
Guide Michelin 2025 – Ceux qui perdent leurs étoiles l’ont appris hier
Depuis longtemps, dans les rencontres feutrées de chefs, bruissait l’interrogation de qui perdrait la troisième étoile cette année, depuis quelques jours les spéculations allaient bon train, presse, critiques et chefs se demandaient quand allait tomber le couperet, quand le guide rouge ferait descendre de son piédestal un autre chef triplement étoilé. Le Guide Michelin l’a fait, l’annonce vient de sortir avec un laconique communiqué signé du directeur des guides, envoyé à l’AFP, ce sera le chef Georges Blanc, installé à Vonnas.
Etoile vole… « J’ai vécu plus longtemps avec trois étoiles que depuis ma naissance à l’arrivée de la troisième étoile« , a souligné le chef Blanc.

Et voilà, c’est encore la vieille garde de la cuisine, la génération des hussards de la grande gastronomie qui tombent, qui quittent le sommet du guide, c’est tout une partie de l’histoire de la cuisine française qui passe dans le monde d’après. Après les Guy Savoy, Marc Haeberlin, Marc Veyrat, Maison Bocuse, Relais B. Loiseau, la famille Bras, Michel Trama, la famille Lorain… c’est toute une génération de chefs émérites, ambassadeurs de la cuisine française, qui sont sortis du brouillard des cuisines, ont déclenché des vocations, donné l’envie à des milliers de jeunes de devenir cuisinier, qui s’éclipsent de la liste des trois étoiles. Il reste encore quelques trois étoiles « historiques » bien solides comme Pierre Gagnaire qui ne lâche pas les fourneaux, Maison Guérard qui continue sur sa lancée, Maison Troisgros avec la troisième génération aux commandes, mais voilà place aux nouvelles têtes.
Perdre une étoile est toujours une épreuve violente qui fait trembler les bases d’un établissement, d’un groupe qui des décennies durant a brillé au firmament. Dix jours avant la cérémonie du Guide Michelin 2025, Gwendal Poullennec ( directeur monde du guide ) a lui-même appelé le chef de Vonnas pour lui annoncer la nouvelle. Le fondateur du « Village Blanc » est l’héritier d’une famille de cuisinières, de Mères cuisinières qui lui ont tout appris. Il détenait les trois étoiles depuis 1981, et se definissait jusqu’à une poignée d’heures, comme le plus vieil étoilé de France. C’et sa grand-mère, Elisa Blanc qui a décroché la première étoile en 1929, puis la deuxième en 1932. Le petits-fils avait rejoint l’établissement familial en 1964… Georges Blanc règne sur un véritable village qui s’étend sur cinq hectares, un vrai village de la France profonde, qui offre un restaurant gastronomique, une brasserie, un hôtel Relais & Châteaux, des hôtels au charme de la campagne bressane, des boutiques, des jardins, un spa et une salle de cinéma, un domaine qu’une bretelle d’autoroute désert directement. 300 employés, une dizaine d’établissements, un groupe à nul autre pareil.

On ne s’y attendait pas», a réagi auprès de l’AFP le chef de 82 ans, qui détenait les 3 étoiles depuis 1981. «Il va manquer une étoile qui s’efface, donc on va faire avec les deux étoiles. Il n’y a pas de problème», a-t-il ajouté
« Je peux vous assurer que les équipes du guide Michelin cette année, comme les suivantes, vont continuer à suivre cette table avec la même bienveillance, la même exigence, mais toujours la même envie pour refléter dans nos classements l’évolution de la qualité de la table« , a déclaré Gwendal Poullennec, tout en saluant « la longévité dans la qualité de la Maison Blanc« .
Ce sont en tout 23 étoiles qui s’envolent. La troisième de Georges Blanc (Maison Blanc Ain), la deuxième du Puits Saint Jacques (William Candelon dans le Gers) et 21 établissements une étoile (donc 5 soit pour fermeture ou changement de propriétaire).