La crise économique prend le relais à celle du Covid – » Des milliers de CDD, extras et saisonniers payent déjà le plus lourd tribut. «
Intéressant de voir comment du côté de Monaco le secteur de la restauration et de l’hôtellerie subit aussi la crise pandémique qui touche le monde. Une crise virale qui se transforme en une crise économique sans précédent.
Et les premiers touchés sont ceux qui ont des emploies précaires, en premier lieu les extras, les saisonniers, les CDD qui ne savent pas quand est ce qu’ils pourront reprendre leurs activités ponctuelles qui sont pour nombre d’entre eux essentielles pour maintenir leur nouveau de vie.
Lisez ci-dessous l’article du magazine L’Observateur de Monaco
Ce sont sans nul doute, les secteurs qui, économiquement, souffrent le plus de cette crise sanitaire… Les restaurants, les bars ou encore les discothèques ont fermé leurs portes à Monaco depuis le 15 mars. Jean-Marie Leccia, secrétaire général adjoint du syndicat des cuisiniers, pâtissiers et tabliers bleus (1), explique comment les salariés, les saisonniers et les extras vivent cette période de crise, et de quelle manière une reprise de l’activité pourrait s’envisager en Principauté.
A Monaco, les cafés et les restaurants ont eu l’obligation de fermer leurs portes le samedi 14 mars à minuit. Ce secteur en Principauté est très durement touché par cette crise…
Le secteur traverse en effet une crise sociale sans précèdent. Il est impacté sur plusieurs niveaux : tourisme, congrès, traiteurs, festivités ,mais aussi impacté à cause du confinement de la clientèle locale. Il faut savoir que l’hôtellerie-restauration à Monaco est le deuxième employeur du secteur privé en Principauté avec 8200 salariés.
Justement, comment les salariés, les extras et les saisonniers vivent-ils cette période ?
Le premier stress pour les salariés est l’attente des informations de la part des gouvernements franco-monégasques pour se projeter dans l’avenir. Les salariés en CDI bénéficient du chômage total temporaire renforcé (CTTR), mais très peu d’établissements ont suivi les recommandations du gouvernement sur le maintien de salaire. Pour une grande partie des salariés en contact avec la clientèle et qui sont rémunérés au pourcentage service, c’est une perte qui avoisine 60% de leur salaire. Pour les plus précaires, CDD, extras et saisonniers, il s’agit d’une survie ! Étant donné le coût de la vie dans la région, un CDD, un extra ou un saisonnier – souvent sous déclaré – ne peut pas rester dans la région s’il ne travaille pas à temps plein.
Vous craignez donc des pertes d’emplois massives dans ce secteur à Monaco ?
Des milliers de CDD, extras et saisonniers payent déjà le plus lourd tribut. Dès le 18 mars, ces salariés ont été remerciés. Pour eux, c’est la double peine avec un régime du chômage français qui vient d’être réformé, et des conditions d’indemnisations de plus en plus drastiques. Nous sommes actuellement en contact avec le gouvernement pour nous projeter dans l’avenir, et prévoir un accompagnement pour les salariés en CDI qui ne vont pas reprendre le travail dès l’ouverture des établissements.
Des faillites sont-elles également à craindre à Monaco?
Pour les faillites, il faut savoir qu’il y a en permanence un roulement d’entreprises dans nos secteurs d’activité. Beaucoup de personnes s’improvisent restaurateurs et rêvent de la poule aux œufs d’or ! Pour les entreprises, si elles n’ont pas trop fait les cigales avec leur trésorerie, sur les 10 dernières années, au vu de l’excellente progression du chiffre d’affaires global au niveau de l’hôtellerie-restauration à Monaco ( 2009 : 455 M€ / 2019 : 807,5 M€ (Imsee)) et en tenant compte que la Principauté fait partie des états les plus généreux dans le monde pour leurs entreprises, nous pensons qu’elles passeront le cap de cette crise sanitaire.
Les aides économiques pour les entreprises et les salariés annoncées par le gouvernement vous semblent-elles suffisantes pour surmonter cette crise ?
Le gouvernement a été très réactif dans les mesures d’accompagnement pour les entreprises (salaires, loyers, cotisations sociales…). Dès la fin mars, nous avons souhaité rencontrer l’Association des Industries Hôtelières de Monaco (AIHM), afin qu’ensemble, dans un dialogue constructif, nous puissions mettre en commun nos expériences. La réponse fut que ce n’était absolument pas possible en cette période de confinement, et qu’aujourd’hui, tous leurs efforts et toutes leurs forces sont tournés vers l’assistance de leurs adhérents. Ceci est tout à fait regrettable et met en lumière le peu d’intérêt que semble porter cette entité au dialogue social si nécessaire à l’heure actuelle. Et concernant les aides pour les salariés, nous sommes loin de nos positions et de nos demandes (voir encadré).
Une réouverture en juin des restaurants et des bars est envisagée, si les deux premières phases du déconfinement sont réussies. Qu’en pensez-vous ?
Avant d’envisager une reprise potentielle de l’activité dans les hôtels, bars, restaurants qui sont des zones à risques, la protection des clients et des salariés est une des responsabilités de l’employeur. …/… Pour lire la suite cliquez ICI
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