Discothèques – Plus de 300 ont déposé le bilan à cause de la pandémie de Covid-19
Un nouveau prêt garanti par l’Etat a été annoncé par le gouvernement, mardi, pour relancer le tourisme, fortement touché par la crise sanitaire. Les discothèques sont concernées, elles qui sont toujours fermées. Le syndicat national du secteur craint des fermetures massives.
Source France Bleu
Avoir la possibilité d’emprunter en fonction du chiffre d’affaires des trois meilleurs mois de 2019, et pas celui de toute l’année 2020. Voilà ce que comprend le nouveau prêt garanti par l’Etat, un PGE saison, pour le secteur du tourisme. Plus impactées par la crise du Covid-19 que d’autres établissements car toujours pas autorisées à ouvrir, les discothèques vont en profiter.
« Ce PGE est essentiel pour sauver les discothèques saisonnières. Les deux tiers du chiffre d’affaires sont censés se réaliser en ce moment, entre mai et septembre inclus. Les discothèques qui n’ont pas travaillé depuis l’été dernier et qui attendaient cet été pour faire un peu de trésorerie sont obligées d’attendre l’année prochaine, c’est-à-dire presque deux années sans recettes pratiquement. Dans n’importe quelle entreprise, c’est impossible. » a estimé Patrick Malvaës, président du syndicat national des discothèques.
Patrick Malvaës assure que la situation est « assez dramatique » en France. « Nous avons 1.600 établissements qui embauchent 25.000 personnes et qui sont actuellement à l’arrêt complet. Nous avons plus de 300 établissements qui ont déjà déposé le bilan, 37 sont actés. Donc ça fait à peu près 7 à 8.000 personnes qui vont être sur le carreau si on ne fait rien », s’inquiète-il.
Ces aides vont permettre de renflouer un peu les caisses, alors que les discothèques sont toujours dans l’attente d’une date pour rouvrir. « La réouverture, ce n’est pas un objectif prioritaire en ce moment. Déjà parce que la saison est passée et parce que notre pays fait face à une crise sanitaire sans précédent. Les discothèques en sont parfaitement conscientes et elles assument cette situation, qui est particulièrement pénible. L’angoisse, c’est qu’on ne sait pas quand on va redémarrer donc il nous fait ces aides, pour emprunter. Mais emprunter pour quoi ? Pour quoi faire demain ? Nous ne savons pas. »
En attendant, beaucoup de jeunes en mal de musique électro, de danse et de drague s’en remettent au mouvement « free-party ». Ces fêtes non déclarées se développent en Île-de-France, parfois sur des terrains privés et au mépris des règles sanitaires. « Cela correspond à un besoin de défoulement à un moment où il y a une pression psychologique qui est là » selon Patrick Malvaës, qui n’éprouve aucune « forme de ressentiment vis-à-vis de ça », du moment que le protocole sanitaire est respecté.
« Ce qu’il faut condamner, ce sont les débordements et ce qui passe dans les bars dansants ou des rues à fort débit de boisson, regrette-t-il. Nous sommes médusés de constater que pour faire une discothèque aujourd’hui, il ne faut pas être une discothèque. Vous avez des gens qui se réunissent, sans masque ni distanciation sociale, et font la fête, près du Canal Saint-Martin ou sur le bassin de Villette par exemple à Paris. Fermer des discothèques, c’est bien joli, mais on laisse faire pire que les discothèques partout ailleurs. »