Ariane Daguin face à la menace d’interdire la vente de foie gras à New York en 2022 : » c’est un acte injuste. On est persuadé qu’il est illégal, donc on va se battre «
Foie Gras – Ariane Daguin responsable et créatrice de l’entreprise D’Artagnan à New York c’est exprimée ce matin depuis NYC sur France Info, suite à l’annonce très médiatique de l’interdiction de la vente de foie gras sur la ville dès 2022. Fille aînée du célèbre chef étoilé André Daguin, elle a préféré quitter le restaurant familial d’Auch, dans le Gers, pour partir voir du pays. En 1984, elle crée sa société à New York avec un associé texan. Elle l’appelle D’Artagnan, du nom du héros gascon, la société emploie aujourd’hui 280 salariés à son siège du New Jersey, juste en face de New York. Le foie gras pour elle est un produit à forte symbolique mais ne représente que 5 % de son chiffre d’affaire.
Quoi qu’il en soit cette interdiction ne touchera pas les producteurs français qui depuis bien longtemps n’exportent plus ou peu de foie gras sur New York.
Interdiction du foie gras à New York : « On est persuadé que c’est illégal », affirme une représentante de la filière
Selon Ariane Daguin, ambassadrice du foie gras aux États-Unis, le conseil municipal de New York, qui a pris la décision d’interdire la commercialisation de ce met, n’est pas compétent pour juger de la condition animale.
C’est un symbole français qui est visé, selon les professionnels du foie gras : la ville de New York, aux États-Unis, a décidé d’interdire la commercialisation du produit, à partir de 2022. « On va poursuivre en justice », a réagi vendredi 1er novembre sur franceinfo Ariane Daguin, ambassadrice du foie gras aux États-Unis, directrice de l’entreprise D’Artagnan. Cette interdiction a été votée par le conseil municipal de New York et doit encore être ratifiée par le maire de la ville. Elle va toucher des centaines de restaurateurs, et plusieurs producteurs.
franceinfo : Est-ce que cette décision est un coup dur ?
Ariane Daguin : Oui, bien sûr, d’autant plus que c’est un acte injuste. On est persuadé qu’il est illégal, donc on va se battre, on va les poursuivre en justice pour renverser ça. C’est un conseil municipal qui a pris la décision. Il n’est pas compétent pour juger de la condition animale.
Comment s’est passée votre audition par le conseil municipal ?
On a invité les élus un par un à visiter les deux fermes à deux heures de New York pour qu’ils voient d’eux-mêmes. Pas un seul n’est venu, depuis la première audition qui a eu lieu en juin. Lors de la première audition, nous avons eu le droit à trois fois deux minutes alors qu’une association de défense des animaux a eu droit à une demi-heure. Trois ou quatre conseillers municipaux portaient un t-shirt « pas de foie gras ». Donc l’affaire était entendue, avant qu’on ne discute.
Qu’en est-il du bien-être animal ? Que répondez-vous à ceux qui disent que les canards souffrent ?
Cela fait 35 ans qu’on est aux États-Unis et qu’on se spécialise dans des animaux bien élevés. Notre mission est de donner aux restaurateurs et aux chefs à la maison la meilleure viande possible. Pour cela, il faut élever des animaux avec beaucoup d’espace, sans antibiotique, médicament, sans hormone de croissance et surtout sans stress. Je fais ça avec tous les animaux et avec les canards je fais très attention. Le néophyte qui voit la photo de l’entonnoir se dit que ça doit faire mal. Le canard a un œsophage insensible et se gave tout seul, comme les oies, avant la migration. L’homme n’a fait que reproduire cet acte-là.