Les émissions de cuisine à la télé, un « miroir aux alouettes » – Éric Briffard : « Il faut d’arrêter de faire croire aux jeunes que l’on devient une star après avoir participé à ces concours. »

26 janvier 2023  1  F&S LIVE
 
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Tous les jeunes cuisiniers qui s’engagent dans les émissions de cuisine n’ont pas forcément le physique de Juan Arbelaez, le charisme de Mory Sacko, le talent d’Adrien Cachot, la gouaille de Norbert Tarayre, les relations de Jean Imbert, les frasques de Pierre Augé ou le génie culinaire de Matthias Marc… Beaucoup de prétendants mais peu d’élus, une fois dans l’émission ce n’est pas seulement une compétition de cuisine qui se joue, mais bien au-delà, c’est un jeu de séduction qui se met en place, séduction du public, séduction du jury, car au-delà de l’assiette et du talent, c’est la personnalité du candidat qui fait la différence.

Dans l’émission Top Chef par exemple, parfois ceux qui ont décroché le graal n’étaient pas toujours les plus talentueux, mais ceux qui ont su séduire par leur différence, leur histoire, leur personnalité.

Parfois c’est même l’effet contraire, certains gagnants ont totalement disparu des radars en quelques mois, alors que les candidats éliminés auparavant sont devenus de vrais stars … donc méfiance, les choses peuvent ne pas du tout se passer en mode logique bien au contraire, et amener certains candidats à la déception.

Participer à une émission de cuisine à la télé, c’est un peu la cerise sur le gâteau dans une carrière, mais encore faut-il savoir faire le gâteau, car si la gâteau n’est pas bon, la carrière sera courte !

Lisez ci-dessous l’article du Figaro Étudiant

De nombreux grands chefs sont issus de concours diffusés à la télévision. Ces personnalités inspirent les jeunes générations, qui rêvent de se lancer dans les métiers de la gastronomie.

«Top Chef», «Masterchef», «Le meilleur pâtissier»… Les émissions de cuisine à la télévision connaissent toujours plus de succès. Elles existent depuis douze ans et divertissent parents, adolescents et enfants. Parfois, elles suscitent même des vocations.

Eric Briffard, chef cuisinier étoilé et directeur de l’école de cuisine Le Cordon bleu, rencontre régulièrement des candidats qui rêvent de se lancer dans la gastronomie pour suivre les pas des champions de ces programmes télé. «Ces émissions sont devenues des tremplins, explique-t-il. Quand j’étais chef de grande brigade, j’ai dirigé Juan Arbelaez ou encore Jean Imbert. Ils ont tous les deux participé à Top Chef sur M6 et sont devenus des stars. Jean Imbert dirige le Plaza Athénée et il n’est pas passé par la voie classique. Il y a 20 ans, cela aurait été impossible. Grâce aux médias, aujourd’hui, ça l’est».

Certains étudiants espèrent à leur tour devenir des stars du petit écran. «Notre parrain de promotion est David Gallienne, vainqueur de la saison 11 de “Top Chef”. Beaucoup de nos élèves admirent son parcours et lui demandent en quoi ce concours a changé sa vie. Nous avons aussi des étudiants qui ont participé au “Meilleur pâtissier”. Cela attise la curiosité et la fascination chez leurs camarades», poursuit Morgane Bats, directrice commerciale de l’école Fauchon.

Redorer le blason de la profession

Surtout, ces concours ont permis à la profession de redorer son blason. «Les métiers et les études liés à la cuisine ont été revalorisés. Il y a plus d’étudiants dans les écoles de gastronomie grâce à la notoriété des émissions et de leurs candidats», partage Morgane Bats. Un avis partagé par le chef Briffard, qui est lui-même régulièrement invité d’honneur de ces programmes: «A mon époque, ce n’était pas bien vu d’être cuisinier. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, il y a une montée en flèche de la créativité.»

Aussi, elles ont permis aux écoles de se réinventer sur leur offre de formations. Au-delà de ses cours de cuisine, d’arts culinaires, boulangerie ou pâtisserie, l’institut du Cordon bleu propose aussi des cursus en œnologie ou management culinaire. L’école Fauchon, elle, a lancé son bachelor en management de la gastronomie en partenariat avec l’école de commerce Neoma à la rentrée dernière.

Des fausses idées sur le métier

Le secteur de l’hôtellerie-restauration attire aussi de plus en plus de candidats grâce à la télévision. «Sur les salons, les parents nous parlent souvent de la série télé de TF1 “Ici tout commence”. Le week-end, les grands reportages de la même chaîne mettent parfois en avant ces professions, ce qui permet aux jeunes de confirmer leur envie déjà naissante de se lancer dans ce genre d’études», commente Céline Coraboeuf, directrice commerciale chez Vatel.

Toutefois, ces émissions peuvent aussi parfois fausser l’image des métiers culinaires. «Les étudiants peuvent avoir l’impression que l’on arrive tôt au sommet. Certains s’imaginent déjà créer leurs propres recettes alors que l’on apprend d’abord à exécuter les recettes des autres. Ils sont alors déçus», soulève Morgane Bats de l’école Fauchon. Pour Eric Briffard, il est nécessaire «d’arrêter de faire croire aux jeunes que l’on devient une star après avoir participé à ces concours.»

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