Alerte sur la Restauration – « Le problème n’est pas seulement économique. »
Comme souvent la journaliste Natacha Polony retranscrit dans ses colonnes une analyse posée et pertinente sur le quotidien des français . Sur l’hebdomadaire Marianne elle met le doigt sur les problématiques imposées aux restaurateurs en période de pandémie, un univers quelle connait bien et quelle a souvent approché via son époux le chroniqueur gastronomique Périco Legasse.
Un extrait à lire ci-dessous….
Finalement, ce ne seront pas 45 000 € d’amende et une peine de prison. Les restaurateurs qui n’auront pas joué les gardes-chiourme à l’entrée de leur établissement n’écoperont que de 1 000 € de punition. La première fois. Dans l’heure qui suit, la facture peut augmenter. On souhaite bonne chance à celui qui devra refuser une table de six parce qu’un des convives ne sera pas en règle. Le cauchemar du coronavirus se prolonge pour des gens qui ont baissé le rideau pendant des mois, qui ont dû se réinventer dans la vente à emporter en travaillant parfois à perte. L’État, bien sûr, les a aidés. Et ils lui en savent gré. Il a aussi soufflé le chaud et le froid quand il s’agissait de proclamer que le produit de ces ventes à emporter ne serait pas taxé, avant de revenir sur la promesse la veille de Noël, en guise de cadeau.
Pourtant, si Marianne sonne le tocsin, ce n’est pas à cause du Covid. Ou du moins pas seulement. Pendant des mois, nous avons souffert de ces restaurants fermés et nous avons eu tout le temps de méditer sur cette part d’identité française qu’ils incarnent. Nous avons compris que l’instant de table est un moment de civilisation, une certaine façon de célébrer notre humanité. Or ces auberges de campagne, ces bistrots de ville moyenne sont pour certains en train de mourir dans l’indifférence générale. Justement ceux qui constituent l’excellence française. Pas l’excellence des étoilés, pas non plus les usines à bouffe, mais les petites affaires familiales, nappe blanche et service soigné.
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