Hôtel du Palais à Biarritz – sous enseigne Four Seasons – ce n’est toujours pas fait !
Qui va gérer l’Hôtel du Palais à Biarritz ?
Le Point / 12/08/17
Ce palace, fleuron de la côte basque, appartient à la ville de Biarritz depuis les années 1960. « Alors à la tête de la municipalité, Guy Petit avait eu l’intuition de ce qu’allait devenir notre ville, explique l’actuel maire, Michel Veunac (MoDem). L’hôtel risquait d’être vendu et découpé en appartements, il l’a donc fait racheter par la ville et a créé une société d’économie mixte, la Socomix, pour s’en occuper. »
L’équipe municipale élue en 2014 décide de passer un contrat de gestion avec un professionnel de l’hôtellerie. Un appel à candidatures est lancé. Il y a douze postulants, trois se retrouvent en short list : Hyatt, Starwood et Four Seasons. C’est ce dernier qui emporte la mise. Des négociations s’ouvrent avec la ville sur les détails du contrat. « Ils ont mis sur la table un ticket d’entrée de 7 millions d’euros non remboursables, ce qui est rare et constitue donc une marque d’attention au projet «.
Las, le 19 juin, Michel Veunac surprend le conseil d’administration de la Socomix en proposant de rompre les négociations exclusives avec le groupe, possédé à l’échelle mondiale par le prince saoudien Al-Walid ben Talal et par Bill Gates, et de renouer avec d’autres opérateurs.
Que s’est-il passé ? On prévoyait à l’origine que le Palais aurait besoin de 50 millions d’euros pour rénovation : avec Four Seasons, le chiffre de 64 millions est avancé. Trop cher pour le maire. Qui sait mesurer la valeur de son bien. « L’hôtel a réalisé 21 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016, c’est un record, et, sur les quatre premiers mois de 2017, nous en sommes déjà à plus de 21 millions d’euros, souligne l’édile. Il a accentué la présence des Russes à Biarritz et permis le retour de la clientèle américaine. …/… »
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La polémique bat son plein, d’autant que Sud Ouest s’en fait l’écho, évoquant au passage un éventuel retour du groupe Accor dans la boucle. « Soit on se sert de Four Seasons pour tirer Biarritz vers le haut, soit Accor utilise le Palais pour accéder au luxe, voilà les termes de l’alternative. Qu’un groupe comme Four Seasons, qui gère quatre-vingt-dix-sept hôtels de grand luxe dans le monde et seulement deux palaces en France – celui de Saint-Jean-Cap-Ferrat et le George-V à Paris –, s’intéresse à Biarritz, c’est une chance. Les 14 millions de travaux supplémentaires ont été chiffrés par des études techniques et sont inhérents à l’état du bâtiment, qui a subi un sous-investissement chronique depuis soixante ans. J’ajoute que Biarritz, c’est déjà Accorville : le groupe possède la quasi-totalité des hôtels. »
Le maire, de son côté, refuse d’étaler ces dissensions sur la place publique et exige de ses adjoints la discrétion. « La décision sera prise courant octobre », se borne-t-il à préciser.