Michel et Sylvie Guidet élèvent une centaine de Mangalitza dans leur exploitation escarpée qui s’étend sur trois hectares dans le hameau de La-Chapelle-du-Bard, en Isère (centre-est de la France). « Ce qui me motive, c’est faire le meilleur cochon du coin! C’est un pari », avoue Michel Guidet, docteur en biochimie devenu éleveur de cochons, en quête de saveurs authentiques.
En 2007, il décide d’élever deux cochons roses « large white ». Mais cette race se révèle trop fragile pour le climat rude, aux hivers très froids et aux étés très chauds de son hameau à 600 mètres d’altitude. Il découvre le Mangalitza, une race ancienne, mi-cochon, mi-sanglier.
Né en Hongrie à l’aube du XIXe siècle, ce porc à poil dru a failli disparaître après la Seconde guerre mondiale car il était trop peu prolifique et sa croissance était trop lente: il faut en effet 18 mois pour obtenir une carcasse de 80 à 100 kilos, contre cinq mois pour un porc industriel, souligne Bruno Bluntzer, dirigeant de la Maison Sibilia.
Michel Guidet en achète deux à titre d’essai en 2008, puis d’autres, qui aujourd’hui ont fait des petits. En liberté, été comme hiver, dans l’enclos jouxtant sa maison, quelque 80 Mangalitza aux soies blondes, rousses ou hirondelle (noires sur le corps, blanches sur le ventre) dévorent goulument maïs, châtaignes et autres fruits éparpillés au sol, tandis que d’autres grattent la terre avec leur groin en grognant.