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Pénurie de personnel dans la restauration, Paris plus touché qu’ailleurs – La Province s’organise

27 juin 2018  8  Chefs & Actualités
 

signature-food-and-sens Il est de plus en plus difficile de recruter que ce soit en salle ou en cuisine, la province est très touchée, mais c’est surtout sur Paris que les plus gros manques de personnel se font sentir. Aujourd’hui beaucoup de brasseries font appel à du personnel pas formé pour prendre des postes de cuisiniers. Du personnel très souvent issu de l’immigration qui n’est pas passé par les écoles hôtelières ou les centres de formation professionnelle mais qui est un vrai réservoir de main-d’oeuvre. 

pénurie personnel restauration

Pour l’instant et dans l’urgence, ce sont des mains  dont a besoin le secteur, d’autant que faute de main-d’oeuvre, certains restaurants se voient contraints de limiter leur activité.

Contraintes du métier, salaires pas assez élevés, horaires en coupure, nombreux sont encore les freins au recrutement, de nombreuses places sont vacantes et les candidats peu nombreux. 

En province, les restaurateurs s’organisent, dans de nombreuses régions des journées dédiées à l’embauche sont organisées, les demandeurs d’emploi peuvent rencontrer directement les professionnels et propriétaires d’établissements. Ces sortes de bourses à l’emploi permettent d’instaurer un meilleur dialogue et de mieux faire connaître les métiers de la restauration.

pénurie de personnel gastronomie

Mais bien évidemment, la profession doit faire face comme dans beaucoup de secteurs d’activité à une législation sur le travail qui a mené depuis plus de 30 ans à l’échec du plein emploi et à une pénurie de main-d’oeuvre dans une grande partie des professions manuelles. Un discours ambiant qui a fait perdre à beaucoup le goût de l’effort et du sacrifice pour s’épanouir professionnellement et évoluer. 

Mauvaise orientation après le cursus scolaire, dévalorisation du travail manuel, nombreuses aides sociales ne poussant pas à trouver un emploi, le résultat est assez inquiétant aujourd’hui dans la mesure où les emplois sont là mais pas les candidats qui vont en face, le déséquilibre est impressionnant.

pénurie de personnel restauration paris

En France, nombreux sont les chefs de cuisine et d’entreprise qui pourraient en témoigner, certains arguments tenus sont assez déstabilisants  » Il vaut mieux ne pas travailler et toucher une allocation certes moindre par pôle emploi que de s’embêter à travailler dans les cuisines ou en salle de restaurants «  c’est un discours malheureusement ancré dans pas mal d’esprits.

Quoi qu’il en soit, il semblerait que le phénomène soit le même dans beaucoup de pays d’Europe et même aux États-Unis où, il faut le dire, les aides aux sans emploi existent peu, donc le problème est plus profond.

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8 réflexions sur « Pénurie de personnel dans la restauration, Paris plus touché qu’ailleurs – La Province s’organise »

  1. yann berger

    A quoi servent les conventions collectives dans notre pays , on se le demande ? Je suis chef de cuisine depuis 10 ans , le constat est amer tout de même, on ne peut pas parler de passion du métier éternellement à des professionnels comme moi qui affichent minima des semaines de plus de 70 h , et je ne parle pas des heures sup inexistantes , je veux parler des répercussions dévastatrices sur votre vie privée, réduite quasi à néant.
    Du coup fort de mon expérience je me suis rendu en Espagne , où j ai autant bosser qu en France , mais avec un salaire comparativement plus intéressant qu en France en comparaison du coût de la vie , et une meilleure ambiance au boulot .
    Aujourd hui je travaille en Suède où ils ont réussi eux à garder leur personnel en cuisine , pointeuse , respect du personnel , salaire décent correspondant au travail fourni et je peux vivre ma passion pour les produits frais , car après 20 ans de restauration je ne suis absolument pas blasé par ce métier, je pense juste que ces messieurs de l UMIH etc ont un bon train de retard et qu ils devraient vite se remettre en cause . A bon entendeur salut , revenir en France oui , mais avec des garanties et des textes de loi appliqués.

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  2. Lechef

    Pour ma part je suis chef de cuisine environ 18ans de metier et j’ai decidé de me reconvertir en patisserie…
    Les raisons :
    Signer un contrat de 44h semaine pour en faire entre 60 et 80 semaine reelement de sucroit en coupure.. les patrons de restaurant repondrons c’est ca la restauration … pourquoi y a t’il une convention collective ….le taux horaire imaginez ….surtout quand vous commencez 1200e pour 250h de boulot ….sur la fin je tournais a 2500/3000…soit entre 10 et 12e de l’heure … les jeunes en extra sont donc au meme taux horaire …
    De plus de moins en moins de personnel car forcement vu les conditions , ca ne donne pas envie …et je les comprends … je
    Donc apres il ne faut pas s’etonner de ne pas trouver de personnel…

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  3. Jacques Pourcel Auteur de l’article

    Et oui parfois la réalité vous rattrape, et le quotidien vous dépasse.
    Et même les professionnels qui font – super – bien leur métier sont confrontés à ce discours.
    Trop souvent dans ce pays on fait mine de ne pas savoir, on ne dit pas, on ne regarde pas les choses en face.
    et puis, d’un coup on se dit, ah il manque 30 000 postes à pourvoir dans la restauration et l’hôtellerie, on pleure, alors que l’ont a 8,9 % de la population active au chômage … la claque !

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    1. tiao.long@laposte.net

      Ben commencez par arrêter de payer les gens 39h alors qu’ils en ont fait 50 ou 60, donnez deux jours de repos à la suite (et pas que lundi/mardi), respectez les les 11h de décalage entre la fin d’une journée et le début d’une autre et vous verrez, y aura peut-être beaucoup plus de personnes motivées, ne serait-ce que pour faire la saison… Y a pas de mystère. Pour avoir bossé en extra en hôtellerie et avoir vu mes collègues en cdi se plaindre de ne jamais pouvoir récupérer leurs heures sup’ (de plus en plus nombreuses au fil des années) et certain.e.s sur les rotules (moi encore en extra j’étais pas trop mal bien que parfois payée au lance pierre), après avoir vu une proche en restauration se taper 50, 60h payées 39 en restauration, parfois plus, le tout dans une ambiance délétère et en y ayant perdu une partie de sa vie de couple… Autant vous dire que ça donne pas envie d’y travailler, même de manière saisonnière pour se faire 4 ronds. Sauf peut-être en tant qu’intérimaire (au moins vu le prix qu’on coûte on est sûrs de pas faire plus que ce pour quoi on est programmés).

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    1. Jacques Pourcel Auteur de l’article

      Pas si creux que ça vu l’interaction et le débat qui s’est crée sur les réseaux sociaux.
      L’important c’est l’échange d’idée qui en découle, et que chacun puisse donner son avis sur le sujet.
      F&S fait un constat, il n’est pas là pour amener des solutions.

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      1. Quentin

        Quel constat ! Quels chiffres avancez vous ? Quelles études mentionnez vous ? Votre « « « analyse » est appuyée sur votre ressenti et une vision étroite de la situation. Vous défendez un point de vue ancré sur des considérations politiques malvenues dans un article que certains peuvent prendre pour argent comptant.
        « Il vaut mieux ne pas travailler et toucher une allocation certes moindre par pôle emploi que de s’embêter à travailler dans les cuisines ou en salle de restaurants » : comment pouvez vous dire une chose pareille ? Cessez de singer les discours entendus au comptoir ou devant les pianos et allez à la rencontre de professionnels qui font bien leur métier, en sont passionnés et ne sont pas rémunérés au smic pour cela.

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