Le congrès gastronomique « Encuentro de los mares » clôture sa cinquième édition, la plus internationale de son histoire
Le congrès scientifique-gastronomique Encuentro de los Mares a clôturé sa cinquième édition, la première à se tenir sur l’île de Tenerife, qui pendant quatre jours a réuni plusieurs chercheurs, militants et chefs pour un total de 45 participants provenant de neuf pays. Une édition qui a surtout démontré à quel point que le dialogue et la communication entre les différents secteurs liés à la mer soient essentiels dans la tâche urgente de protéger nos océans.
Avec de multiples problèmes à l’horizon tels que la surpêche, les rejets polluants dans la mer et l’énorme quantité de plastique que l’océan reçoit quotidiennement, l’événement a tenter de trouver et proposer de nouveaux moyens et initiatives pour protéger nos eaux. Ainsi, à travers 18 présentations et cinq tables rondes, divers sujets ont été abordés, de la conservation des produits de la mer, l’éolien offshore et l’avenir du tourisme bleu, à la recherche de l’excellence dans la pêche artisanale, les déchets de pêche ou encore la relation entre cuisiniers et pêcheurs.
Côté cuisine, le potentiel des produits de la mer a été illustré par de nombreux chefs. Parmi eux les célébrités espagnoles Ángel León (Aponiente***), Quique Dacosta (Quique Dacosta Restaurant***), Albert Adrià (Enigma**), Nacho Manzano (Casa Marcial**), Andoni Luis Aduriz (Mugaritz**) et Aitor Arregui (Elkano*), mais aussi des noms de chefs internationaux qui travaillent et se consacrent tous les jours à la cuisine de la mer. C’est le cas de Lorna Muñoz, représentante de la cuisine régionale de l’archipel de Chiloé, Rui Paula, l’un des chefs les plus intéressants du panorama culinaire portugais, et le chef italien Luigi Pomata, le magicien du thon rouge.
La partie scientifique du congrès, organisée et soutenue par Carlos Duarte, biologiste marin et l’un des océanographes les plus importants au monde, a également vu la participation de grands noms comme la scientifique suisse Minna Epps, l’une des plus grandes spécialistes de la biodiversité marine et directrice de l’équipe Océans de l’UICN, la néerlandaise Eline Van Onselen, écologiste marine qui travaille actuellement pour la North Sea Foundation sur des projets pilotes d’énergie éolienne en mer du Nord, ou encore Ralph Chami, économiste et ancien directeur adjoint du Fonds monétaire international qui a abandonné son ancienne carrière pour consacrer son temps à deux des plus grands risques auxquels l’humanité est actuellement confrontée : le changement climatique et la perte de biodiversité.
Enrichie par la prestigieuse remise du prix Sartún à Alexandra Cousteau, cette cinquième édition a également brillé pour les nombreuses activités autour du thème marin qui ont été organisée.
Celle qui a eu le plus de succès a été certainement la table ronde autour la durabilité et la transition vers l’écotourisme qui s’est tenue à bord du bateau d’observation FreeBird. En plus de l’observation des baleines Calderón Tropical, l’activité comprenait la préparation à bord d’un menu par le chef Braulio Simancas (Silbo Gomero, La Laguna), ancien meilleur chef des iles Canaries.
Pour l’occasion extraordinaire, le chef Simancas a recrée avec son père, ancien cuisinier de navire, certains des plats de subsistance les plus communs pour les pêcheurs locaux. Ainsi, le menu a commencé par un savoureux salpicón de poulpe, patelles et burgados, suivi de deux succulents ragoûts de grande tradition canarienne comme le thon en sauce mojo et le calmar en “salsa”. Deux versions de patates autochtones (Papas antiguas de Canarias AOP) les accompagnaient: les unes cuites avec leur peau à l’eau de mer, les autres mijotés avec une purée de coriandre.
Par Lorena Lombardi