Confinement et covid ont boulversé la scène culinaire – Les nouvelles belles & bonnes habitudes alimentaires nées en 2021 à conserver en 2022

31 décembre 2021  0  MADE BY F&S
 

signature-food-and-sensMerci qui ? Merci la Covid ou le Covid, qu’importe son genre qui ne change en rien sa perversité, merci le confinement. Dans le marasme, le chamboulement des mois passés, nous avons tous pris de nouvelles habitudes d’achat, de consommation et de cuisine. Des valeurs essentielles ont retrouvé naturellement leur place dans nos priorités, consommer local, éviter le gaspillage et cuisiner pour maîtriser l’identité des plats partagés de la terre à l’assiette.  Comme les chefs, nous avons tous arpenté les champs, visité les fermes et potagers qui faisaient de la vente directe, commander sur des plates-formes solidaires et participatives distribuant des produits récoltés chez les producteurs et livrés chez nous. Nous avons cuisiné en famille, en amoureux ou seul pour marquer ces journées de pauses, de souffles légers. Nous avons ressorti les vieux cahiers de recettes de nos mères et grands-mères et ainsi nous perpétuons ce devoir de transmission familiale, nous inscrivons dans nos mémoires et dans celles de nos enfants ces plats d’amour, ces plats d’enfance porteurs d’émotions intenses, de souvenirs à partager, ces recettes à transmette et imprimer dans l’histoire d’une famille.

Notre jardin c’est notre terroir
Laisser une place à la nature

Nous avons redécouvert les jardins, les potagers, et nous sommes devenus potes avec les maraichers, les paysans voisins. Tous ces paysans sont sortis de l’ombre depuis quelques temps, les chefs les invitaient sur les pages de leurs livres, désormais ils ont leur propre succès et connaissent la notoriété par leur travail, leur savoir-faire, eux qui depuis toujours affrontent les problèmes ayant mis à terre cette profession respectueuse, furieusement essentielle. Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France déclamait Sully en 1638 qui rendait ainsi hommage à la paysannerie française; mais à l’époque la France était un pays agricole à plus de 90% et Henri IV désirait que tout le monde ait sa poule-au-pot le dimanche sur sa table. Aujourd’hui les paysans reviennent enfin sur le devant de la scène, ils survivent comme sous Henri IV malgré les crises et leur reconnaissance n’est que justice. Le « petit peuple des campagnes » est essentiel dans le changement de consommation, il doit être soutenu, aidé dans le développement d’une agriculture durable, respectueuse de l’environnement pour assurer une alimentation saine, bonne pour la santé et pour l’esprit.

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Potager, pas seulement un axe de communication

Nous avons retrouvé le chemin des champs, les chefs aussi et nous multiplions les jardins minuscules comme un confetti ou grandiose comme un stade de foot pour instaurer défi intimement ce circuit court plébiscité par tous. Ils sont nombreux les chefs les qui cuisinent mais aussi sèment, récoltent, élevent, ramassent, bichonnent veaux, vaches, cochons, couvées – Effet Covid ? Comme Alain Passard, Mauro Colagreco, Glenn Viel, Régis Marcon, Armand Arnal, Amélie Darvas… ils sont au coeur de la filière et sont non seulement cuisiniers mais aussi éleveurs, paysans, agriculteurs et maitrisent ainsi le bon et sain, au plus près de la nature. Ils quittent leur toque pour chausser des bottes de caoutchouc et enfoncer leurs pieds dans la terre nourricière, ils prennent le rythme de la nature, acceptent les imperfections et les retards, les caprices de la pluie et les méfaits du soleil, ils ne recherchent plus uniquement des beaux légumes calibrés mais adorent les meurtris, les cabossés de la nature qui leur offrent le bonheur de mettre leur jardin dans leurs casseroles et dans leurs recettes. Quel kiff pour eux de se baisser pour ramasser radis et carottes épanouis, caresser une poule ou le c.. d’un cochon ou d’un veau.

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Plus proche des producteurs et éleveurs

Nous avons regardé d’un autre oeil nos poêles et cocottes, nos fours et plaques car tous sont devenus de bons amis depuis le début de l’année et nous sommes nombreux à avoir ajouter dans notre lettre au Père Noel des couteaux, des poêles, des cocottes en fonte, les indispensables pour tout cuisinier digne de ce nom. Ainsi bien équipés, nous avons pu nous approcher sans peur des livres de cuisine, nous les avons découvert dans les étagères de librairies ou sur les étagères de nos cuisines où ils dormaient du sommeil du cadeau jugé avant la crise superflu. Et nous les avons ouverts ces livres que La Poule sur un Mur lit et dévore sans modération, nous les avons aimés et adoptés, certains ont même migré sur nos tables de nuit où ils partagent la place avec les magazines de mode et de déco et les derniers romans parus. Il ne nous restait plus qu’à entrer en cuisine, solennellement, sérieusement et à nous éclater en maniant fouet et passoire, en entendant chanter la courgette et griller l’aubergine, en découvrant la chair nacré du turbot et les cuisses dodues du poulet. Nous suivons désormais les chefs sur les réseaux, sommes devenus addict à leur master class, et heureux, fiers et généreux nous dressons des grandes tablées familiales et amicales invitées à partager nos recettes et notre cuisine de (presque) chef.

Sans limite et bien informés, nous nous efforçons tous de lutter contre le gaspillage alimentaire, avec des gestes simples, de bon sens, de ce bon sens que nous avions perdu mais que la girouette covid a remis à la mode car ce bon sens naturel et inné, normalement, est notre premier allié dans la lutte contre le virus. Penser et agir avec bon sens c’est facile, en quelques jours nous pouvons tous mettre en place notre propre charge contre le gaspillage. Pour ne pas jeter à la nouvelles des fruits et légumes, viandes et poissons, il nous faut acheter en juste quantité des produits locaux de saison. Elémentaire, n’es-ce-pas ?

Nourrir le monde d’une meilleure manière

Nous avons appris aussi à oublier les plats cuisinés achetés au dernier moment au supermarché du coin, bourrés de sels et de sucre, de conservateurs et de molécules toxiques qui peuvent s’avérer dangereuses. La course au gain de temps peut nous mener chez le médecin.

Regarder les choses en face

Nous avons appris les gestes simples d’achat en privilégiant le circuit court. Les produits sont frais de saison, ils ont aussi bien plus de goût. Nous avons appris, grâce à de nombreux livres de cuisinières anti gaspillage, le bons sens gourmand. Nous avons appris à utiliser concrètement et cuisiner fanes, feuilles, transformer les flétris en recettes délicieuses, en bocaux colorés, en pickles et pourquoi pas à nous mettre à la fermentation. Quelques livres pour cuisiner les moches, les flétris, les épluchures et les trognons. Avec la Fée des épluchures, des potagers,  des semis et des récoltes et de la générosité Sonia Ezgulian qui cuisine à l’instinct, avec bon sens et coeur. Sonia écrit comme elle cuisine, comme elle respire comme elle vit, simplement, naturellement, joyeusement, discrètement, avec appétit. Elle ne perd pas une miette ne gaspille pas une seconde de vie, de sentiment de partage. Sa cuisine, ses recettes sont des témoignages de ses racines, de son enfance, de sa famille, de ses amours, de ses coups de coeur et d’amitié, de sa vie. Une femme une cuisinière non ordinaire qui écrit des choses extraordinaires culinaires ou pas pour des gens ordinaires. Elle parle, dans ses livres Anti-Gaspi et Vivre(s) de manière enflammée de pluches et d’épluchures, de jardins,  pour vivre en harmonie et délicatesse avec la terre nourricière, les saisons, les produits, notamment ses amours d’aubergines qu’elle affuble de toutes les qualités, de toutes les beautés, de toutes les saveurs, de toutes les curiosités, voyageuses comme elle.

Changer les habitudes

Ne jetons  plus, ne gaspillons plus et cuisinons peau de banane, trognon de pomme, épluchures de légumes au lieu de les balancer à la poubelle… Voici deux très beaux livres qui nous donnent des conseils, des recettes et nous apprennent à consommer et à cuisiner d’une façon plus responsable. Le guide de l’alimentation durable, d’Aline Gubri, Zéro gaspillage, zéro déchets de Typhaine Campet, ouvrage qui nous apprend à ne rien jeter. Tout est utilisable avec quelques astuces et des idées que l’auteure nous dévoile.Il est possible et facile de ne rien perdre, de tout utiliser et de conserver au mieux ce que nous ne pouvons pas utiliser sur le moment.. Pratiquons la fermentation,  l’art d’accommoder les restes. Indispensable aussi le livre L’épluchure, la fane & le trognon d’Aurelie Theron.

Nous avons appris le click & collect pour soutenir cette profession que nous adorons, la restauration et faire venir le restaurant à la maison puisque nous ne pouvons nous rendre au restaurant. Ainsi partout du nord au sud, des bars de mer aux campagnes, les restaurateurs se sont mis à cuisiner et livrer dans des petits sachets, des box une cuisine qui maintient le lien avec les « clients , qui permet de garder les fourneaux allumés, de garder la motivation et de faire plaisir à tous ceux qui n’en peuvent plus d’être privés de restaurant et n’ont pas toujours l’envie ou le temps de cuisiner

Les chefs eux aussi ont appris, à se réinventer, à adapter leur cuisine à l’époque différente, à allumer le feu des fourneaux pour garder ces gestes fondamentaux qui sont leur ADN, ils ont appris à encaisser des coups durs de la crise par des gouvernants, des assureurs et des virus, ils ont enragé d’être non essentiels dans les communiqués mais sont heureux d’être furieusement essentiels dans le coeur de leurs fidèles clients, ils ont difficilement compris pourquoi ils ont été les sacrifiés de la crise comme les cafetiers, mais ils ont au coeur des confinements troqué nappes banches et argenterie contre vaisselle de bambou pour offrir des moments de gourmandise et de belle et bonne restauration devant des food-trucks, des boutiques pop-up, des comptoirs éphémères. Tout le monde s’est adapté avec des éclats de génie, des comptoirs improvisés se sont ouverts ici et là et ont rassemblé tous ces gourmands privés de restaurants trop longtemps. Les chefs ont manifesté dans le plus grand calme, ont transformé le découragement des premiers jours en audace et invention, création différente au plus près des champs, des producteurs avec lesquels ils ont mis en place une chaine d’entraide. Envie de retour à l’essentiel pour les « non essentiels », besoin de retrouver ses esprits, de retourner à ses racines, à la terre, sortir de la facilité et des sentiers battus, découvrir, s’attarder sur des plantes ou des livres… Fermeture & confinement ont rimé avec authenticité et complicité, solidarité, ensemble d’une seule voix les restaurateurs chefs cuisiniers ont crié « ensemble, nous vaincrons ».

Conserver les traditions

Le slow food s’est solidement installé et nous avons adopter cette expression dont la traduction française est nettement moins savoureuse Éco-gastronomiec’est à dire  respect de l’environnement et produits du terroir. A Noel on oublie les cerises et les fraises, non adopte les clémentines et les poires.

Nous avons adopté un autre mot essentiel « essentiel » et évitons son contraire non essentiel. Nous souhaitons que les non essentiels que sont les restaurants, les bistrots, les musées, les cinémas, les salles de concert, les théâtres, nous accueillent encore et toujours, restent nos essentiels dans lesquels nous trouvons t’essentiel, la culture, l’art, les arts, la gastronomie, les loisirs, les partages, les rencontres, la fête, la vie.

Gardons toutes ces belles habitudes et continuons à nous connecter à la nature entre promenades au bois, virées dans les sous-bois, échappées à la rivière, marches en bord de mer sans itinéraire défini, le nez au vent. Continuons à plébisciter une alimentation saine et durable, continuons à cuisiner joyeusement et à fréquenter nos essentiels, restaurants cafés, bars et bistrots. Vivons ! Sainement et durablement.

Laisser faire la nature
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