif, magique. Tout est bon dans le citron, le zeste indispensable pour donner ce petit plus indéfinissable , un zeste par ci un zeste par là d’enchantement à condition d’enlever le ziste, petite membrane blanche qui n’apporte que de l’amertume. La pulpe confite, nature, pressée. Déshabillez le, pressez-vous, râtez-le, osez toutes les folies avec lui vous ne le regretterez pas.

Il accompagne sur le festival, le poisson l’autre héros. La pêche en Corse est miraculeuse et respectueuse, dans les filets se rencontrent saint-pierre, pageots, loups, pagres, chapons, dentis, rascasses, mulets et autres murènes que de petits bateaux de pêche ramènent en petites quantités car ici la pêche n’est pas industrielle mais industrielle, seulement des barques, pas de chaluts ni autres monstres de la pêche. Elle ne s’exporte pas, mais est consommée sur place, elle fait partie de la culture

Le citron accompagne aussi les légumes, les fromages, les huiles se mêle aux bières, aux vinaigres, aux canistrelli. Tout le monde fair preuve d’originalité de créativité pour bouger la tradition sans la trahir ni la perdre.

Art’é Gustu a animé Bonifacio durant trois jours
MasterClass pour les enfants
Les charcuteries corses de Felix Torre

Derniers ces « vitrines », ces étals, on imagine la vie de ces bergers et éleveurs qui sous le vent, la pluie ou le soleil brûlant traditionnellement maternent leurs chèvres et leurs brebis, leurs cochons et leurs veaux.

Nous avons adoré la charcuterie de Felix Torre qui dans le petit village de Cuttoli prépare jambon, saucisson, lonzo, coppa et pancetta comme le lui a appris son père qui lui-même avait appris de son père et de son grand-père l’art de tuer et transformer le cochon en charcuterie d’excellence, les charcuteries de L’Oru di Piazza . Nous avons adoré les fromages du domaine de Murtoli, les huiles d’olive de Balagne et de Bonifacio, celles de Fabienne Maestracci, la dernière planteuse-éleveuse-productrice-récolteuse de Bonifacio, celles du Domaine de Marquiliani, les vinaigres, les limonades, les confitures du Domaine Cappa , les bières de la brasserie Gloria qui propose le meilleur de l’artisanat corse en limonades naturelles peu sucrées, en bières élégantes aux fines bulles qui portent des noms évocateurs de l’âme corse, comme Patriote ou Fidèle, les bières de la brasserie Pietra dont la Limoncella aux citrons de Corse. Mais aussi les jus de fruits La Corsica dont la pétillante « Ma Divine Clémentine », les jus incroyables de Babbone Rosso,

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Les glaces Pierre Geronimi

Les glaces sublimes de Pierre Geronimi, les vinaigres Acetu Corsu, et les céramiques de Paule Fattacioli et de Fabienne Rossi, pétillante attachée de presse qui joue avec talent avec la terre pour créer de assiettes, des bols et des plats.

Nous avons adoré nous promener dans les allées, faire des pauses devant des stands, rencontrer des chefs, découvrir, goûter, adopter mille et une merveilles.

Photos souvenirs – Frédéric Bau, explorateur pâtissier de la Maison Valrhona et une étonnante machine à crêpes aussi fines que du papier à cigarettes, Juan Arbelaez, exquis chef-animateur-sportif-engagé- surfeur infatigable sur les réseaux sociaux – les délicieux chefs-pâtissiers Jeffrey Cagnes, François Daubinet, Sébastien Bouillet … – les chefs Denny Imbroisi, Fabio Bracagnolo, Julien Duboué, les adorables Johanna Le Pape & Justine Piluso… et tous les artisans, producteurs, éleveurs, brasseurs, le public, les épicuriens, les Bonifaciens…, Nicolas Stromboni, Pierre Hermé, Valérie Hermé, Fabienne Rossi , Annabelle Schachmes…

Le tout en image :

Dans les rues de Bonifacio au coeur de la citadelle
Dégustation de produits
Pour les démonstrations de cuisine, les passionnés de cuisine étaient au rendez-vous
L’arrivée du chef parisien Juan Arbelaez
Le chef colombien en pleine préparation des plats
Le chef patissier Frédéric Bau
Madame Bau … épouse du chef pâtissier Frédéric
Frédéric Bau et ses crêpes
Le chef Denny Imbroisi
Les Top Chefs étaient à la manoeuvre en Corse
Les festivaliers ont pu profiter d’une météo exceptionnelle
Food Truck version Art’é Gustu
Présentation des chefs par Me Hermé sur la photo la Chef Le Quellec, et les pâtissiers Pierre Hermé et Yann Couvreur

Dimanche – Clap de fin – Tous jurent de revenir dans cette beauté sur falaises vertigineuses, furieusement authentiques, renouveler le coup de foudre pour ce relief abrupt, l’histoire d’une petite cité malmenée par les invasions, une cité-citadelle qui semble sortir, émerger des flots aux mille nuances de bleu, flots calmes ou violents selon le temps, et découvrir, redécouvrir des chefs et produits invités, sélectionnés avec respect et passion, par la présidente Valérie Hermé. A l’année prochaine à Art’è Gustu.

Un bon Festival de cuisine se termine toujours par une grande fête !

Rendez-vous en 2023….

ART’É GUSTU

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