Majordome à l’Élysée cet ancien élève maître d’hôtel partage son expérience avec les élèves de son ancien lycée
Partager son expérience professionnelle, surtout quand elle est originale, c’est ainsi que l’on peut déclencher des envies chez les jeunes, un des maîtres d’hôtels du palais de l’Élysée est allé à la rencontre des élèves de son ancien lycée hôtelier… à lire ci-dessous
Source Actu.fr – Par : Franck Baudouin
Jérôme Henry est l’un des six majordomes d’Emmanuel Macron. Mardi 4 février, il est revenu à Pontivy (Morbihan), dans le lycée qui l’a formé maître d’hôtel…
Jérôme Henry est le majordome du Président de la République Emmanuel Macron. Jeudi 4 février, il a rencontré des élèves en classe de seconde Restauration du lycée professionnel Saint-Ivy, à Pontivy (Morbihan), l’établissement où il a suivi une partie de sa scolarité, du CAP au bac en passant par le BEP. Pendant près d’une heure, il a échangé avec les lycéens sur son parcours et son métier à l’Élysée. Une fonction qui l’emmène un peu partout, là où se déplace le Président de la République.
Des sous-marins à l’Élysée – Costume sombre impeccable. Cravate assortie. Chemise blanche immaculée. Et petit détail discret, mais qui fait toute la différence : des boutons de manchettes en forme de cocarde tricolore. Jérôme Henry, 38 ans, est l’un des six majordomes particuliers d’Emmanuel Macron.
Auparavant, il a été, pendant deux ans, celui du Président François Hollande. Natif de Ploemeur (Morbihan), Jérôme Henry voulait voyager. Alors, après son bac pro Hôtellerie-restauration en 2003, il s’engage dans la Marine nationale.
« J’ai d’abord navigué pendant sept ans, toujours comme maître d’hôtel, puis j’ai servi dans les sous-marins. À l’issue, j’ai travaillé pendant trois ans au service d’un amiral cinq étoiles, où j’ai dû également me mettre à la cuisine… »
Après deux entretiens et un mois d’essai, le militaire est ensuite affecté à l’Élysée, comme majordome attaché à la présidence de la République.
Saint-Ivy aux vœux du Président – C’est à l’Élysée que Renaud Ferron, proviseur adjoint au lycée Saint-Ivy a rencontré par hasard Jérôme Henry. » C’était il y a deux ans. On avait une de nos classes qui était allée servir lors les vœux du Président. En discutant avec Jérôme, j’ai appris qu’il était passé par notre lycée. On est resté en contact et le voilà aujourd’hui ici. Cette rencontre donne une belle illustration à nos lycéens des possibilités de carrière. Ça devrait les conforter et leur donner envie de bouger. «
Jérôme Henry assure le service de la table présidentielle « à la française » partout où se déplace Emmanuel Macron. De fait, le majordome voyage beaucoup. Jérusalem récemment. New York pour le sommet de l’ONU… Il croise, évidemment, les grands de ce monde : Trump, Poutine, Netanyahou… « On les côtoie assez souvent. »
Chaque déplacement est non seulement préparé avec une minutie toute militaire afin de garantir la sécurité alimentaire du Président, mais aussi avec tout avec le faste de la République. C’est la France qui est représentée avec son personnel », lance le maître Jérôme Henry, le drapeau tricolore dans ses yeux.
Servir le Président de la république, c’est d’abord anticipé ses besoins. « Tout passe par le regard. On sait quand il faut accélérer le service parce que le Président Macron veut écourter le déjeuner. Il faut aussi savoir se retirer quand la conversation prend une tournure privée. En fait, il faut savoir garder la bonne distance. Ce n’est pas évident quand le patron est Président de la République et qu’il vous appelle par votre prénom. Il me vouvoie… Et moi aussi ! »
Des habitudes du Président Macron, Jérôme Henry ne dira rien. Tout juste qu’il « a bon appétit » et qu’il « faut accompagner sa viande avec de la moutarde. » C’est tout. Rien d’autre ne filtre. Jérôme Henry est habilité Secret-défense. « On voit des choses. On entend des choses… Mais, on ne dit rien. Nous avons un devoir de réserve. »
Jérôme Henry est censé quitter l’Élysée à l’issue du quinquennat. « Après ? Je ne sais pas. L’Élysée, c’est le summum. C’est une fierté. Nous ne sommes que six à le faire. Je suis militaire donc, je pourrais très bien être ensuite affecté à Matignon ou dans un ministère… En tout cas, mon passage à l’Élysée sera une belle ligne sur mon CV ! »