Sans le tourisme d’affaires et de congrès, les hôtels de la Côte d’Azur se préparent à vivre un hiver noir
Depuis le mois de mars dernier l’hôtellerie française haut de gamme, subit une mise à l’arrêt de son activité, deux zones sont très affectées par la crise, Paris bien sûr, mais aussi la côte d’Azur. Monaco, Nice et Cannes, villes de congrès et très appréciées des étrangers est dans une mauvaise passe, cette saison estivale 2020 a été en de ça des espérances, et depuis que la région est passée en zone rouge, c’est une situation catastrophique auxquelles les palaces et 5 étoiles doivent dorénavant faire face.
L’hôtellerie de luxe sort d’une mauvaise saison et le doute s’installe pour les six mois à venir. Des établissements haut de gamme pourraient fermer leurs portes plus tôt cette saison, faute de clients. Les salariés du secteur s’inquiètent fortement pour leur avenir.
Lisez ci-dessous l’article du quotidien France-Bleu Alpes-Maritimes
L’hôtellerie de luxe est dans le flou sur la Côte d’Azur. Des établissements de renommée, comme le Carlton à Cannes ou l’Hôtel Barrière Le Gré d’Albion devraient fermer leurs portes plus tôt cette saison, faute de réservations en ce mois de septembre. L’été a été compliqué déjà, la clientèle étrangère au fort pouvoir d’achat, les Russes, les Moyen-orientaux, les Américains n’était pas au rendez-vous.
Des salariés dans le flou – De nombreux congrès et salons ont été annulés à Cannes qui compte sept hôtels 5 étoiles sur 120 établissements. L’hôtel Carlton devrait fermer autour du 28 septembre, selon Ange Romiti secrétaire général du syndicat CGT des Hôtels, cafés et restaurants cannois, pour s’épargner des pertes trop importantes. « Les travaux de rénovation des chambres ont été repoussés par les propriétaires Qataris, même si pour le moment 134 chambres sur 340 seulement sont utilisables et la cuisine du restaurant est fermée. » Le syndicaliste s’interroge sur l’avenir, avec une surface diminuée, la crise sanitaire et économique, une fermeture temporaire au moins jusqu’au 1er janvier, est-ce que la direction ne va pas vouloir se séparer de salariés.
Le groupe Hyatt qui possède le Martinez consulte les représentants du personnel en ce moment, autour de probables départs volontaires. 29 départs sont envisagés sur 197 au sein de l’hôtel Martinez de Cannes, selon la CGT, sans que l’on sache encore quels métiers sont touchés. Le groupe Hyatt indique dans un communiqué que « la crise qui a secoué le secteur de l’hôtellerie a amené la direction à prendre des dispositions structurelles et fonctionnelles pour amortir la baisse de fréquentation qui s’annonce durable. »
La CGT envisage une action dans les prochaines semaines à Cannes pour faire part de l’inquiétude des salariés de l’Hôtellerie.
« Le gouvernement doit aller plus loin pour relancer le tourisme » – Après un tourisme essentiellement franco-français cet été, le tourisme d’affaires et de congrès n’est plus attendu à l’automne. Christine Welter est présidente du syndicat des hôteliers de Cannes : « Les mois de juillet et août ont été moins bons que les autres années et fin août, l’été s’est terminé avec le passage en zone rouge des Alpes-Maritimes, qui marque un vrai frein à la prise de réservation. Les Anglais ont été obligés de se mettre en quatorzaine à leur retour de France, puis les Allemands, les Belges. On est en train d’annuler beaucoup de réservations pour l’automne. »
Pour les hôtels cannois, Christine Welter précise que le taux d’occupation a été de 50% en juillet, avec un chiffre d’affaires en baisse de 54% par rapport à l’an dernier. En août, le taux d’occupation a été de 74% (en baisse de 15 points par rapport à l’an dernier).
Les grands hôtels haut de gamme ne peuvent se permettre de tourner à vide, ils seront certainement nombreux à fermer plus tôt que prévu. Le chômage partiel est prolongé jusqu’à fin décembre en France, fin octobre à Monaco pour l’instant. Nombreux sont les établissements à avoir contracté un prêt garanti par l’État. Franck Farneti est directeur général du Cap d’Antibes Beach Hôtel, et représentant du syndicat UMIH pour Antibes : « nous n’avons aucune visibilité sur la fin du mois de septembre.
Il faut que le gouvernement aille plus loin dans son plan de relance économique pour le secteur du tourisme et que les prêts garantis par l’État soient remboursables sur au moins 15 ans, et non cinq ans actuellement. Nous sommes entre – 40% et -50 % de notre chiffre d’affaires en juillet-août par rapport à l’an dernier. » Les salariés de l’hôtellerie de luxe dans l’expectative craignent que le chômage partiel finisse par se transformer en chômage tout court.
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