Disparition de Claude Peyrot – Un Grand Chef s’en est allé – Témoignages et hommages

08 août 2023  0  F&S LIVE

Disparition du chef parisien Claude Peyrot, cuisinier triplement étoilé de 1973 à 1982, réputé pour sa cuisine classique française et rustique mais créative pour l’époque, un chef avec un fort caractère, comme sa cuisine, il aurait eu 89 ans le 15 août prochain.
Né dans le Haut Vivarais, il débute dans les cuisines de la Pyramide Fernand Point à Vienne, avant de rejoindre la brigade de l’Oustau de Baumanière table triplement étoilée avec le célèbre chef Raymond Thuillier, puis celle du Ritz à Paris.

Il travaille aussi au Lucas Carton avec le chef Soustelle et au Fouquet’s à Paris, avant d’ouvrir en 1966 dans le 16^e arrondissement de la capitale Le Vivarois avec son épouse Jacqueline. Il obtient une 1ère étoile en 1968, la 2ème en 1971 pour accéder finalement à la 3ème en 1973. Il garde les 3 étoiles de 1973 à 1982 soit 10 ans au plus haut niveau.

Plusieurs chefs et compagnons de route ont témoignés :

Le chef Guillaume Gomez : « Il était de cette génération de chefs qui a fait rêver la mienne. Nous ne nous étions que croisé quelques fois. Vous ne me connaissiez pas. Mais j’ai eu la chance d’être ami avec Michel Rochedy qui me racontait la complicité qui était là votre. Bernard Pacaud qui m’a appelé hier pour me faire part de votre départ, perd un ami, un mentor, un modèle. Qu’ils vous aimaient. Plus de 20 ans que vous aviez quitté le monde de la gastronomie pour des raisons de santé, 20 années qui ont fait que année après année, votre nom, vos plats, votre immense talent se sont effacés pour être presque oubliés. Quel dommage! Qui, a un jour poussé la porte du Vivarois est aujourd’hui garant et détenteur des goûts de vos plats et de votre génie! J’espère que la jeune génération, à une époque où tout va très vite, trop vite,prendra le temps de se replonger dans vos trop rares écrits, d’aller à la rencontre de vos élèves et amis. Et feront revivre vos recettes. Qui refera vos écrevisses aux morilles et truffes ou un coq ivre de Pommard…. Merci chef de ce que vous avez apporté à la gastronomie et à la France. Mes pensées accompagnent Jacqueline votre épouse, vos enfants et votre famille« 

Le chroniqueur gastronomique Gilles Pudlowski a indiqué : « Un cuisinier de génie nous quitte. Natif d’Ardèche en Vivarais, passé chez Point à Vienne, à l’Oustau de Baumanière et au Lucas-Carton au temps de Mars Soustelle à Paris sans omettre le Ritz et le Fouquet’s, il était un classique dans l’âme, mais saisi d’intuitions fulgurantes. Claude Peyrot avait fait du Vivarois de l’avenue Victor Hugo, dans son provocant décor de marbre gris orné de fauteuils Knoll, son temple 3 étoiles. Il nous émouvait avec son bavarois de poivrons, son feuilleté de truffes belle humeur et son coq ivre de Pommard. Ses meilleurs élèves se nommaient Bernard Pacaud de l’Ambroisie, Michel Rochedy du Chabichou ou Patrick Fulgraff du Fer Rouge à Colmar qui voyaient en lui comme un père et comme un mage. Il aurait eu 89 ans le 15 août prochain. Repose en paix, cher magicien, si humble, si tourmenté.« 

Le chef Régis Marcon se rappelle : « Claude Peyrot, originaire de chez nous , natif de St Felicien en ht Vivarais, J’aimais l’accueillir quand il montait à st Bonnet avec Jacqueline souvent en vélo et je profitais de ces conseils  Ce grand chef nous inspire encore, un philosophe cuisinier parfois torturé qui n’aimait pas les faux semblants. Sa cuisine rustique et raffinée inspirée de son Ardèche natale et de son mentor Georges Garin considérés tous les deux comme les meilleurs chefs de Paris. Apres son autre ami Ardechois Michel Rochedy ( St Agreve et Courchevel) une page historique de la cuisine se tourne .Cet apres midi, je serai présent a St Felicien pour la fête du fromage de chèvre, les San-farcios auront une pensée émue de cet enfant du pays. »

Le chef Jacques Maximim à témoigné : « J’ai failli faire mon apprentissage chez lui au vivarois ! J’aurais pu y rencontrer Bernard Pacaud! Très grand cuisinier est un bas mot ! A l’époque il était incontestablement le leader des très grandes tables de France…encore une disparition qui me rend triste, surtout après le décès hier jeudi d’un autre grand cuisinier, Jean François ISSAUTIER, de St Étienne de Tinée, ancien double étoilé. Qu’ils reposent en paix.🙏🙏🙏 . »

Le chef Patrick Jeffroy ( Carantec ) a indiqué : « C’est triste , mais je garde le souvenir d’un génie culinaire ,haut , très haut perché , un talent rare . RESPECT 🔥 »

Le chef Michel Roth a exprimé sa tristesse : « Notre gastronomie perd un Immense Chef, pensées et Sincères Condoléances à sa Famille »

Alexandre Taisne ( ex Guide Michelin ) a raconté : « J’ai eu la chance de passer du temps avec sa famille, dans son intimité et sa cuisine au Vivarois. Grand artisan. Génie créatif. Entier et sans concession. Je garde en tête son accent doux et légèrement traînant. ❤️ »

Le chef Gilles Goujon ( Fontjoncouse dans l’Aude ) lui a rendu hommage sur son compte Instagram : « Claude PEYROT n’est plus. Il aurait eu 90 ans le 15 Aout. Un des plus Grand chef Français 3 étoiles Michelin de 72 à 83. Le Chef patron mentor de Bernard Pacaud 3 étoiles a l’ambroisie qui m’a annoncé cette mauvaise nouvelle. Le Chef savait manier les mets et les mots et ne s’en laissé pas comté. Sa cuisine comme lui avait un grand caractère la profession l’adorait son nom revenait souvent dans les conversations des cuisines. Il a inspiré tellement de générations de cuisiniers osait des cuissons de rognons saignantes reprises par Marc Meneau également. Reposez en paix chef je pense à vous madame je sais ce que vous représentait à ses côtés. Il a eu Jacqueline moi, j’ai Marie-Christine et vous êtes un exemple je vous présente mes condoléances je pense à votre famille. Vous pouvez être fier du chef de sa passion de son œuvre de tout ce qu’il a fait pour la cuisine française. Je pense bien sûr à toi Bernard (Pacaud) je sais ce qu’il représentait pour toi et connais ta tristesse. Mais les mots sont dérisoires en ces moments difficiles alors en silence mes fils Enzo, Axel, Marie-Christine et moi même marchons à vos côtés. »