Yotam Ottolenghi en rigole encore. L’enseignement des cuisines du monde avait duré… une journée. « Soit quelques heures pour aborder les gastronomies de Chine, d’Italie, de Grèce, etc. » Lorsque, à 29 ans, le jeune Israélien, fraîchement débarqué à Londres, s’inscrit au Cordon Bleu, école française prestigieuse, fière de son enseignement traditionnel des arts culinaires, il songe qu’un monde le sépare de cette cuisine bourgeoise obsédée par la sophistication à l’extrême. Il en admire l’excellence des techniques et la pâtisserie, dont il juge qu’elle est indépassable, mais « ce temps fou perdu à couper les légumes – en brunoise, en julienne… Je n’ai jamais compris cet impératif de présenter les légumes sous une forme qui n’est pas la leur ».
Ce souvenir fait également sourire Yotam Ottolenghi ce matin de novembre, à quelques semaines de son cinquante et unième anniversaire. Plus de vingt années ont passé. Il n’est plus un jeune apprenti cuisinier, débarqué dans un autre monde, mais un chef multipropriétaire (six établissements huppés à Londres) et auteur de livres culinaires vendus à 7 millions d’exemplaires dans vingt-quatre pays. Un celebrity chef adulé outre-Manche. Pour lire la suite cliquez ICI