Lahcen Hafid – « Les marocains portent dans leur ADN une hospitalité légendaire et je souhaitais transmettre cela à travers les Disciples Escoffier Maroc »
Lahcen Hafid – « Les marocains portent dans leur ADN une hospitalité légendaire et je souhaitais transmettre cela à travers les Disciples Escoffier Maroc »
En octobre dernier, le chef Lahcen Hafid accompagné des des disciples Salah Jait, Alireza Azmayesh, Gabi Shafir, Aicha Lahlou, Amine Bouslikhane, Salah Jait, Karim Ben Baba, Latifa Amine, Mina Hanafi et Haitem Noujoum on organisé à Tanger leur second chapitre ! Un événement exceptionnel qui a regroupé plus de 400 personnes au sein du Hilton Tanger Resort & SPA.
Food&Sens a pu lui poser quelques question dans le cadre de cet événement :
Qu’est ce que cela représente pour vous aujourd’hui d’être disciple d’Escoffier et président d’Escoffier Maroc?
Etre Disciple Escoffier signifie avant tout de porter au coeur des valeurs comme le partage et la transmission. La passion pour le métier est aussi essentielle, pour pouvoir servir et honorer notre gastronomie.
Entant que President des Disciples Escoffier Maroc, je souhaite mettre en avant à travers l’association nos compétences Marocaines, faire adherer les jeunes aux valeurs des Disciples tout en accompagnant le rayonnement de notre gastronomie.
Qu’est ce qui a été déterminant dans votre choix de lancer les disciplines d’Escoffier au Maroc ?
Simplement la prise de conscience et le constat que nous avons de vrais talents au Maroc qui mériteraient d’être mis en lumière. Les marocains portent dans leur ADN une hospitalité légendaire et je souhaitais transmettre cela à travers les Disciples Escoffier Maroc.
Nous avons également une gastronomie riche en histoire, que nos Disciples portent au coeur; l’association permet de révéler au grand public les trésors de notre héritage culinaire.
Quels sont les liens que vous établissez avec les autres associations disciples d’Escoffier à travers le monde?
Des liens de valeurs avant tout et l’ambition commune de rassembler les Disciples autour de mêmes principes de partage et de transmission. Le Maroc en rejoignant l’écosystème des autres associations permet d’assoir son savoir-faire en matière de gastronomie et d’élever nos compétences locales au rang des références.
Quel est votre sentiment suite à ce deuxième volet ? Quelles sont vos ambitions pour le 3ème volet?
Lors de ce deuxième chapitre nous étions grandement honorés du haut patronage de sa majesté le roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste.
C’est avec beaucoup d’humilité que nous avons accueilli l’engouement rencontrer lors de ce deuxième volet. Nous avons réussi à réunir des passionnés du métier, pas seulement des chefs mais tout l’écosystème de la gastronomie. Les disciples et partenaires ont eu l’opportunité de se rencontrer, d’échanger et de pouvoir unir leurs synergies dans un but commun : le rayonnement de notre savoir faire culinaire
“ Made in Morocco”.
Mon ambition est de continuer à accompagner les disciples et futures disciples au Maroc à travers nos différents événements, avec la conviction que “seul on va vite, ensemble on va loin”.
Nous avons eu l’occasion de voir que ces deux chapitres étaient très importants, notamment avec la tenue du concours des jeunes talents Escoffier lors cette seconde édition mais qu’est-ce qui relie les disciplines au cours de l’année ?
Les liens qu’unissent les disciples vont au-delà des événements, car s’ils sont disciples escoffier aujourd’hui c’est qu’ils partagent des convictions qui les rassemblent tous les jours. Suite aux événements, un encrage fort s’établit avec le sentiment d’être unis autour d’une même ambition, ce qui les amène à se concerter, a partager et a transmettre collectivement.
Le concours des jeunes talents escoffier permet également d’exporter notre savoir-faire culinaire au delà nos frontières , notamment lors des prochaines compétitions internationales qui se déroulerons à Nice puis Shanghai. Les concours internationaux sont de belles vitrines pour notre gastronomie et nos compétences locales.
Comment se passe l’encadrement des jeunes chefs dans l’association? Est-ce qu’elle peut représenter un tremplin pour leur carrière ici mais aussi à l’international?
L’association permet aux jeunes d’élargir leur réseau ce qui peut être en effet un catalyseur pour leur carrière. Ceci dit, le savoir transmis est sans doute l’élément essentiel qui permet aux jeunes une montée en compétences, et un gain de confiance qui fera sans doute la différence.
Quelles sont les grandes valeurs véhiculées par l’association que vous souhaitez transmettre aux jeunes cuisiniers marocains ?
L’importance du partage et de la transmission. Egalement, renforcer la noblesse du métier. Je souhaite que les disciples se sentent fières et confiants d’être cuisinier, maitre d’hôtel, et plus généralement faire partie de l’univers de la gastronomie.
Quelle est votre définition du monde de la gastronomie d’aujourd’hui ? qu’en est-il de le la gastronomie marocaine?
Je dis souvent que la gastronomie a pour vocation de pouvoir rassembler. C’est selon moi un véritable “soft power” qui unit les personnes de différentes cultures, vision du monde autour d’une table.
Au Maroc nous avons un trésor, notre gastronomie, qui au fil du temps s’est forgée une identité singulière, forte et séculaire. Elle mériterait d’être plus connu, plus appréciée à sa juste valeur. Notre héritage culinaire, c’est l’histoire de nos mamans, l’histoire de nos artisans. C’est une cuisine authentique qui a su se hisser au rang de la haute gastronomie avec beaucoup de simplicité sans omettre la technique.
Selon vous, la cuisine et le monde de la gastronomie plus largement peuvent-ils être des leviers de développement pour la jeunesse marocaine ?
Absolument, car les jeunes peuvent aisément avoir accès à ce savoir, à condition qu’ils soient passionnés et déterminés. C’est en effet simple d’y accéder mais la maitrise de la cuisine, demande une importante implication pour saisir la technique mais aussi être à même d’innover, de revisiter et de créer sa propre identité culinaire.
C’est aussi l’opportunité d’ouvrir son esprit sur d’autres cultures, façon d’appréhender la cuisine et donc le monde.
Interview réalisée à distance par Food&Sens